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Formation-Emploi : comment s’adapter aux digital natives ?

Les «digital natives», cette génération née avec le numérique arrive sur le marché de l’emploi avec ses idées innovantes et une vision nouvelle du travail en entreprises. Mais si la première génération a été formée, de manière globale, dans un système assez classique ou en cours de changement, celle qui a complètement baignée dans le numérique doit avoir une formation adaptée et être mieux préparée au cadre professionnel.

Formation-Emploi : comment s’adapter  aux digital natives ?
Ph. Shutterstock

Les «digital natives» sont par définition la génération du numérique. Dès la naissance, ils sont tombés dans la marmite du numérique. Ils n’ont connu que les smartphones, les tablettes, les PC et le web. Ils ont une aisance naturelle à utiliser tout ce que le numérique et l’intelligence artificielle leur offrent comme produits innovants et ils ont une capacité à suivre et à adopter ces nouveaux outils presque spontanément.
Contrairement aux «digital migrants», qui ont adopté le numérique partiellement où l’ont acquis graduellement, les «digital natives» ont besoin de méthodes nouvelles d’apprentissage, donc d’un système éducatif innovant qui répond à leurs attentes et s’adapte à leur mindset. «Aujourd’hui, le digital occupe une place de plus en plus importante dans le quotidien des «digital natives» les poussant à privilégier de nouveaux modèles d’apprentissage tel que le e-learning. Ces dernières années, le cyberapprentissage s’est démocratisé, il est devenu possible de s’inscrire à des cours dans des universités étrangères sans devoir quitter le Maroc, ou tout autre pays, tout en ayant accès à des ressources interactives favorisant l’échange et des experts de haut calibre», nous explique Élisabeth Moreno, directrice générale de HP Afrique. 

La formation à distance, ou le cyberapprentissage, ou encore le e-learning sont des nouvelles formes de formation et d’apprentissage qui prennent, d’année en année, de nouvelles dimensions. Au Canada, par exemple, le cyberapprentissage s’est bien installé comme outil d’apprentissage reconnu et réglementé. Mais si certains pays sont très avancés sur ce segment, et en ont fait un élément majeur de leurs systèmes d’éducation, le Maroc est loin d’avoir démocratisé ces pratiques. L’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication est certes un levier de la charte nationale de l’éducation et de la formation, mais sa généralisation reste tributaire de beaucoup de moyens techniques et humains et de mesures effectives. C’est d’ailleurs, l’un des axes de collaboration entre le groupe HP et le département de tutelle. «Nous œuvrons dans le cadre de développement du contenu digital, l’intégration des nouvelles solutions technologiques dans les universités marocaines et l’organisation de séminaires et de workshops pour un échange d’expertises et d’expériences en étroite collaboration avec le ministère de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique», explique Mme Moreno. 

Les «digital natives» en entreprise
À l’instar du système éducatif, le monde de l’entreprise va, lui aussi, vivre une révolution avec cette génération du numérique. En effet, les «digital natives», qui débarquent désormais sur le marché du travail, ont leurs propres caractéristiques : ils sont créatifs, polyvalents, favorisent le travail en équipe, mais veillent à leur autonomie. Ils ont également une conception visuelle, graphique plutôt que linéaire de l’information. Des atouts que les entreprises vont vouloir exploiter, à condition qu’elles soient préparées à gérer ces transitions et à intégrer ces nouvelles manières de faire à leurs stratégies déjà mises en œuvre. 
«Les “digital natives” n’ont pas peur de la technologie, ils manipulent aisément les outils numériques. Et ils veulent travailler avec des horaires flexibles pour équilibrer leur vie personnelle et professionnelle, ils veulent pouvoir travailler de partout et avoir accès à leurs données de n’importe où et sur n’importe quel matériel. La collaboration est aussi très importante pour eux», note la directrice générale de HP Afrique. 

Ils veulent donc une entreprise transparente qui leur donne des opportunités. Ils ne voient d’ailleurs plus le management comme un mode de fonctionnement vertical, mais se placent dans une logique horizontale : ils collaborent d’égal à égal avec des partenaires partout dans le monde. «Pour cette génération, il faut s’intéresser véritablement à la personne, établir un dialogue intelligent pour découvrir ses sensibilités et leviers de motivation personnelle, lui témoigner du respect, reconnaître ses efforts, la rémunérer d’une manière juste et équitable… En un mot : créer un vrai rapport gagnant-gagnant», conseille la coach international ICC, Malgorzata Saadani. La coach préconise également d’aménager des espaces de travail modernes et moins formels, leur offrir la possibilité d’effectuer une partie du travail à domicile, soutenir la pratique sportive, touristique ou culturelle et proposer à la cantine des menus variés, y compris végétariens, etc. La reconnaissance immatérielle de la contribution apportée par ces jeunes collaborateurs, la juste évaluation de leur performance, la rétribution en équivalence, la prise en compte des aspects du bien-vivre pour un véritable épanouissement sur les lieux de travail. Ce sont également des éléments que l’entreprise se doit de prendre en considération pour accueillir et fidéliser cette génération. 


