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Le FMI déplore le retard des PME marocaines

Les petites et moyennes entreprises de la région MENA mettent du temps à adopter les technologies numériques et le commerce électronique. Dans certains pays, comme le Maroc, les entreprises sont plus lentes que les administrations et les particuliers à se mettre au digital. Un manque à gagner en termes de croissance, d’accès aux marchés et aux financements, selon le FMI.

Le FMI déplore le retard des PME marocaines
Pour le FMI, les compétences numériques sont limitées dans toute la région MENA et certains pays subissent parfois un exode des cerveaux vers des pays à revenu plus élevé.

Le Fonds monétaire international (FMI) alerte sur le retard des entreprises de la région MENA dans leur transformation digitale. Le Maroc figure parmi les pays les plus concernés. Pour l’institution de Bretton Woods, les petites et moyennes entreprises de la région mettent du temps à adopter les technologies numériques et le commerce électronique. Et dans certains pays, comme le Maroc, les PME sont plus lentes que les administrations et les particuliers à adopter ces technologies. Sur un indice de 0 à 7 relatif à l’adoption du digital, les entreprises marocaines affichent 3,2, contre 4,1 pour les ménages et 4,3 pour les pouvoirs publics. Des niveaux déjà faibles par rapport aux performances des autres pays de la région, comme l’Arabie saoudite, le Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Koweït, Oman ou encore le Qatar. «Alors que les consommateurs optent rapidement pour les achats en ligne et ont de plus en plus tendance à préférer des services rapides et pratiques, les petites et moyennes entreprises devront adopter des solutions numériques pour rester compétitives et survivre», souligne Inutu Lukonga, économiste principale et experte du secteur financier au sein du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI. Pour ces entreprises, les technologies numériques et l’Internet haut débit offrent de nouvelles possibilités d’accélérer leur croissance, d’améliorer l’efficience opérationnelle, l’innovation et l’accès aux marchés et aux financements. Ils peuvent en outre permettre aux entreprises d’exercer leurs activités à distance pendant les confinements. «Comme les petites et moyennes entreprises jouent un rôle déterminant dans la création d’emplois, les pouvoirs publics pourront accélérer leur transformation numérique en élaborant et en appliquant des stratégies nationales qui s’attaquent aux problèmes de l’offre et de la demande qui font obstacle au développement du numérique», préconise Inutu Lukonga dans une nouvelle analyse fraichement publiée. En termes d’offre, la priorité devrait aller à la suppression des obstacles à la concurrence et à la multiplication des investissements dans les TIC afin de garantir un accès universel à un Internet haut débit d’un prix abordable. Hormis les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), de nombreux pays, notamment en Afrique du Nord, ont un accès limité à l’Internet à très haut débit. Les services Internet sont souvent lents, peu fiables et d’un coût inabordable, ce qui freine l’utilisation d’Internet pour la création d’entreprises et leur développement. 
En outre, des réformes de l’enseignement et du marché du travail s’imposent pour réduire le déficit de qualifications numériques. Les compétences numériques sont limitées dans toute la région MENA et certains pays qui possèdent un grand savoir-faire numérique subissent parfois un exode des cerveaux vers des pays à revenu plus élevé. Des réformes sont également indispensables pour améliorer la logistique du commerce électronique. Actuellement, les carences sur le plan des systèmes d’adresses, indicatifs régionaux, services postaux et formalités de dédouanement harmonisés, retardent les livraisons et augmentent les coûts des achats en ligne. 
Par ailleurs, le FMI recommande de mettre en place une réglementation qui facilite le développement d’infrastructures financières numériques. Actuellement, les services financiers numériques ne constituent pas une base solide pour la transformation numérique. En effet, les équipements et les outils nécessaires pour accepter des paiements électroniques, par exemple les terminaux poindre de vente et les cartes de crédit et de débit, ne sont pas très répandus et, en général, les systèmes de paiement ne sont pas interopérables.  Le FMI préconise, également, de dématérialiser les services et marchés publics, compte tenu du poids du secteur public dans la plupart des pays. Sur le plan de la demande, les pouvoirs publics devraient concevoir des programmes d’initiation et de sensibilisation au numérique. 

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