Menu
Search
Jeudi 25 Avril 2024
S'abonner
close
Jeudi 25 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Monde

Événement de haut niveau sur les solutions de financement liées au Covid-19

Événement de haut niveau sur les solutions  de financement liées au Covid-19

Le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, le Premier ministre du Canada, Justin Trudeau, et le Premier ministre de la Jamaïque, Andrew Holness, ont convoqué jeudi dernier les dirigeants mondiaux et les organisations internationales dans le cadre d’une initiative conjointe visant à affiner et accélérer une réponse mondiale aux répercussions importantes du Covid-19 sur l’économie et les personnes, et à proposer des solutions concrètes aux besoins urgents en matière de développement.
Cet événement de haut niveau sur le financement du développement à l’ère du Covid-19 et au-delà a connu la participation de plus de 50 Chefs d’État et de gouvernement. C’est le rassemblement de pays le plus inclusif à se concentrer sur la reprise socioéconomique et les besoins de financement liés à la pandémie. «Dans notre réponse à cette pandémie, nous sommes tous confrontés à des tensions économiques, et cela est particulièrement vrai pour les pays à revenu faible et intermédiaire dont bon nombre voient leurs efforts pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) retardés», indique-t-on dans un communiqué de l’ONU. L’Événement de haut niveau concerne six domaines d’action urgents pour mobiliser le financement nécessaire à la réponse et au redressement. Il s’agit notamment d’accroître les liquidités dans l’économie mondiale, de remédier aux vulnérabilités liées à la dette, d’endiguer les flux financiers illicites, d’accroître le financement extérieur en faveur d’une croissance inclusive et de la création d’emplois, et de promouvoir des stratégies permettant aux pays de mieux récupérer, d’atteindre les ODD, de lutter contre le changement climatique et de rétablir l’équilibre entre l’économie et la nature. «La pandémie a démontré notre fragilité», a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres. «Nous traversons une crise humaine sans précédent, à cause d’un virus microscopique. Nous devons y répondre en faisant preuve d’unité et de solidarité, et le soutien financier est un aspect clé de la solidarité.» Le Premier ministre jamaïcain Andrew Holness a déclaré pour sa part que «la pandémie du Covid-19 exige que nous prenions des mesures immédiates pour faire face à ses impacts sur les économies de tous les pays, dans toutes les régions du monde, indépendamment du niveau de développement». Le Premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a déclaré quant à lui que «tous les pays sont mis à l’épreuve par la pandémie du Covid-19, qui risque de saper nos gains, durement acquis, au chapitre du développement. Nous savons que la meilleure façon d’aider tous nos peuples et nos économies à rebondir est de travailler ensemble, en tant que communauté mondiale. Nous voulons soutenir des actions collectives et individuelles pour permettre une reprise qui mène à des économies plus inclusives, durables et résilientes, où personne n’est laissé pour compte.»

Le coût de la pandémie
Les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) montrent que la pandémie du Covid-19 a déjà fait plus de 340 000 morts, avec plus de 5,4 millions de cas dans le monde. Sans réponse adéquate, les projections de l’ONU indiquent que la pandémie pourrait réduire l’économie mondiale de près de 8.500 milliards de dollars au cours des deux prochaines années, faisant sombrer 34,3 millions de personnes dans l’extrême pauvreté cette année, et potentiellement 130 millions de personnes supplémentaires au cours de cette décennie.
Les faillites d’entreprises provoquent déjà une flambée de chômage. L’Organisation internationale du travail (OIT) s’attend à ce que le nombre d’heures travaillées dans le monde au deuxième trimestre de 2020 soit inférieur de 10,5% à ce qu’il était avant la crise, ce qui équivaut à 305 millions d’emplois à temps plein. Les femmes sont particulièrement touchées, car elles sont surreprésentées dans les secteurs qui ont été les plus touchés par les pertes d’emplois initiales. Elles représentent également la majorité des personnes employées dans le secteur informel à l’échelle mondiale et, dans l’ensemble, ont tendance à occuper des emplois moins sûrs avec moins de protections et moins de possibilités d’épargne, et sont plus susceptibles de vivre dans la pauvreté ou près du seuil de pauvreté. La pandémie est à l’origine de difficultés économiques, même dans les pays qui n’ont pas encore été significativement touchés par ses répercussions sanitaires. La baisse des exportations et de la croissance compromet rapidement la viabilité de la dette de nombreux pays en développement, en particulier ceux qui dépendent fortement des produits de base, des revenus du tourisme ou des transferts de fonds. Le surendettement croissant pose un énorme défi à ces pays, limitant encore davantage leur capacité à mettre en œuvre des mesures de relance.

Relever les défis
Face à cette crise sanitaire, sociale et économique sans précédent, de nombreux gouvernements à travers le monde ont mis en place d’importantes mesures de relance budgétaire équivalant à environ 10% du produit intérieur brut (PIB) national. Mais pour la plupart des économies en développement, il s’avère difficile, voire impossible, de mettre en œuvre des plans de relance suffisamment importants. Les plans de relance ont jusqu’à présent représenté en moyenne moins de 1% de leur PIB.
En avril 2020, le G20 a accepté de suspendre le service de la dette pour la dette publique bilatérale de 76 pays en développement à faible revenu, afin de les aider à augmenter leurs liquidités et à faire face aux effets de la crise. Le Fonds monétaire international (FMI) a offert un nouvel allégement du service de la dette à 25 pays parmi les plus pauvres, et la Banque mondiale s’est coordonnée avec les banques régionales pour discuter, relativement au Covid-19, de l’offre de soutien, d’initiatives conjointes, de cofinancement et de moyens de maximiser les flux nets vers les pays les plus pauvres et les plus vulnérables. Mais il faut faire beaucoup plus et vite. 

Lisez nos e-Papers