La décarbonisation a diminué de moitié ces 4 dernières années

En publiant le rapport sur la situation mondiale des bâtiments 2020 qui couvre donc l’exercice 2019, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) signale «une époque de grande incertitude, la pandémie de la Covid-19 continue d’affecter des vies et moyens de subsistance à travers le monde». En tenant compte de la baisse attendue des émissions de gaz à effet de serre en raison du confinement, le PNUE indique que globalement, en 2019, le secteur du bâtiment et de la construction s’est éloigné de l’Accord de Paris dont l’objectif est de maintenir la température moyenne mondiale en dessous de 2°C. Compilé par le PNUE et l’Alliance mondiale pour le bâtiment et la construction (Global ABC), le document indique que les émissions globales du secteur du bâtiment ont atteint 10 gigatonnes en 2019, ce qui représente 38% des émissions mondiales de carbone liées à l’énergie. L’Indice utilisé par Global ABC révèle que «d’année en année, la décarbonisation du secteur du bâtiment ralentit et a même diminué de moitié durant la période 2016-2019». Le rapport impute cette régression à l’utilisation continue du charbon, du pétrole et du gaz naturel pour le chauffage et la cuisine. Cette tendance contraste avec celle des investissements dans l’efficacité énergétique des bâtiments dont les marchés mondiaux ont atteint 152 milliards de dollars en 2019, soit une augmentation de 3% par rapport à 2018. «L’augmentation des émissions dans le secteur du bâtiment et de la construction souligne la nécessité d’une triple stratégie pour réduire la demande énergétique : décarboniser le secteur de l’électricité et mettre en œuvre des stratégies pour réduire de telles émissions émanant des matériaux de construction tout au long de leur cycle de vie», a déclaré Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE.