Menu
Search
Jeudi 25 Avril 2024
S'abonner
close
Jeudi 25 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Nation

Dakhla vit au rythme d’une dynamique sans précédent confirmant sa vocation de trait d’union entre le Maroc et sa profondeur africaine

Dakhla vit au rythme d’une dynamique sans précédent confirmant sa vocation  de trait d’union entre le Maroc et sa profondeur africaine

Dakhla est en passe de devenir un centre économique de premier plan et un véritable trait d’union entre le Royaume et sa profondeur africaine. Depuis plusieurs années, la ville vit au rythme d’une dynamique de développement sans précédent. Mais l’annonce par les États-Unis d’Amérique de leur volonté d’y installer un consulat US a eu un effet catalyseur et du coup, cette cité connaît un essor tous azimuts.
La décision américaine y est certes pour beaucoup. Mais le nombre croissant de pays africains qui ont installé leurs représentations consulaires est également perçu comme un gage de confiance dans la stabilité de cette ville et dans les potentialités dont elle regorge. «L’ouverture par les États-Unis d’un consulat dans la ville de Dakhla permettra de soutenir et d’encourager les projets d’investissement et de développement dans la région, avait indiqué l’ambassadeur américain au Maroc, David Fischer, dans un entretien accordé à la MAP. Le diplomate américain a en outre souligné que l’ouverture de cette représentation va permettre aux États-Unis de profiter davantage de la position stratégique du Maroc en tant que hub pour le commerce en Afrique, en Europe et au Moyen-Orient.
Cette analyse est partagée par Andre Gakwaya, chercheur spécialisé de l’Afrique et DG de l’Agence rwandaise d’information. Selon cet expert, l’ouverture d’un consulat des États-Unis d’Amérique à Dakhla, à vocation essentiellement économique, confortera indubitablement la vocation du Maroc comme hub économique et relais de croissance vers l’Afrique subsaharienne. «Cette décision pragmatique ouvrira la voie à une ouverture inédite sur l’Afrique subsaharienne et fera ainsi de cette ville un hub de croissance pour les entreprises américaines qui souhaitent se développer vers la profondeur africaine du Maroc», souligne M. Gakwaya.
Pour ce fin connaisseur du Sahara marocain, la façade atlantique des provinces du sud du Maroc, appuyée par une croissance économique soutenue, une main d’œuvre qualifiée et des infrastructures routières, portuaires et aéroportuaires ultramodernes sont autant de facteurs d’attractivité pour les investissements directs étrangers (IDE) américains. En effet, de l’avis de beaucoup d’analystes, Dakhla est promise un bel avenir et jouera pleinement son rôle en tant que trait d’union entre le Maroc, les pays de l’Afrique de l’Ouest, d’une part, et ceux de la façade atlantique, d’autre part. Et c’est dans cette perspective et en vue d’être à la hauteur de cette vocation que la ville connaît l’ouverture de chantiers d’envergure. À cet égard, il convient de citer le projet de la voie express Tiznit-Dakhla sur 1.055 km, le projet du nouveau port Dakhla Atlantique, ou encore l’usine de dessalement de l’eau de mer, qui permettra d’irriguer 5.000 hectares au nord de la ville de Dakhla.
La qualification des ressources humaines est à l’évidence au cœur de cette réflexion visant à faire de cette ville un pôle économique d’envergure continentale. Dans ce cadre s’inscrit l’inauguration, vendredi dernier, de l’Institut spécialisé de l’hôtellerie et du tourisme. Réalisé sur une superficie de 20.000 m² pour un coût global estimé à 42,5 millions de dirhams, cette structure vise à renforcer le dispositif de la formation professionnelle dans la région de Dakhla-Oued Eddahab, à même d’adapter l’offre de formation à la demande du marché de l’emploi de la région. Cet établissement relevant de l’OFPPT offre 1.100 places pédagogiques annuelles et dispose d’un portefeuille diversifié de 11 filières dédiées aux métiers de l’hôtellerie et du tourisme, telles que la gestion hôtelière, la cuisine et le service de restauration, dont 400 techniciens spécialisés, 340 techniciens, 160 au niveau qualification et 200 en formation qualifiante.
Dans le cadre du même élan, le même jour, une convention de partenariat académique a été signée en vue de la création d’un Master conjoint en intelligence économique et prospective des territoires au titre de l’année universitaire 2020-2021. La convention a pour objectif de réaliser des projets de recherches-actions ayant pour objet le développement des bonnes pratiques de l’intelligence économique et de la prospective des territoires, au profit de la région de Dakhla-Oued Eddahab, des autres régions du Maroc, du continent africain et dans les territoires des pays membres du Réseau international de l’Université ouverte de Dakhla. L’accord tend également à organiser des stages à Dakhla, dans les autres régions du Maroc et à l’échelle internationale au profit des lauréats poursuivant leurs formations dans le cadre de ce master, à même d’assurer la co-production et la publication conjointes des travaux (livres, rapports, études) en intelligence économique et prospective des territoires. 

L’immobilier, un «sursaut attendu»

L’immobilier dans les provinces du Sud devrait connaître un sursaut «inédit» avec l’ouverture d’un consulat des États-Unis d’Amérique à Dakhla à vocation essentiellement économique, a souligné Amine Mernissi, expert en immobilier et auteur du guide «Répons’IMMO». «En matière d’immobilier, c’est un sursaut inédit qui est attendu ! Il libérera une énergie nouvelle. En effet, Dakhla est appelé à devenir, à terme, cette ville cosmopolite, internationale, où diplomates et personnel consulaire y éliront domicile, côtoyant harmonieusement les autochtones», a relevé M. Mernissi dans un entretien à la MAP. Par rapport à l’immobilier commercial, une offre de bureaux, de plateformes logistiques, mais aussi d’espaces commerciaux (mall par exemple) devrait être également programmée, a-t-il fait remarquer, ajoutant que l’expertise américaine en la matière ne peut être qu’appréciable et les investissements avec des partenaires marocains seraient une option mutuellement profitable. En outre, M. Mernissi a indiqué que le secteur immobilier et l’ensemble de l’écosystème pourra tirer profit pleinement de ce développement s’il sait rester à l’écoute d’abord des habitants de Dakhla. «Il faut un développement ordonné et respectueux des us et coutumes locales. Il ne faudrait surtout pas aller trop vite et tenter de plaquer un modèle séduisant sur le papier, mais qui dans la pratique peut s’avérer agressif ou inadapté», a-t-il soutenu.

 

Lisez nos e-Papers