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Droits des enfants : Des réalisations importantes, mais encore des défis à relever

La célébration de la Journée nationale de l’enfant, le 25 mai de chaque année, décidée par Feu S.M. Hassan II en mai 1994, constitue une occasion de réitérer l’engagement du Royaume pour la promotion des droits des enfants.

Droits des enfants : Des réalisations importantes,  mais encore des défis à relever

Le Maroc a célébré, lundi dernier, la journée nationale de l’enfant. L’occasion de dresser le bilan des actions réalisées par le Royaume en vue d’assurer la pleine effectivité des droits consacrés par la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant, ratifiée par le Royaume du Maroc en juin 1993. Dans ce sens, l’Observatoire national des droits de l’enfant (ONDE)  a publié un communiqué pour rappeler que depuis la ratification de cette convention, d’importants progrès ont été recensés dans les principaux domaines liés à l’enfance, à savoir la santé, l’éducation, la protection et la participation.
Dans le domaine de la santé, le Maroc est proche de la généralisation de la vaccination avec un taux établi à 90,6% en 2018, précise l’ONDE, notant qu’il en est de même pour le secteur de l’éducation où l’enseignement primaire est aujourd’hui quasi généralisé avec un taux net de scolarisation qui a atteint 99,7% en 2018-2019. «En matière de protection, des avancées sur le plan législatif et institutionnel sont enregistrées pour protéger l’enfant et s’aligner sur la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant. Ces progrès sont marqués par l’adoption de programmes et de politiques publiques et de textes de loi visant à protéger les enfants, à l’instar du Code de la famille ou des textes réglementant le travail des mineurs, telle que la loi n°19-12 relative au travail domestique. En termes de participation, la création du Parlement de l’enfant a permis, sous la présidence effective de Son Altesse Royale la Princesse Lalla Meryem, présidente de l’ONDE, à l’enfance marocaine d’exprimer ses attentes et préoccupations et d’interpeller les pouvoirs publics», poursuit le communiqué.
Par ailleurs, l’ONDE insiste sur l’urgence de relever les défis qui se posent encore, particulièrement au niveau de la protection des enfants les plus vulnérables contre la précarité, la violence et l’exploitation ou des phénomènes persistants, tels que celui des enfants en situations de rue et du mariage des enfants. De même, l’ONDE souligne la nécessité d’améliorer la qualité, l’accessibilité et l’inclusivité des services publics pour promouvoir davantage d’équité et d’égalité des chances en faveur des enfants du milieu rural et des enfants à besoin spécifique.
«La signature du Pacte national pour l’enfance à l’horizon 2030 devant S.A.R. la Princesse Lalla Meryem lors de la 16e édition du Congrès national des droits de l’enfant, organisé en novembre 2019 à Marrakech, donne une nouvelle impulsion et un nouvel élan aux droits de l’enfant. Les nouveaux engagements pris dans ce Pacte national consacrent une nouvelle génération de chantiers liés, entre autres, à l’instauration d’une meilleure gouvernance et coordination du secteur de l’enfance, à la mise en place d’un budget sensible à l’enfant, à la participation des enfants dans le processus législatif et à l’ancrage de l’intérêt supérieur de l’enfant dans la pratique judiciaire et institutionnelle», souligne l’ONDE, précisant que ces engagements convergent vers un but commun : ne laisser aucun enfant pour compte.
En outre, l’Observatoire a lancé lundi dernier, dans le cadre de la célébration de la Journée nationale de l’enfant, un nouveau spot de sensibilisation pour informer et sensibiliser aux droits de l’enfant. De son côté, le ministère de la Solidarité, du développement social, de l’égalité et de la famille a souligné sa détermination à donner la priorité aux projets de proximité ayant un impact direct sur les enfants et leurs familles. Dans un communiqué, le ministère a relevé l’importance accordée à l’enfance dans ses politiques et programmes, mettant en exergue la nécessité de prioriser les projets de proximité ayant un impact direct sur la situation des enfants et leurs familles, à travers des mécanismes éducatifs intégrés de protection de l’enfance contre tous les formes de violence, d’exploitation et de négligence ou des aides sociales mobiles au profit des enfants des rues.
Cette priorité s’inscrit également dans le cadre du plan d’action national pour lutter contre l’exploitation des enfants à des fins de mendicité afin d’œuvrer à l’amélioration de la prise en charge des enfants au sein des établissements de protection sociale, veiller à ce que l’enfant reste le plus possible au sein de sa famille et suivre les enfants pris en charge au sein des différentes structures de protection. Le communiqué a également passé en revue les différentes actions menées par le département de Jamila El Moussali qui ont porté sur le suivi de la politique publique intégrée de protection des enfants étalée sur la période 2015-2025, notant qu’un rapport sur les 30 ans de la ratification de la Convention relative aux droits de l’enfant a été élaboré. Le ministère a également œuvré à la création de mécanismes territoriaux intégrés pour protéger les enfants contre les différentes formes de violence et d’exploitation, mettant en lumière leurs rôles primordiaux dans la mise en œuvre territoriale des mesures politiques intégrées de protection des enfants.
Pour sa part, le ministère de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a assuré qu’il poursuivait ses efforts pour mettre en œuvre le Pacte national pour l’enfance à l’horizon 2030, auquel il a été associé. En outre, le ministère a mis en relief, dans le cadre de la Journée nationale de l’enfant,  la loi-cadre N°51.17 relative au système de l’éducation, de l’enseignement, de la formation et de la recherche scientifique, en tant que feuille de route pour garantir une éducation équitable et de qualité à tous les élèves et étudiants, en général, et aux enfants, en particulier.
«Pour ce qui est du droit de l’enfant à la scolarisation, le ministère a œuvré à généraliser l’enseignement primaire, avec un taux de scolarisation dépassant 99,7%. Et concernant l’enseignement préscolaire, le ministère a lancé, en juillet 2018, sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, le programme national de généralisation et de développement du préscolaire, ayant permis d’atteindre un taux de généralisation de 60%», indique le ministère dans un communiqué, soulignant que le département de Saaïd Amzazi s’est, également, penché sur le programme national de l’éducation inclusive, au profit des enfants en situation de handicap, lancé en juin 2019, notant que dès la première année de sa mise en œuvre, près de 100.000 élèves en situation de handicap se sont inscrits et ont bénéficié d’adaptation d’emploi du temps scolaire et de service de soutien pédagogique, médical, paramédical et social.
«Le ministère a également œuvré, en coopération avec les différents partenaires, à développer les compétences et les capacités des étudiants, en créant un ensemble de structures au niveau des établissements d’enseignement, tels que des clubs éducatifs et des cellules d’écoute et de médiation, et en initiant des programmes et des concours encourageant l’innovation et la créativité et contribuant au développer des capacités intellectuelles, spirituelles et émotionnelles des apprenants», a ajouté la même source. Par ailleurs, le ministère a évoqué la situation exceptionnelle et sans précédent dans laquelle s’inscrit la célébration de cette Journée nationale, liée à la propagation du nouveau coronavirus et ses répercussions sur la société de façon générale et sur les enfants en particulier, soulignant les mesures sanitaires mises en place par le gouvernement dès l’apparition des premiers cas d’infection dans le territoire national, particulièrement l’arrêt des cours présentiels afin de préserver la santé des élèves et des étudiants. «Dans ce contexte, toutes les mesures ont été prises pour dispenser un enseignement et une formation à distance, afin d’assurer la continuité pédagogique via des ressources numériques et audiovisuelles et permettre aux élèves et étudiants de poursuivre leur cursus académique. De même, compte tenu des répercussions négatives de la période de confinement et de la restriction des déplacements sur la psychologie de l’enfant, le ministère a prévu des cours consacrés au divertissement, aux sports et à la concurrence loyale, en organisant des compétitions à distance», précise le communiqué.

