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Le Matin : Selon une étude de 2018, la moitié des dirigeants n’ont pas pris conscience du danger de la transformation digitale. Qu’en est-il aujourd’hui à votre avis ?
Aujourd’hui, la transformation numérique n’est plus un luxe ou un «Nice-to-Have». Elle est devenue une nécessité, stimulée par ceux qui ont défini ses programmes de développement. Plus spécifiquement, la numérisation est devenue le pilier qui stimule la croissance, façonne le succès et la croissance futurs des économies du continent. Par exemple, le gouvernement du Maroc a mis en place un nouvel ensemble de politiques et de réformes dans la stratégie Maroc Digital 2020 qui vise à réorienter le pays vers une économie numérique afin de promouvoir l’utilisation efficace et l’accès aux technologies à travers divers secteurs. De même, des pays d’Afrique orientale, occidentale et centrale tels que le Nigeria, le Kenya et la Côte d’Ivoire ont l’intention d’accélérer l’adoption de technologies de pointe pour transformer et faciliter l’inclusion économique et sociale. Il y a aussi un autre aspect de la transformation numérique qui est d’une importance cruciale et qui concerne l’utilisation de la technologie pour transformer les sociétés. Toutes les économies et tous les pays du monde et d’Afrique recherchent les compétences et les talents autour de la technologie pour réussir dans le monde numérique. Nous devons donc permettre aux jeunes de conduire l’avenir numérique, d’utiliser la technologie pour accélérer l’égalité sur le lieu de travail et d’autonomiser la diversité des sexes et de promouvoir l’accès et les opportunités à tous.
Par conséquent, ce que les organisations et les gouvernements doivent comprendre, c’est que la transformation numérique n’est pas une destination, mais un voyage sans fin. Avec une infrastructure, des politiques et une connectivité adéquates en place, les entreprises peuvent se développer, des emplois peuvent être créés et la diversification économique s’accélérera – en promouvant la croissance, l’inclusion et en améliorant l’expérience des citoyens.
Vous êtes un acteur clé en matière des technologies numériques. Quel regard portez-vous sur la dynamique nationale à ce sujet et quelles sont les priorités pour le Maroc ?
Au Maroc, la numérisation transforme les industries et a la capacité de contribuer au PIB national de multiples façons tout en favorisant également la croissance des industries connexes telles que la logistique, les infrastructures et les paiements. Ces opportunités ne sont pas seulement limitées à l’industrie des TIC, mais perturbent également les industries traditionnelles pour les rendre plus compétitives, réduire les coûts et garantir une meilleure qualité.
À titre d’exemple, le secteur bancaire et financier au Maroc continue d’évoluer et de se transformer avec l’introduction de plusieurs initiatives de banques numériques qui renforcent l’inclusion financière. Cela entraîne l’augmentation de la productivité et de la compétitivité d’un pays – une baisse des taux de chômage, un accès accru aux services technologiques pour les citoyens et la création d’emplois mieux rémunérés et à plus fort impact.
Mais pour construire une économie numérique gagnante, les secteurs public et privé doivent travailler ensemble pour s’assurer que l’infrastructure, les principes politiques clés et les cadres réglementaires sont mis en place, afin de construire un écosystème d’innovation.
Dell Technologies Forum 2019 a réussi à réunir les différentes parties prenantes pour réfléchir comment la technologie contribuera à façonner le succès futur des entreprises. Quel bilan en faites-vous et quelle perspective pour 2020 ? Quelle stratégie adoptez-vous pour promouvoir la transformation numérique au Maroc ?
Alors que nous entamons 2020, je suis optimiste et enthousiasmé par l’avenir du secteur numérique au Maroc. Cette année, nous verrons les entreprises accélérer leur transformation numérique en simplifiant et en automatisant leur infrastructure informatique et en consolidant leurs systèmes, ce qui leur permettra un meilleur contrôle et une meilleure automatisation des données. Cela conduira à l’obtention de résultats commerciaux meilleurs et plus rapides sur lesquels l’innovation se développera. Nous devrions être enthousiasmés par le pouvoir et le potentiel de la technologie à changer pour le mieux les vies et à aller au-delà des inefficacités vers une prospérité inclusive. Un nouveau chapitre au progrès humain fondé sur la technologie est à notre portée, en attente d’être déverrouillé. C’est simplement une question de choix : voulons-nous attendre et prendre du retard ou être les perturbateurs numériques dans le contexte des futures économies émergentes dans le monde ?
Ajoutons qu’avec des estimations suggérant que 85% des emplois en 2030 n’existent pas encore, il est plus que jamais important que nos jeunes soient dotés des compétences et de la passion nécessaires pour apprendre en permanence et faire avancer l’innovation au sein des ressources humaines de demain. Tout comme de nombreuses économies émergentes, le Maroc compte également une importante population de jeunes, qui n’a pas accès à la technologie et à l’éducation dont elle a besoin. Chez Dell Technologies, nous nous engageons à mettre en place des initiatives et des mécanismes qui sont nécessaires pour promouvoir l’apprentissage qui donne aux jeunes la possibilité de s’épanouir dans le milieu de travail moderne dans le but de réduire à terme le chômage des jeunes. Nous formons plus de 1.000 enfants à travers le pays avec le projet «YouthCan!», où plus de 60% des jeunes quittant SOS Villages d’Enfants aujourd’hui apprennent à être totalement autonomes avec les compétences dont ils ont besoin pour être employés avec succès. Et enfin, nous avons le Solar Learning Lab qui permet aux enfants d’accéder à la technologie et à l’éducation où qu’ils se trouvent.
