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La demande en minéraux explosera d’ici 2050

La production de minéraux bondirait de près de 500% d’ici à 2050, pour répondre à l’augmentation de la demande liée à la transition énergétique mondiale. Plus de trois milliards de tonnes de minéraux et de métaux seront nécessaires pour déployer l’énergie éolienne, solaire et géothermique ainsi que le stockage de l’énergie, annonce la Banque mondiale. Une aubaine pour les pays producteurs et les entreprises du secteur.

La demande en minéraux explosera d’ici 2050
Le Maroc figure parmi les gros investisseurs dans la transition énergétique : 30 milliards de dollars consacrés aux renouvelables d’ici 2030.

Les investissements dans les énergies propres et renouvelables s’accélèrent à travers le monde, notamment au Maroc. Une aubaine pour les entreprises du secteur des minéraux et des métaux. Dans un nouveau rapport, la Banque mondiale souligne que la production de minéraux tels que le graphite, le lithium et le cobalt augmenterait de près de 500% d’ici à 2050, pour répondre à l’augmentation de la demande de technologies énergétiques propres. En outre, plus de trois milliards de tonnes de minéraux et de métaux seront nécessaires pour déployer l’énergie éolienne, solaire et géothermique ainsi que le stockage de l’énergie, afin que la hausse de la température du globe reste inférieure à 2°C (Objectif de l’Accord de Paris). Sur ce volet environnemental et de développement durable, il y a une bonne nouvelle. Selon cette étude d’une centaine de pages, publiée en anglais, si les énergies propres nécessitent davantage de minéraux, l’empreinte carbone associée à leur production, de l’extraction à l’utilisation finale, ne représentera que 6% des émissions de gaz à effet de serre générées par les énergies fossiles.
Le rapport souligne aussi le rôle important que jouent le recyclage et la réutilisation des minéraux pour répondre à cette hausse de la demande. «Toutefois, même en augmentant de 100% les taux de recyclage du cuivre et de l’aluminium par exemple, cela ne suffira toujours pas à satisfaire les besoins des énergies renouvelables et du stockage de l’énergie», précisent les auteurs du rapport intitulé «Minerals for Climate Action: The Mineral Intensity of the Clean Energy Transition».  L’institution de Bretton Woods souligne également que certains minéraux, tels que le cuivre et le molybdène, seront utilisés dans différentes technologies. D’autres en revanche, comme le graphite et le lithium, n’auront qu’une seule application : les batteries de stockage de l’énergie. Cela signifie que tout changement dans le déploiement des énergies propres pourrait avoir des conséquences importantes sur la demande de certains minéraux.
Par ailleurs, le rapport alerte sur la crise sanitaire du Covid-19. La pandémie entraîne des perturbations majeures dans l’industrie minière du monde entier, privant les pays en développement qui dépendent des minéraux de recettes budgétaires essentielles. «La pandémie du Covid-19 pourrait exposer à un risque supplémentaire les efforts de promotion d’une exploitation minière durable. C’est pourquoi l’engagement des gouvernements et des entreprises en faveur de pratiques climato-intelligentes sera plus important que jamais», explique Riccardo Puliti, directeur principal du pôle Énergie et industries extractives et directeur régional Infrastructures pour l’Afrique à la Banque mondiale. 
Pour rappel, le Maroc a pour objectif d’augmenter la part des énergies renouvelables à plus de 52% dans le mix électrique à l’horizon 2030. Ce qui nécessite le développement d’une capacité supplémentaire de plus de 10 GW (gigawatts), pour des investissements dépassant les 30 milliards de dollars durant cette période. D’ici 2030, la capacité additionnelle à réaliser porte sur au moins 4.560 MW pour le solaire (20% du mix électrique), 4.200 MW pour l’éolien (20% du bouquet) et 1.330 MW pour l’hydraulique (12% de la capacité totale). 

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