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«Ensemble, joueurs, staff technique, supporters et direction du club, l’AS FAR ira loin»

Arrivé en début de saison à la tête de l’AS FAR qui n’a plus rien gagné depuis 11 ans, Abderrahim Talib est en train de gagner son pari. D’une équipe quelconque qui fait du surplace, l’AS FAR est devenue cette année un club qui se fait respecter. Cinquième à cinq points du leader, la formation militaire peut toujours espérer une place africaine ou arabe. Pour atteindre cet objectif, il faut réussir la période de confinement.

«Ensemble, joueurs, staff technique, supporters et direction du club, l’AS FAR ira loin»

Le Matin : Comment gérez-vous vos joueurs pendant le confinement en attendant peut-être la reprise de la compétition ? 
Abderrahim Talib :
Dés qu’on a commencé à parler de coronavirus au Maroc, on a commencé par la sensibilisation des joueurs à cette maladie. Le club a fait appel à un spécialiste, au docteur du club et un psychologue. Le but était de préparer psychologiquement les joueurs au confinement. On a ensuite mis en place, avec le staff technique, un programme de préparation physique. Un programme individuel pour chaque joueur en fonction de ses capacités physiologiques et du nombre de matchs qu’il a disputés au cours de la saison. On surveille également le poids de nos joueurs et par ricochet leur nutrition. Lors de la première phase de confinement et vu que les joueurs étaient déjà au top physiquement puisqu’ils avaient disputé 20 matchs de championnat et beaucoup de matchs amicaux, le programme était basé sur le travail de capacité pour la récupération et pour régénérer le neuromusculaire du joueur et son oxygénation. Mais dès que le confinement a été prolongé, on s’est réuni lundi dernier pour établir un autre programme basé sur le travail de la capacité, la force, la coordination, la souplesse et la vitesse. Ces deux programmes vont permettre à nos joueurs d’être plus affûtés 
le 20 mai.

Combien de temps faudra-t-il aux coachs pour préparer les joueurs à la reprise de la compétition une fois que le confinement sera levé ?
Il faudra au minimum trois semaines de préparation aux joueurs pour pouvoir reprendre la compétition. Les dix premiers jours seront consacrés au travail physique et technique, la deuxième semaine sera consacrée au travail tactique et relationnel entre les joueurs et la troisième semaine pour les matchs amicaux pour éviter les blessures des joueurs.

Est-ce que cet arrêt est préjudiciable ou bénéfique pour l’AS FAR ?
L’arrêt soudain de la compétition a été préjudiciable à mon équipe. On était sur la bonne voie. On était à cinq points du leader qu’on allait recevoir avant l’arrêt de la Botola. On avait récupéré tous nos joueurs blessés, mais le coronavirus a cassé notre dynamique. Mais on espère continuer sur notre lancée grâce à la collaboration de la direction du club qui motive les joueurs en leur versant les salaires. Un joueur payé a le moral au beau fixe. En revanche, ceux qui ne sont pas payés sont stressés et cela cause des blessures. Je remercie mon président qui a été compréhensif en payant tout le monde.

 Est-ce que vous pensez que l’AS FAR  pourrait atteindre les objectifs qu’il s’est fixé en début de saison ou le coronavirus a-t-il tout remis en question ?
Notre objectif est déjà atteint puisqu’il consistait à intégrer les jeunes joueurs issus du Centre de formation et ceux recrutés par l’équipe première pour les familiariser avec la Botola D1. Je pense que ce premier objectif est atteint puisque en cinq mois, on a réussi l’intégration de nos joueurs, dont la majorité sont issues de clubs de deuxième division ou amateur, voire de notre centre de formation, à part Mohamed Ali Bamaamer qui dispose d’une grande expérience, puisqu’il a joué au Raja, au Difaa Hassani El Jadidi et dans d’autres clubs. On va se battre pour finir la saison en haut du tableau. On n’a plus de pression. Tout ce qu’on va chercher par la suite, ce sera la cerise sur le gâteau. On va jouer sans complexe et, pourquoi pas, aller chercher l’une des premières places.

Quand l’AS FAR pourra-t-il se mêler à la lutte pour le titre ?
Il nous faudra un peu de temps. J’ai un projet sur trois ans. J’espère qu’avec l’aide de tout le monde : les supporters et la direction du club, on parviendra à hisser le club  vers les sommets.

Est-ce que vous pensez que les supporters très exigeants du club vont vous laisser le temps pour faire votre travail, car vous entraînez l’un des grands clubs du Maroc ?
C’était un grand club. L’AS FAR n’a rien gagné depuis onze ans. Il nous faudra du temps pour bâtir une grande équipe et les supporters du club ont compris cela. La preuve, ils viennent en masse pour nous supporter. Il y a environ 30.000 à 40.000 supporters dans les gradins pour nous encourager. Je les remercie beaucoup. Ils doivent continuer à nous supporter. Le club a beaucoup souffert  depuis onze ans. On ne peut gagner le titre en cinq mois de travail. Cette année, il y a une renaissance du club, mais on va continuer à travailler pour redonner à l’AS FAR ses titres de noblesses. Un grand merci aux supporters qui m’ont vite adopté. C’est très intéressant pour un entraîneur de se sentir aimé. J’espère les satisfaire. Ensemble, joueurs, staff technique, supporters et direction du club, l’AS FAR ira loin. Il faut juste garder la même envie, la même détermination et le même investissement. Il ne faut surtout pas se relâcher.

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