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Concertations entre le PJD et l’Istiqlal, mais pas de rapprochement en vue

Le Parti de l’Istiqlal et le Parti de la justice et du développement ont tenu, mardi, une première rencontre de leurs directions. À travers un communiqué commun, les deux formations ont exprimé leur volonté de participer à la réforme du champ politique et institutionnel.

Concertations entre le PJD et l’Istiqlal, mais pas  de rapprochement en vue

Le Parti de l’Istiqlal et le Parti de la justice et du développement (PJD) jettent les ponts de communication et de concertation, mettant de côté le clivage majorité-opposition, le temps de discuter d’un dossier d’intérêt commun. C’est ainsi que leurs instances dirigeantes ont tenu une rencontre dans la soirée du mardi 10 mars au domicile du secrétaire général du PJD qui a ôté, pour l’occasion, ses casquettes du chef de la majorité et due Chef du gouvernement. Des deux côtés on tient à souligner qu’il ne faut pas s’étonner de la tenue d’une telle rencontre, même si les deux formations se trouvent dans deux bords différents : opposition-majorité. On affirme aussi que l’idée de cette rencontre a été décidée depuis plus de huit mois, mais les circonstances n’avaient pas permis sa tenue.
Concrètement, cette réunion a permis aux directions des deux formations d’échanger les points de vue au sujet des développements de la situation politique au Maroc et les défis auxquels doivent faire face les acteurs partisans pour assumer leur mission d’encadrement, souligne le communiqué commun publié à l’issue de cette rencontre. Les deux partis estiment ainsi qu’il y a des questions d’ordre général en lien avec la situation politique globale au Maroc qui méritent d’être discutées.
«Cette réunion a lieu à l’initiative des deux secrétaires généraux. Quoique l’un des partis se trouve dans la majorité et l’autre dans l’opposition, cette rencontre reste tout à fait naturelle. Les rencontres entre les différentes formations politiques, les discussions, les concertations, les échanges des points de vue sont un fait normal dans la vie politique. Ce qui est anormal, c’est quand il y a rupture entre ces formations politiques», analyse Slimane Amrani, secrétaire général adjoint du PJD. Une position presque identique est exprimée par Abdeljabar Rachdi, membre du comité exécutif de l’Istiqlal. «Cette rencontre porte sur des questions ayant une dimension qui transcende le clivage majorité-opposition. La question de l’organisation des élections dans de bonnes conditions est l’affaire de tous les partis politiques. Depuis toujours, il y a eu, à la veille des élections, des discussions entre les formations politiques. C’est tout à fait naturel de discuter de la façon de faire rétablir la confiance en la chose politique, renforcer la participation électorale, mettre fin à l’absentéisme… Cette rencontre n’a donc pas pour objectif la mise sur pied d’une alliance stratégique», explique-t-il.
Défendant davantage l’opportunité de cette rencontre entre les deux formations, Slimane Amrani souligne que les dossiers qui lient les partis politiques sont très nombreux, alors que les points de divergence sont négligeables. «D’ailleurs, l’un des principes phares de la thèse du PJD est le partenariat pour la construction démocratique. En effet c’est un chantier prioritaire pour notre pays et qui ne peut avoir lieu qu’à travers le partenariat avec toutes les parties prenantes, tout particulièrement les acteurs politiques. Il est donc normal qu’on s’assoie avec le Parti de l’Istiqlal, d’autant que le contexte impose le renforcement du cadre juridique électoral et les concertations du gouvernement avec les formations politiques», explique-t-il.
De son côté, le dirigeant istiqlalien Abdeljabar Rachdi affirme que son parti est ouvert sur l’ensemble des formations politiques pour faire avancer le chantier de la réforme politique. «C’est une initiative nationale qui doit concerner tous les acteurs politiques. Il n’est donc pas écarté qu’on aille à la rencontre d’autres formations politiques pour discuter de cette même problématique». En ce qui concerne la nature des sujets traités et la vision de l’Istiqlal pour mettre en marche cette réforme, M. Rachdi insiste sur le fait que cela concerne l’avenir politique du pays. Selon lui, ce chantier doit être lancé en parallèle avec le chantier du nouveau modèle de développement (NMD). «On ne peut pas lancer un NMD avec des élites ayant émergé à travers des élections et des pratiques malsaines. Il faut renouveler les élites, renforcer la démocratie… afin de pouvoir accompagner ce nouveau modèle», insiste-t-il. D’un autre côté, nos interlocuteurs affirment que leurs partis auront d’autres rencontres avec d’autres formations politiques sur le même sujet. 

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