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Confinement/Déconfinement : quelle appréciation des Marocains ?

94% des Marocains sont satisfaits des mesures de confinement prises par les autorités marocaines et entament la phase du déconfinement avec plus de sérénité et de prudence. C’est le premier constat soulevé par une étude réalisée par Claire Vision Consulting et Compétence Plus sur les appréciations des Marocains de cette période et leur sentiment vis-à-vis de la sortie de cette période.

Confinement/Déconfinement :  quelle appréciation des Marocains ?

Pour comprendre comment les Marocains ont vécu le confinement et s’ils sont confiants ou inquiets par rapport au retour à la vie quasi normale, les cabinets Claire Vision Consulting et Compétence Plus ont lancé conjointement une enquête auprès d’un échantillon de 500 personnes, interrogées de façon aléatoire, avec une marge d’erreur inférieure à 5%. Sur leur perception de l’efficacité du confinement et des mesures sanitaires mises en place par les autorités nationales, les répondants ont été presque unanimes (96%) à exprimer leur satisfaction. Quant aux mesures économiques, l’enquête révèle que 83% des sondés les qualifient d’efficaces, mais tout en nuançant avec certaines réserves émises chez la catégorie des dirigeants d’entreprises. Chose qui peut s’expliquer par l’absence d’un plan de relance économique au niveau national et donc au manque de visibilité pour les acteurs économiques qui ont beaucoup d’attentes, vu le choc subi.
Interrogées sur leurs émotions et ressentis lors de la période de confinement, les personnes sondées ont eu des réponses mitigées. «Entre la peur de la contamination et la sécurité liée au fait de rester chez soi, l’échantillon interrogé a vécu le confinement avec des sentiments différents : 50% ont ressenti de la peur, alors que l’autre moitié était plutôt sereine. 83% des répondants se disent même optimistes quant à la situation future. Pour ce qui est du travail à distance, et contrairement aux appréciations du début du confinement, l’enquête démontre que 69% des sondés ne souhaitent pas prolonger le télétravail après le déconfinement, alors que pour 88% des répondants le télétravail est plus difficile que le travail en présentiel.
Autre élément important de cette enquête, l’impact de cette période de confinement sur les Marocains, leurs habitudes au quotidien, leurs budgets et leur activité professionnelle. «Le confinement a eu certainement des effets aussi bien sur notre santé que sur nos relations sociales, ou encore sur nos habitudes de consommation», note l’enquête. Mais en majorité, ce sont des effets positifs : 59% disent avoir passé plus de temps avec leur famille, 48% ont appris de nouvelles choses et 19% ont passé plus de temps avec eux-mêmes. Par contre, «l’impact sur le revenu a été constaté pour 73% des personnes actives interrogées, plus de la moitié affirme que cet impact dépasse les trois quarts du revenu du ménage… ce chiffre est compensé par le pourcentage des personnes dont l’activité s’est poursuivie de façon normale qui est de 17%», indique l’étude.
Après ces constats sur la période du confinement, l’étude s’est focalisée sur la perception des Marocains de la période de l’après confinement qui a débuté effectivement le 25 juin dans la majorité des régions du Royaume. De manière générale, les Marocains restent positifs, mais la méfiance reste de mise. 60% disent être au courant des mesures prises dans le cadre du déconfinement progressif. Aussi, près du 1/3 de l’échantillon pense devoir cohabiter avec le virus pendant plusieurs mois. Mais point positif, les gestes barrières semblent ancrés dans l’esprit, bien que le port du masque soit difficilement accepté. 


