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Conférence sur l’héritage humaniste de la cité spirituelle

Conférence sur l’héritage humaniste de la cité spirituelle

«L’héritage humaniste de la ville de Fès». C’était le thème d’une conférence animée à Fès par le professeur universitaire et chercheur historien, Mohammed Lebar, dans le cadre des «Causeries du patrimoine» organisées périodiquement par la Fondation Maroc du patrimoine.
Cette conférence, qui s’est déroulée au Riad Kadmiri, dans l’ancienne médina, a mis en évidence l’aspect humaniste, solidaire et convivial de la ville cosmopolite de Fès, qui a accueilli, après sa fondation en 808, des populations de toutes les religions venues d’Andalousie, d’Europe, d’Afrique et d’Orient.
Le Pr Mohammed Lebar, natif de Fès en 1951, a traité des aspects de l’héritage humaniste de la ville de Fès, le berceau de la mosquée-université Qaraouyine, l’une des premières universités du monde, mettant notamment l’accent sur le système d’arbitrage pour le règlement à l’amiable des conflits et des différends sociaux entre les habitants, les commerçants ou les artisans, préservant ainsi la coexistence, la cohabitation et le bon voisinage. 
L’intervenant a aussi évoqué l’institution des «Awqaf», biens religieux, qui ont servi au soutien humanitaire des couches sociales démunies tout en préservant leur dignité, et à l’aide matérielle des musulmans africains du sud Sahara qui empruntaient le territoire de l’empire marocain pour se rendre aux lieux saints de l’Islam. Un «Waqf» a été destiné, à l’époque, à la protection et à la sauvegarde même des cigognes qui nichaient dans ancienne médina de Fès. Le Pr Mohammed Lebar a aussi rappelé l’aide généreuse et bénévole apportée, à l’époque, aux femmes enceintes, assistées par des sages-femmes (Qablates), et le soutien social destiné aux couples et nouveaux mariés nécessiteux dont des maisons «Awqaf» leur avaient été réservées provisoirement juste après les fêtes de noces.
L’éminent chercheur historien a aussi fait état du «Maristane», dans l’ancienne médina, qui servait d’hôpital pour les études de médecine, le traitement des maladies, dont les maladies psychiatriques, et aussi un établissement hospitalier. La musique, dont la musique andalouse, a été utilisée, à l’époque, pour le traitement des malades, signale-t-on.
Il était question d’une vie en société, raffinée dans le temps, promue et vécue par les habitants et transmise aux générations et aux descendances dans un esprit de respect des valeurs de tolérance, de cohabitation et de main tendue à l’autre, comme l’a souligné le Dr Abdelfettah Sbai, directeur des causeries du patrimoine. Ce dernier a estimé que cette conférence contribuera à faire connaitre cet aspect de l’héritage humaniste de Fès pour servir le présent, l’avenir et le développement humain autant à Fès qu’au Maroc.
Au terme de cette causerie, le conférencier Mohammed Lebar a dédicacé deux de ses nombreux ouvrages de recherche, dont «L’Afrique vandale entre les expéditions byzantines et les insurrections maures de 429-534» et «L’histoire de la ville de Fès depuis la fondation jusqu’à la fin du XXe siècle». 

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