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Selon le président du Syndicat marocain des artistes plasticiens professionnels (SMAPP), Mohammed Mansouri Idrissi, «il y a des artistes plasticiens qui n’ont pas été affectés par cette pandémie, car en parallèle avec leur carrière artistique, ils font un autre travail ou bien exercent en tant qu’enseignants d’arts plastiques. Mais les plus touchés sont ceux qui vivent de leur art, c’est-à-dire au jour le jour. S’ils ne vendent leurs travaux, ils n’ont pas de quoi subvenir à leurs besoins. Ces derniers se sont retrouvés dans une situation très difficile car tout s’est arrêté, il n’y a plus d’expositions ni de vente ni de commandes. La plupart ont aussi des familles à nourrir».
Une vraie impasse à laquelle le Syndicat essaye de remédier comme il peut. «Nous avons fait appel à des artistes et intellectuels pour soutenir leurs collègues. Ils n’ont pas hésité à faire le nécessaire et aider ceux qui sont dans le besoin. Une pratique qui n’est étrangère au peuple marocain. Sachant que beaucoup de ces artistes ont beaucoup de dignité et rechignent à évoquer le côté matériel, ils déplorent surtout l’arrêt des activités artistiques qui font leur bonheur en leur permettant d’offrir à voir leurs créativités. Mais nous, en tant que Syndicat, nous faisons tout notre possible pour les aider avec ce qu’on peut», précise Mansouri
Idrissi.
Le SMAPP participe également en publiant des spots publicitaires sur son site, ajoute-t-il, pour la prévention et la protection contre le Covid-19. «Une manière pour les plasticiens de contribuer à l’effort de sensibilisation. Puis on fait en sorte de partager tout ce qui est positif pour notre pays et qui peut aider le peuple marocain à dépasser cette crise.
Comme nous essayons à notre façon de lutter contre les pensées extrémistes qui profitent de cette situation pour diffuser leurs sombres idées». Tout ceci pour dire que l’artiste est toujours présent avec son art pour venir en aide à son pays.
Aziz Tounsi : «L’artiste a été complètement oublié»
Pour sa part, l’artiste Aziz Tounsi déplore la situation très difficile de beaucoup d’artistes plasticiens qui vivent uniquement de leur art. Ils se sont retrouvés sans travail, parce qu’il n’y a plus de commande.
C’est le cas, par exemple, des portraitistes. «Ce qui me désole vraiment, c’est le silence du ministère de la Culture, de la jeunesse et des sports (département de la Culture) vis-à-vis de ces artistes qui ont tant donné pour leur pays et se retrouvent, dans ces moments durs de pandémie, dans le besoin. Personne ne parle d’eux, à commencer par leur ministère de tutelle.
À quoi sert la carte d’artiste dans ce cas-là ? Tous les ministères et institutions se sont inquiétés du sort de leurs fonctionnaires et employés, sauf le ministère de la Culture.
Aucun communiqué pour rassurer et calmer les artistes ou pour leur dire tout simplement qu’il y a un département qui pense à eux ! Le ministère peut, au moins, penser à acheter des travaux de ces artistes pour qu’ils puissent vivre dignement», affirme Aziz Tounsi au moment où l’État marocain déploie des efforts colossaux pour lutter contre la propagation du Covid-19.
