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e-paiement : Comment la crise sanitaire apporte son eau au moulin

Les paiements en ligne ont maintenu le cap cette année, malgré un contexte de crise marqué par une contraction de la consommation des ménages. L’analyse des derniers chiffres du Centre Monétique Interbancaire permet de faire ressortir un important changement de comportement chez le consommateur. Pour la première fois, le montant moyen payé par carte sur Internet dépasse celui réglé aux commerçants : soit 425 DH à fin septembre 2020 contre 399 DH.

e-paiement : Comment la crise sanitaire apporte son eau au moulin

Face à la crise sans précédent du Covid-19, des annonceurs comme les professionnels du voyage ont vu leurs ventes s’effondrer sur Internet. Mais d’autres ont choisi d’adapter leur stratégie de communication, puisque le contexte de confinement leur a donné une occasion plus que propice d’aller vers des consommateurs jusqu’alors récalcitrants à l’idée d’acheter en ligne. 
Fournir leurs données bancaires relevait de l’impossible, payer à la livraison n’était pas non plus une option envisageable pour tous.

En l’absence de données sur les chiffres d’affaires des plateformes en ligne marocaines et de données liées aux proportions des commandes payées à la livraison et celles réglées par cartes, nous nous contenterons d’analyser les données que nous a fournies le Centre monétique interbancaire et d’en tirer quelques grandes tendances de ce marché prometteur.
Ainsi, à fin septembre 2020, les paiements sur Internet ont maintenu leur progression, mais on note un changement important dans le comportement du consommateur. En effet, la progression du nombre de paiements en ligne avait connu un net ralentissement en 2019 (+10,9% sur 9 mois contre +30,1% un an auparavant) mais cette année, ils accélèrent de 41,4%. Certes, les montants réglés sur la Toile progressent moins vite (+28,1%) mais s’établissent à 4,1 milliards de dirhams, contre 3,2 milliards l’an dernier sur la même période. Le montant moyen réglé par carte sur Internet ressort à 425 DH, soit très proche du niveau moyen enregistré chez les commerçants (399 DH). Nous pouvons ainsi affirmer que les consommateurs payant sur Internet sont de plus en plus nombreux et relativement de plus en plus confiants. Cette explosion du nombre d’opérations de paiement par cartes marocaines sur la Toile est bien entendu due aux effets de la pandémie du Covid-19 et au confinement qui s’en est suivi. Pourquoi sortir de chez soi pour régler l’eau, l’électricité, les télécoms ? Dans la même logique, pourquoi prendre le risque de sortir pour acquérir de l’électroménager, des articles de bricolage ou tout autre produit rendu disponible, soit sur les sites des grandes surfaces spécialisées, soit sur les places de marché ? Certes, d’autres acteurs comme l’ONCF, la CTM et Royal Air Maroc ont vu leurs ventes s’effondrer sur le Net, mais aussi aux guichets, du fait des restrictions de mobilité et de voyage. C’est donc bien l’inquiétude ou même la peur qui a prévalu au développement des paiements par cartes sur Internet cette année. Si sur les 9 premiers mois, les paiements équivalent à deux fois ceux de la même période en 2017 (qui avait enregistré un pic) tout en représentant 2,24 fois leur valeur, il est à noter que la progression n’a pas 
été linéaire depuis. 
Ainsi en 2018, les paiements avaient progressé de 30,1% en nombre et de 19,9% en valeur. L’année suivante, les taux étaient de 10,9 et 46,1% respectivement. En 2020, comme déjà indiqué, les paiements se sont améliorés 41,4% en nombre et de 28,1% en valeur. 
Si nous nous attardons sur les montants moyens payés par carte sur la même période, nous pouvons déduire qu’il existe deux catégories de populations achetant en ligne. Une population déjà habituée qui paie de plus en plus ses achats par ce biais pour des montants de plus en plus faibles, effet de leur 
expérience positive. L’autre population est composée de néophytes qui paient pour la première fois ou plus irrégulièrement sur le Net, pour des montants plus élevés. En 2020, c’est cette deuxième population qui a fortement progressé, pas par choix, mais par obligation, confinement et précautions sanitaires obligent. 

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