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Le fléau continue de progresser

Près de 3 millions de personnes meurent chaque année à cause de maladies liées au surpoids ou à l’obésité. La première Journée mondiale unifiée contre l’obésité est l’occasion de rappeler l’urgence d’agir pour vaincre cette maladie.

Le fléau continue de progresser

Le monde entier a célébré, hier 4 mars, la première Journée mondiale unifiée contre l’obésité. Cette journée vient s’ajouter à la Journée mondiale de lutte contre l’obésité célébrée le 11 octobre de chaque année pour contribuer aux efforts pour vaincre une maladie qui gagne du terrain partout sur la planète. Elle a pour objectif d’interpeller les gouvernements et les services de santé dans le monde au sujet de l’importance d’investir dans la lutte contre l’obésité.
D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’obésité a atteint des proportions épidémiques dans le monde. Au moins 2,8 millions de personnes meurent chaque année en raison du surpoids ou de l’obésité. L’Organisation estime que d’après les tendances actuelles, 2,7 milliards d’adultes dans le monde souffriront de surpoids et d’obésité d’ici 2025. Et d’ajouter que «le surpoids et l’obésité constituent d’importants facteurs de risque de plusieurs maladies chroniques, dont le diabète, les maladies cardiovasculaires et le cancer. Ils peuvent également donner lieu à des préjugés et à la stigmatisation», affirme l’OMS. «La stigmatisation est l’une des causes fondamentales des inégalités de santé, et celle de l’obésité entraîne des conséquences physiologiques et psychologiques importantes, comme le surcroît de dépression et d’anxiété et la diminution de l’estime de soi. Elle peut aussi être à l’origine de troubles alimentaires chez les personnes qui en sont victimes, et les amener à éviter l’activité physique et les soins médicaux. Les effets des préjugés liés au poids et de la stigmatisation de l’obésité peuvent également être graves chez l’enfant. Des études indiquent que les enfants d’âge scolaire atteints d’obésité ont 63% plus de risque de se faire harceler. Les intimidations ou les brimades infligées aux enfants et aux jeunes par leurs pairs, leur famille et leurs amis en raison de leur poids peuvent être à l’origine d’un sentiment de honte, de dépression, d’un manque d’estime de soi et d’une mauvaise image corporelle, voire pousser au suicide», ajoute l’Organisation.
Au Maroc, on estime que l’obésité touche 20% de la population. Selon la dernière enquête épidémiologique de prévalence des facteurs de risque des maladies non transmissibles du ministère de la Santé réalisée en collaboration avec l’OMS, publiée en 2019, cette maladie a été détectée chez 29% des femmes, soit pratiquement trois fois plus que les hommes (11%). L’enquête a également révélé que l’obésité progresse plus rapidement en milieu urbain que dans le rural avec respectivement 22,8 et 14,9%. Toujours selon l’étude, parmi les facteurs en cause figurent la malbouffe, la malnutrition, la sédentarité et le manque d’activité sportive. 

Lutte et prévention
Les 192 États membres de l’OMS ont adopté, en 2013, une résolution visant à lutter plus efficacement contre les maladies non transmissibles et faire reculer le nombre de décès causés par l’obésité. Parmi les mesures concrètes proposées, on retrouve l’amélioration de l’étiquetage dit «nutritionnel» sur les aliments issus de l’industrie alimentaire, la diminution de la teneur en sucre dans les boissons non alcoolisées, la réduction drastique de la teneur en sel des plats préparés et l’abandon des acides gras utilisés dans l’industrie agroalimentaire, la création d’une taxe spéciale sur les produits jugés néfastes pour la santé... Dans ce sens, le Maroc a augmenté récemment une nouvelle fois la taxe à la consommation pour les boissons non alcoolisées et les jus de fruits, dans le but de réduire le niveau de consommation de ces boissons chez les Marocains. En outre, le ministère de la Santé travaille avec la Fédération des boulangers pour réduire progressivement le sel dans le pain. 

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