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Les déchets, future matière première du vêtement

Avec des volumes de production de vêtements en croissance exponentielle et parfois à bon marché, le secteur du textile et de la mode est à présent l’une des industries les plus polluantes au monde. Pourtant, 82% des habits et des déchets sont recyclables.

Les déchets, future matière première  du vêtement
Si rien n’est entrepris, le secteur de la mode utilisera un quart du budget carbone mondial d’ici 2050, alerte le Programme des Nations unies pour l’environnement. Ph. AFP

Les matériaux post-fabrication et post-consommation devraient constituer les futures matières premières du secteur du textile et de la mode. «Les entreprises de mode n’ont pas besoin de chercher plus loin que ce qu’elles ont traditionnellement considéré comme des déchets textiles», soutient Beth Wright, correspondante habillement de GlobalData, un fournisseur de données qui vient de compiler plusieurs études sur le recyclage des vêtements. L’une d’entre elles a duré quatre ans en collaboration avec des chefs de file de l’industrie du vêtement et de la mode, y compris The North Face et H&M Group, a montré que «82% de ce qui est considéré actuellement comme des vêtements et des déchets textiles peut effectivement être renouvelé et revendu». 
Selon Accelerate Circularity, cette nouvelle génération de matériaux présente l’avantage de réduire la dépendance de l’industrie à l’égard des matières vierges, l’atténuation de la consommation d’eau, de l’énergie et des produits chimiques. Tous les indicateurs indiquent que le textile et la mode constituent à présent l’une des sources majeures de pollution et de consommation des ressources naturelles au niveau planétaire. 
«Plus de 500 milliards de dollars sont perdus chaque année à cause des vêtements sous-utilisés et par manque de recyclage», met en avant l’enquête «Une nouvelle économie textile : redessiner l’avenir de la mode» réalisée par la Fondation Ellen MacArthur, une association britannique créée en 2009 pour promouvoir l’économie circulaire et dont les résultats sont repris dans différents rapports internationaux. «La surproduction (de vêtements, ndlr) génère une extraction massive de ressources qui n’est pas soutenable», déplore pour sa part l’Institut français de l’économie circulaire. 
La production et le transport des textiles génèrent 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre par an, soit davantage que tous les vols internationaux et les transports maritimes réunis. Et pour illustrer l’impact environnemental du secteur, la Fondation cite l’exemple du «jean (qui) peut parcourir jusqu’à 1,5 fois le tour du monde, du champ de coton à la boutique». 

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