Les instituts de beauté et de coiffure accueillent de nouveau leur clientèle

Le secteur des soins de beauté, de bien-être et de coiffure a été sérieusement affecté par la crise sanitaire due au coronavirus. Pendant plus de trois mois, les travailleurs dans ce secteur ont subi de plein fouet la crise et n’attendaient qu’une seule chose : pouvoir reprendre leurs activités habituelles afin de renflouer leurs caisses. C’est désormais chose possible. «Nous sommes très contents de pouvoir enfin reprendre nos activités et retrouver notre clientèle qui nous a beaucoup manqué durant la période du confinement. Nous attendions ce jour impatiemment. Nous vivons le fait d’accueillir nos premiers clients de nouveau avec beaucoup d’émotion. Cela nous a permis d’oublier rapidement tout le stress de ces derniers mois», a confié au «Matin» Camélia Daoudi, makeup artiste dans un institut de beauté à Rabat. Mais afin de pouvoir recevoir les clients en toute sécurité, les salons ont dû appliquer les règles sanitaires imposées par le gouvernement. «Nous avons essayé d’appliquer au mieux les différentes mesures de sécurité et gestes barrières afin préserver la santé de nos employés et clients», a ajouté Camélia.
«Nous espérons que tout se passera bien, d’autant plus que nous avons été beaucoup aidés par les autorités qui nous ont fournis de nombreux conseils pour nous adapter à cette nouvelle façon de travailler. Nous avons mis au point toutes les mesures de sécurité sanitaires, notamment ce qui concerne la distanciation à respecter. Nous avons aussi réduit les mouvements de nos collaborateurs dans les espaces et nous veillons à désinfecter régulièrement les locaux et le matériel utilisé», a expliqué Saïda Boumlij Fouwad, propriétaire d’un salon de coiffure à Casablanca.
Les acteurs du secteur espèrent aujourd’hui revenir rapidement à la normale pour accueillir plus de clients et rattraper le temps perdu. «Nous avons enregistré de lourdes pertes durant la période de confinement. Et le fait d’être obligés de ne recevoir que 50% de nos clients sera vraiment difficile à gérer, vu les charges que nous avons. Mais on ne peut qu’accepter ces conditions pour le moment, en espérant que cela va changer rapidement et que nous pourrons sortir tous plus fort de cette crise», conclut Camélia Daoudi. 


Les joies du shopping sont de retour

Qui n’a pas été en manque de shopping durant la période de confinement ? Beaucoup d’entre nous avaient, en effet, hâte de passer de nouveau des après-midi et des weekends à faire les magasins. C’est désormais possible puisque les magasins de ventes de vêtements et du prêt-à-porter figurent parmi les commerces qui ont été autorisés à rouvrir leurs portes depuis le 25 juin. Dès le premier jour de la levée du confinement, les magasins au centre-ville de Casablanca ont rouvert leurs portes en prenant toutes les mesures de sécurité nécessaires pour préserver la santé de leurs clients et employés. «Les magasins ont rouvert et les commerçants ont repris leur travail en fonction de ce qui leur a été demandé. Maintenant, nous sommes face au défi de gérer l’après-crise. Comme nous sommes restés chez nous pendant plusieurs mois, nous avons, certes, beaucoup gagné sur le plan de la santé, mais nous avons perdu énormément sur le plan économique», déclare Ali Boufettass, président de l’association «Assafaa» des commerçants, des professions libérales et des services. «Nous sommes conscients aujourd’hui que nous devons apprendre à vivre avec ce virus. C’est pourquoi il est important de suivre à la lettre les différentes mesures de sécurité sanitaire, notamment le port du masque, les règles de distanciation physique et la réduction du personnel travaillant au niveau des commerces. Pour les magasins du prêt-à-porter, il est strictement interdit d’utiliser les cabines d’essayage afin de diminuer les risques de propagation du virus», a ajouté Boufettass. 


Les marchands de journaux heureux de retrouver les lecteurs

Bien que l’impression de certains journaux ait repris il y a plus d’une dizaine de jours, le moral des marchands de journaux, en kiosque ou ambulants, était toujours en berne il y a quelques jours. Et pour cause, les mordus de la lecture étaient toujours confinés chez eux, les cafés fermés et presque personne dans les bureaux ! Depuis la levée du confinement, les choses ont commencé à changer, pour le plus grand bonheur des commerçants. Les rues se remplissaient petit à petit, les cafés aussi et même les administrations et les entreprises. Les marchands de journaux ont pu finalement reprendre une activité quasi normale. Mohamed, un vendeur de journaux à l’avenue Mohammed V à Rabat, a dit regretter ces mois d’inactivité et de crise. «Maintenant, on reçoit chaque jour les journaux qui ont commencé à éditer la version papier et durant ce premier jour de confinement, j’ai remarqué une certaine dynamique avec le retour des lecteurs habitués de la presse écrite», a-t-il dit. Et d’ajouter qu’à son niveau, il veille aussi à respecter les mesures barrière et notamment le port du masque, la distanciation physique avec les clients et la désinfection des mains après chaque contact de papier ou de monnaie. 

Dossier réalisé par Hajjar El Haiti & Souad Badri
Photos et vidéos réalisées par Aissa Saouri, Hicham Seddik, Hassan Sradni & Mouhssine Kartouch

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