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Le “Digital 4 All” pour permettre aux PME-PMI de se digitaliser, un des axes prioritaires de l’APEBI

La Fédération des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring (APEBI) milite en faveur de l’élaboration de politiques publiques au service d’une transformation digitale qui touche tous les secteurs d’activités. Pour Mehdi Alaoui, vice-président de la Fédération, la réussite de ce chantier passe par une coopération plus rapprochée avec les autres fédérations et la CGEM, ainsi que l’identification de nouveaux modes de financement au service des entreprises qui veulent franchir le cap.

Le “Digital 4 All” pour permettre aux PME-PMI de se digitaliser, un des axes prioritaires  de l’APEBI

Quelle lecture faites-vous de la transformation digitale au Maroc ?
La transformation digitale au Maroc a démarré, mais son rythme est très lent, et ce, pour différentes raisons. La première est le financement de cette transformation : certes, il y a des produits qui sont proposés aujourd’hui par Maroc PME pour pouvoir se digitaliser, mais ils sont très peu connus et peu utilisés. La deuxième raison est la sensibilisation. Aujourd’hui, il y a de plus en plus de conférences sur ce sujet, les entreprises sont davantage sensibilisées, mais il manque toute la partie opérationnalisation. Les entreprises ne sont pas conscientes du fait que la transformation digitale est critique pour leur business. La troisième raison est la méconnaissance des acteurs qui peuvent aider les entreprises à se digitaliser. D’ailleurs, un des axes de notre mandat à l’APEBI est «Digital 4 All» dans le but de permettre aux PME-PMI de se digitaliser grâce à une caravane qui va aller à la rencontre de différentes Fédérations dans différentes régions pour apporter des solutions aux décideurs afin qu’ils puissent se digitaliser.

Selon vous, quelles sont les clés pour réussir ce challenge ?
Je pense que la réussite de ce challenge passe par trois éléments. D’un côté, il y a les PME-PMI qu’il faut pouvoir toucher, chose que nous comptons faire à travers la CGEM, les Fédérations, ainsi que les autres partenaires. Le deuxième élément c’est l’accès au financement pour le maximum d’entreprises qui veulent se digitaliser et la facilitation de la mise en place de ces dossiers. Le troisième et dernier point est le fait de connecter ceux qui sont en mesure de développer ces solutions avec les PME-PMI.

Aujourd’hui, plusieurs startups sont créées au Maroc grâce au développement des nouvelles technologies. Le Royaume est-il sur la bonne voie pour devenir une Startup Nation ?
Oui, notre pays a démarré la création de startups depuis quelques années. Nous avons d’abord inspiré les jeunes porteurs de projets et par la suite nous les avons financés à travers le fonds Innov Invest. Aujourd’hui, il y a aussi le lancement du fonds de 8 milliards de DH pour l’entrepreneuriat, ce qui est une excellente initiative. On avance, mais très 
doucement. Ce qui bloque aujourd’hui, c’est la qualité de l’accompagnement, ainsi que le cadre légal qui n’est pas encore optimal. Nous avons travaillé sur le Startup Act, qui a été intégré dans la Charte d’investissement, mais celui-ci tarde à voir le jour. Si le cadre réglementaire n’est pas mis en place rapidement, les startups vont commencer à quitter le Maroc.

L’IT souffre actuellement d’une fuite des cerveaux, quel rôle joue l’APEBI pour promouvoir les compétences capables de porter le développement du secteur ?
La fuite des cerveaux est un phénomène à la fois positif et négatif. Il est positif parce que les personnes qui partent reviennent avec plus de valeur ajoutée, mais en même temps, nos entreprises souffrent. Elles souffrent, car leurs ressources se font rares et elles coûtent plus cher. La solution à cette situation est d’élargir le bassin des ressources. Il faut qu’on forme 20.000 à 30.000 jeunes ou qu’on les reconvertisse aux métiers de codeurs et développeurs. Pour cela, il y a eu le lancement de l’initiative de Certificat de qualification professionnelle (CQP) qui a fait un bon démarrage avec des chiffres assez limités. L’objectif maintenant avec l’APEBI est de pouvoir monter en gamme pour pouvoir toucher davantage de jeunes. Il faut donc des financements supplémentaires, au-delà de ceux proposés par l’Anapec. En ce qui concerne les ressources humaines, l’Anapec a reçu 10.000 candidats en deux mois, donc il n’y a pas de problème à ce niveau. L’enjeu aujourd’hui est d’industrialiser cette démarche pour pouvoir atteindre les objectifs fixés et inverser les tendances. Les jeunes ne vont plus partir, mais ce sont les entreprises étrangères qui vont venir s’installer au Maroc parce qu’il y a un capital humain très intéressant et qui reste accessible. 

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