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«Un déconfinement coïncidant avec Aïd Al Fitr pourrait être à l’origine d’une nouvelle vague de contaminations»

Plan de déconfinement, évaluation de la situation épidémiologique, impact de l’état d’urgence sur les structures de santé… Autant de questions abordées par le professeur Abdelkrim Bahlaoui, pneumologue à l’Hôpital universitaire international Cheikh Khalifa et ex-doyen de la Faculté de médecine de l’Université Mohammed VI des sciences de la santé, qui était l’invité mardi dernier de l’émission «l’Info en Face», animée par le journaliste Rachid Hallaouy. Abordant le volet relatif au déconfinement, le professeur Abdelkrim Bahlaoui recommande de le retarder jusqu’au début du mois de juin en vue d’éviter la période de la fête de Aïd Al Fitr qui connaît une grande densité de contacts sociaux et des rassemblements familiaux qui peuvent accélérer la cadence des contaminations et provoquer une nouvelle vague d’infections difficile à maitriser. «Il se peut que le Maroc soit parmi les derniers pays à procéder à un déconfinement et cela s’explique par la nécessité de prendre en compte les facteurs socioculturels liés à la célébration de Aïd Al Fitr», a-t-il précisé.

«Un déconfinement coïncidant avec Aïd Al Fitr pourrait être à l’origine d’une nouvelle vague de contaminations»

«Le Maroc a bien fait d’instaurer des mesures de prévention précoces et de décréter l’état d’urgence sanitaire. Cela lui a permis d’éviter des scénarios catastrophes et de se retrouver dans la la même position que certains pays d’Europe comme l’Italie et l’Espagne. Mais il faut rester vigilant et adopter un plan de déconfinement sérieux pour éviter de retourner à la case zéro», souligne le professeur Abdelkrim Bahlaoui, pneumologue à l’hôpital universitaire international Cheikh Khalifa  et ex-doyen de la Faculté de médecine-Université Mohammed VI des sciences de la santé, qui était l’invité de l’émission «l’Info en Face».
En effet, d’après ce scientifique, le Maroc a pu éviter le décès de plusieurs milliers de personnes et une situation catastrophique avec des structures sanitaires débordées. Toutefois, a-t-il estimé, la vigilance doit rester toujours de mise, particulièrement avec le spectre d’une deuxième vague de contamination qui se profile à l’horizon sur le plan international  et des nouveaux pics qui risqueraient de se produire suite à un déconfinement non réfléchi. Selon le même expert, bien que le développement de la pandémie au Maroc semble être maîtrisé, l’analyse de la courbe des contaminations indique une évolution en dents de scie, ce qui peut laisser croire que les mesures de confinement n’ont pas été respectées à 100%. Autre conclusion à tirer : l’existence de plusieurs vagues de contamination enregistrées à des intervalles différents (les 3 et 9 avril et une deuxième vague entre les 19 et 21 avril).
Abordant le volet relatif au déconfinement, le professeur Abdelkrim Bahlaoui a recommandé de le retarder jusqu’au début du mois de juin en vue de dépasser la période de la fête de Aïd Al Fitr qui connaît une grande densité de contacts sociaux et des rassemblements familiaux qui peuvent accélérer la cadence des contaminations et provoquer une nouvelle vague d’infections  difficile à maîtriser. «Il se peut que le Maroc soit parmi les derniers pays à procéder à un déconfinement et cela s’explique par la nécessité de prendre en compte les facteurs socioculturels liées à la célébration de Aïd Al Fitr. Il est important retarder le déconfinement pour garantir une continuité dans la maîtrise de la pandémie», a-t-il indiqué soulignant que le déconfinement ne pourra être éternel puisque qu’il a un coût assez considérable aussi bien sur le plan économique que sur le plan sanitaire.
Le professeur Abdelkrim Bahlaoui a rappelé dans ce sens que l’instauration d’un état d’urgence sanitaire s’est répercuté sur l’organisation des structures hospitalières et la mobilisation des ressources humaines mobilisées dans la bataille anti-coronavirus, ce qui a considérablement réduit l’activité médicale dédiée aux autres pathologies, principalement chroniques et infectieuses. Interpellé sur les scénarios de déconfinement, l’expert a indiqué que le Comité scientifique relevant du ministère de la Santé œuvre en partenariat avec tous les acteurs concernés à étudier tous les scénarios possibles à la lumière des plans de déconfinement adoptés sur le plan mondial et leur retour d’expérience, notant que plusieurs indicateurs sont pris en considération, notamment l’évolution de la situation épidémiologique et le taux de reproduction et de transmission du virus (le R0). 
Dans le même ordre d’idées, M. Bahlaoui tient à souligner que tout plan de déconfinement doit être progressif et tenir compte du développement de la pandémie dans chaque région du Royaume. Ainsi, le gouvernement pourra opter, selon lui, pour un déconfinement précoce des régions qui présentent le minimum de cas de contamination comme celles du sud ou de l’Oriental avant de procéder au déconfinement des régions les plus affectées comme celle de Casablanca ou Marrakech. Sur ce volet, il juge nécessaire, parallèlement au déconfinement, la poursuite de la restriction des déplacements entre les villes. «Il est vrai que le confinement pèse de plus en plus sur les esprits, mais il est nécessaire de bien réfléchir à notre plan de déconfinement pour éviter les dérapages et garantir la poursuite de la maîtrise de la situation,  surtout lorsqu’on sait que ce virus reste énigmatique et imprévisible et pourra muter pour prendre des formes encore inconnues par les scientifiques», prévient M. Bahlaoui. 

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