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La Crise de Covid-19, la mondialisation contestée, la rivalité sino-américaine... au cœur des débats

Le Policy Center for the New South tient depuis le 3 novembre jusqu’au 22 décembre sa conférence annuelle «Atlantic Dialogues Talks». L’événement, qui est placé cette année sous le thème de «La crise Covid-19 vue depuis l’Atlantique Sud», n’a rien perdu de sa qualité malgré sa tenue exclusivement en ligne. En effet les débats ont connu la participation de hauts responsables économiques et politiques ainsi que de plusieurs experts de renommée mondiale.

La Crise de Covid-19, la mondialisation contestée, la rivalité sino-américaine... au cœur des débats

Les travaux de la conférence annuelle «Atlantic Dialogues Talks», organisée par le Policy Center for the New South (PCNS) sur le thème «La crise Covid-19 vue depuis l’Atlantique Sud», se poursuivent. Lancé le 3 novembre dernier, cet événement qui se déroule jusqu’au 22 décembre et dont les sessions plénières de la conférence de haut niveau seront cette année déclinées sous forme de 15 webinaires, a consacré sa première semaine à des débats autour de questions telles que l’avenir pour une mondialisation contestée au Nord comme au Sud ou «la domination du modèle occidental est-elle révolue ?»
Prenant la parole lors de la discussion d’ouverture, consacrée à la «Revue de la crise Covid depuis le Nord et le Sud», le président du PCNS, Karim El Aynaoui, a rappelé la devise de la conférence de haut niveau Atlantic Dialogues, organisée depuis 2012 : «Croiser les vues du monde et travailler sur les valeurs que nous partageons, au bénéfice de nos communautés à travers l’Atlantique».
Tentant de répondre à la question de la domination du modèle occidental, l’ancienne première ministre du Sénégal, Aminata Touré, a affirmé que cette idée devait être relativisée. Mme Touré a souligné dans ce sens que les anciens rapports de domination coloniaux et post-coloniaux ont beaucoup changé. «L’arrivée de la Chine a offert plus de possibilités aux pays africains, en termes d’accès aux marchés financiers, redéfinissant ainsi les relations entre les pays du Nord et du Sud», a-t-elle expliqué.
Revenant sur la question de la rivalité sino-américaine et l’essor de la Chine et s’ils jouaient sur l’écart entre pays développés et en développement, l’ancienne première ministre a affirmé que des pays émergent, d’autres stagnent, mais la question est d’abord celle de la souveraineté. «Les Africains comprennent qu’il faut combler un déficit en termes d’infrastructures, de santé et d’éducation. La Chine, avec des taux compétitifs, a pu soutenir certains pays pour des infrastructures difficiles à financer par les mécanismes classiques. Une dette peut être sage ou dangereuse, mais relève de la responsabilité des États, sous la surveillance des citoyens», a-t-elle affirmé.
De son coté, l’ancien ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine a estimé que la tension entre les États-Unis et la Chine allait dominer les prochaines décennies. «Nous aurons des pays qui vont se débrouiller et gérer cette rivalité en gardant de bons rapports avec les deux puissances, alors que d’autres sont au bord de la recolonisation par la Chine. L’Europe est en situation difficile, car ses grandes entreprises ne peuvent se passer ni de la technologie américaine, ni des marchés chinois». 
S’agissant de la question de la mondialisation «contestée», l’ancien chef de la diplomatie française a affirmé que ce sont «les pays essentiels qui décident, à la fin des fins». Dans ce sens, le responsable a rappelé que le système monétaire mondial a été décidé en 1971 à Bretton-Woods, et la mondialisation ne tombe pas du ciel. Elle n’est pas seulement liée aux conteneurs ou au numérique. «Si l’on évoque la bataille des mondialisateurs, on retombe sur la Chine et les États-Unis. Plusieurs zones vont être le champ de bataille de la reprise de contrôle de la mondialisation par les États-Unis et la Chine, et le résultat va dépendre du rapport de force, que ce soit Joe Biden ou Donald Trump qui l’emporte», a-t-il affirmé.
Se poursuivant le 5 novembre, les travaux des «AD Talks» ont été l’occasion d’ouvrir le débat également sur les mécontentements dans le Sud global. Ce débat, modéré par Uduak Amimo, journaliste et consultante kényane, a traité des trois grandes dimensions des griefs provenant du Sud : «les économies déficientes et le niveau de vie, la répression politique et le désir d’autonomie, l’insécurité et les inégalités croissantes».  
À rappeler que la prochaine session de Atlantic Dialogues Talks aura lieu demain à 11 heures. Selon les organisateurs de cet événement, la session du 12 novembre traitera de «L’ascension de l’Asie : enseignements tirés». Lancé en 2014 à Rabat avec plus de 40 chercheurs associés du Sud comme du Nord, le Policy Center for the New South offre une perspective du Sud sur les enjeux des pays en développement. 

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