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La demande intérieure, moteur de la croissance, en panne cette année

Tous les clignotants de l’économie sont au rouge. Le Budget économique exploratoire 2021 du HCP donne l’ampleur de la situation pour cette année.Des indicateurs, comme la demande intérieure, l’épargne nationale, le chômage, l’endettement public ou encore le déficit budgétaire renseignent sur les défis que doit relever le gouvernement.

La demande intérieure, moteur  de la croissance, en panne cette année

Le gouvernement a du pain sur la planche pour redresser l’économie. Le Budget économique exploratoire 2021 du HCP en dit long sur la difficulté de la tâche. Outre les répercussions de la crise sur les principaux partenaires européens du Royaume, qui se traduiraient par un recul de 16,2% de la demande adressée au Maroc avant de se rétablir à 12,2% en 2021, l’effet de la sécheresse conjugué à celui de la pandémie feraient donc entrer le pays en récession cette année. Une première depuis plus de deux décennies, souligne le Haut-Commissariat au plan (HCP). Le secteur primaire finirait l’année en déclin de 5,7%, après avoir cédé 4,6% en 2019. Idem pour les activités non agricoles. Ces dernières sont attendues en nette baisse de 5,3%, après une hausse de 3,7% l’année précédente. De son côté, le secteur secondaire reculerait de près de 6,9% cette année, après +3,6% en 2019. «À l’exception des activités des industries chimiques et parachimiques et du secteur minier, les autres activités secondaires afficheraient une baisse remarquable de leur valeur ajoutée», précise le HCP.
Quant au secteur tertiaire, il déclinerait de 4,5% après +3,8% l’année précédente. Et sans grande surprise, ce sont les secteurs du tourisme et du transport qui paieraient le plus cher compte tenu de la fermeture des frontières et des mesures prises pour endiguer la pandémie. Dans ces conditions, le produit intérieur brut (PIB) baisserait de 5,8% en 2020, contre +2,5% en 2019.

Le chômage estimé à 14,8%
Dans ce contexte de détérioration de la croissance économique, le taux de chômage monterait à près de 14,8%, en augmentation de 5,6 points sur un an. La demande intérieure reculerait de 4% cette année, contribuant négativement à la croissance (-4,4 points). Idem pour la contribution de la demande extérieure à la croissance, qui serait négative de 1,4 point, après avoir été positive de 0,6 point l’année précédente. 
S’agissant du financement de l’économie, l’épargne intérieure, qui était de l’ordre de 23,3% du PIB en 2019, descendrait à 19,1% du PIB en 2020. L’épargne nationale s’établirait, par conséquent, à 23,7% du PIB contre 27,8% l’année dernière. «Compte tenu d’un niveau d’investissement de 30,6% du PIB attendu en 2020 en baisse par rapport à 32,2% enregistré en 2019, les besoins de financement de l’économie nationale se seraient accentués à 6,9% du PIB au lieu de 4,4% une année auparavant».

La dette publique à 90% du PIB cette année !
Côté finances publiques, le déficit budgétaire se situerait à près de 7,4% du PIB, dépassant largement la moyenne annuelle entre les années 2011 et 2013, soit 6,1% du PIB. «Pour couvrir ces besoins, le Maroc ferait recours aux emprunts extérieurs, dépassant le plafond des financements extérieurs fixé par la loi de Finances 2020 à 31 milliards de DH. Ces conditions devraient porter l’encours de l’endettement global du trésor à 74,4% du PIB. S’ajoutant à la part de la dette extérieure garantie, la dette publique globale dépasserait les 90% du PIB, en hausse de près de dix points par rapport à 2019».
Enfin, le marché monétaire subirait les effets de la baisse des flux nets financiers. Ceci devrait engendrer un repli des stocks en devises à près de 212 milliards de DH. La création monétaire en 2020 augmenterait de 1,6% en 2020 après 3,8% en 2019. En 2021, les perspectives économiques établies supposent la fin de la pandémie du Covid-19 en décembre 2020 et se basent sur un scénario moyen de la production agricole durant la campagne 2020/2021. Compte tenu d’une évolution de 4,9% des impôts et taxes sur produits nets de subventions au lieu d’une baisse de 9% prévu en 2020, le PIB enregistrait une croissance de 4,4% l’année prochaine. En terme nominal, le PIB progresserait de 5,6%. Cette évolution fait ressortir une légère hausse de l’inflation, mesurée par l’indice implicite du PIB de 1,2%. 

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