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Les écosystèmes industriels, la recette pour consommer local et s’imposer à l’international

Produire au Maroc une partie de ce que nous importons de l’étranger n’est plus et ne peut demeurer qu›un simple rêve. Avec la vague internationale des restrictions dictées sous contexte pandémique ici et là, le Royaume n’a d’autres choix que d’aller vers plus d’intégration de son industrie locale. Les écosystèmes industriels lancés dans le cadre du PAI 2014-2020 ont été pensés pour atteindre cet objectif. Avec la crise sanitaire, cette expérience doit aujourd’hui plus que jamais être encouragée en réunissant, dans la mesure du possible, les bons ingrédients de sa réussite.

Les écosystèmes industriels,  la recette pour consommer local et s’imposer à l’international

Encourager le virage vers le «Made in Morocco» est loin d’être un simple slogan. C’est un objectif qui constitue le socle même du Plan d’accélération industriel (PAI), mis en œuvre depuis 2014. Cette stratégie, qui arrive à échéance cette année, a introduit, en effet, une approche nouvelle, fondée sur la mise en place d’écosystèmes industriels. Derrière ce nouveau concept (écosystèmes), une philosophie bien claire : l’amélioration de l’intégration sectorielle, la démultiplication des investissements et, surtout, une montée en valeur du secteur industriel à travers l’établissement de partenariats stratégiques ciblés et mutuellement bénéfiques entre leaders industriels et TPME. 
La montée en valeur ciblée signifie la capacité de l’industrie locale à élargir sa zone de chalandise non seulement à l’échelle locale, mais aussi sur les marchés internationaux. En clair, une industrie nationale intégrée capable de satisfaire qualitativement et quantitativement la demande locale dans sa diversité. Ce qui constitue une réelle bouffée d’oxygène pour les réserves du pays en devises. Les écosystèmes industriels ainsi lancés ont, justement, été pensés pour booster le «Made in Morocco», en fédérant des groupes d’entreprises autour de «locomotives» porteuses de projets d’écosystèmes. Ces locomotives peuvent être des leaders industriels nationaux, des groupements professionnels ou encore des investisseurs étrangers. Les alliances d’entreprises, qui se tissent ainsi et forment des «communautés de destin stratégique» organisées, gagnent en performance et en réactivité et contribuent à renforcer la compétitivité de filières dans leur intégralité.
Collaboration d’un genre nouveau, les écosystèmes tendent aussi à faire de l’industrie un pourvoyeur d’emplois majeur, notamment pour les jeunes, et à l’inscrire dans un cercle vertueux de progrès.
La crise sanitaire a attisé ce besoin impérieux pour le Royaume de substituer, via le made in Morocco, certains produits, jusqu’ici l’apanage de l’importation. Le travail mené depuis la mise sur les rails du PAI, a abouti au lancement de 7 écosystèmes dans l›automobile, 6 dans le textile, 5 dans l›aéronautique, 1 dans la filière Poids lourd et carrosserie industrielle, 6 dans la construction, 3 dans les industries mécaniques et métallurgiques, 2 dans les industries chimiques, 3 dans le cuir, 5 dans l’offshoring, 2 dans l’industrie pharmaceutique, 7 dans l’agroalimentaire et un écosystème OCP. Pour fluidifier la traversée vers le made in Morocco, des objectifs précis sont fixés aux entreprises des écosystèmes, dans le cadre de contrats de performance conclus entre les porteurs de projets d’écosystèmes et l’État, en termes de création d’emplois, de valeur ajoutée et de capacités d’exportation. En contrepartie, l’État s’engage à apporter des soutiens appropriés et spécifiques à chaque activité à l’égard, notamment, de la mobilisation de foncier, de la formation des ressources ou encore d’apports de financements. Cette alliance des industriels, d’un côté, et de l’État, de l’autre, est censée inverser la tendance du commerce extérieur du pays à travers la montée en valeur de l’offre exportable et une baisse des importations via la substitution des produits manufacturés localement à ceux importés de l’étranger.

 

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