L’Unicef célèbre la Journée nationale de l’enfant

La célébration de la Journée nationale de l’enfant, le 25 mai, a été retenue par les Nations unies comme action conjointe des Nations unies au Maroc sous la coordination de l’Unicef. «Les Nations unies considèrent les jeunes et les adolescents comme des acteurs positifs du changement. Leur voix compte. Il est important de les écouter. Dans ce sens, les jeunes et adolescents avaient été invités à partager leurs opinions et rêves pour les droits de l’enfant sous différentes formes (dessins, vidéos, écrits, audios…). L’invitation des jeunes à participer avait été faite via les réseaux sociaux et à travers différentes associations actives dans le domaine de la jeunesse et des droits de l’enfant. L’appel à été inclusif et a permis aux jeunes et adolescents de différents horizons d’y contribuer y compris ceux en situation de vulnérabilité, pris en charge par des institutions ou vivant en situation de migration au Maroc», souligne l’organisation onusienne dans un  communiqué. «Le deadline fixé pour la réception des contributions des jeunes était fixé au 20 mai. Les opinions et œuvres des jeunes nous ont permis de concevoir la vidéo laquelle restitue leurs idées et rêves exprimés, avec comme devise “La voix des jeunes compte”».

Travail associatif

À l’occasion de la Journée nationale de l’enfant, les associations de protection des droits des enfants se mobilisent pour sensibiliser les Marocains à l’importance de leur cause. C’est le cas de l’association Insaf, qui œuvre, avec l’appui de tous ses partenaires, pour tenter de sauver tous les bébés que leurs mamans abandonnent dans la rue. «Insaf continuera à reconstruire et à former les mères célibataires pour qu’elles puissent affronter la société et, au lieu d’abandonner leurs bébés, lui donner l’équilibre dont leurs enfants ont besoin pour s’épanouir. Insaf continuera aussi à affronter les employeurs d’enfants pour les obliger à les rendre à leurs parents afin qu’ils puissent aller à l’école. Et Insaf aidera les mamans migrantes à trouver des solutions alternatives pour qu’elles puissent retrouver leur dignité dans le travail et permettre à leurs enfants de grandir comme tous les enfants du monde devraient grandir», a souligné l’association dans un communiqué. «Insaf espère qu’après la crise engendrée par la propagation du Covid, les problèmes relatifs aux enfants seront examinés et résolus et que chaque mère célibataire puisse disposer d’un livret de famille, que l’État permette aux associations de continuer leur mission en les finançant convenablement et que de nouveaux centres puissent venir en aide à ces enfants en détresse…», ajoute la même source. De son côté l’association ANIR, qui œuvre, depuis sa création en 2006, en faveur de la protection de l’enfance, en essayant d’apporter des réponses aux besoins urgents des enfants en situation difficile, a tenu à saluer les importantes actions menées par le gouvernement, appelant ce dernier à impliquer les acteurs de la société civile dans l’élaboration et la réalisations des programmes et politiques de protection de l’enfance.

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