Entretien avec Élisabeth Moreno, directrice générale de HP Afrique

«Près de 40% des “digital natives” travaillent au bureau, mais plus de 60% ont un mode de travail flexible»

Management et Carrière : Avec les «digital natives», on ne peut plus parler de transition digitale, c’est un fait qu’il faut intégrer à tous les niveaux. Comment se prépare-t-on à cette phase ?
Élisabeth Moreno
: Pour les «digital natives», la distinction entre vie en ligne et vie hors ligne est dépassée, il s’agit d’utilisateurs âgés de 15 à 24 ans ayant eu pendant 5 ans au moins un usage naturel et intensif d’Internet et des ordinateurs. Ma vision est d’accompagner la croissance continue des «digital natives» dans ce contexte et d’améliorer l’accès rapide à l’information pour tous afin de changer la façon dont les jeunes acquièrent les savoirs, se divertissent, se comportent en société et prennent part à la vie citoyenne.
La technologie évolue rapidement, et il est toujours passionnant de voir ce qui est nouveau et en développement pour les prochaines années. Nous avons vu de nombreuses nouvelles formes de technologie s’infiltrer dans les espaces professionnels et domestiques, et 2020 devrait voir l’apparition de nouvelles catégories de produits et technologies pour répondre aux attentes de la génération des natifs numériques. 

Quelles sont les priorités pour repenser la formation pour cette génération ?
L’accès à une éducation de qualité m’a permis d’arriver là où je suis aujourd’hui, c’est pourquoi je suis très passionnée par l’éducation. En Afrique, 43% de la population est actuellement âgée de moins de 15 ans, soit le pourcentage le plus élevé au monde. D’ici 2035, le nombre d’Africains, ayant l’âge de travailler de 15 à 64 ans, dépassera celui du reste du monde réuni, ajoutant 12 millions de personnes à la population active chaque année (Banque mondiale : Projet sur le capital 
humain, 2018).
Il faut dorénavant faire savoir que l’accès à une formation personnalisée et immersive est désormais disponible sous différents canaux adaptés aux besoins de cette population. En effet, la maîtrise supposée innée du numérique par les «digital natives» nous indique vers quoi la technologie en éducation se dirige, notamment vers le cyberapprentissage, l’apprentissage immersif et l’intelligence artificielle.
Aujourd’hui, le digital occupe une place de plus en plus importante dans le quotidien des «digital natives» les poussant à privilégier de nouveaux modèles d’apprentissage tel que le e-learning. Ces dernières années, le cyberapprentissage s’est démocratisé et il est devenu possible de s’inscrire à des cours dans des universités étrangères sans devoir quitter le Maroc, ou tout autre pays, tout en ayant accès à des ressources interactives favorisant l’échange et des experts de haut calibre.
Je suis extrêmement fière de travailler pour une entreprise qui partage les mêmes valeurs que moi, et je suis convaincue, plus que jamais, que HP peut faire la différence dans la vie de cette génération. À commencer par le développement du contenu digital, l’intégration des nouvelles solutions technologiques dans les universités marocaines et l’organisation de séminaires et de workshops pour un échange d’expertises et d’expériences en étroite collaboration avec le ministère de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
HP a aussi réussi, l’an dernier, à déployer le programme «HP Life» dans les universités marocaines. Un programme qui vise le développement des compétences et des attitudes entrepreneuriales chez les jeunes en leur offrant des services d’accompagnement dans la gestion de projets et la gestion d’entreprise au sein des universités marocaines, ce qui va renforcer les connaissances nécessaires pour créer leurs propres entreprises en vue de générer de nouvelles opportunités d’emploi.

Quel est le potentiel de la technologie pour favoriser la mise en place de nouvelles approches hybrides qui améliorent l’accès à un apprentissage personnalisé, inclusif et flexible ?
L’apprentissage hybride semble être la solution pour accommoder la vie des étudiants qui font face à plusieurs contraintes et challenges au quotidien, notamment l’éloignement géographique et l’équilibre entre études, travail et famille.
À cet effet, l’utilisation de la technologie donne l’opportunité à l’étudiant de contrôler le temps attribué à la formation, le lieu, les moyens et la vitesse d’apprentissage. En contrôlant ces quatre paramètres, l’étudiant se voit plus motivé à poursuivre son apprentissage sans pression particulière tout en garantissant un juste milieu entre études, travail et famille.

Quelles sont les principales orientations de HP dans ce sens ?
En réponse à ces besoins, des travaux de recherche se multiplient pour identifier des dispositifs hybrides pertinents et la capacité potentielle de ces outils à améliorer et à faciliter le processus enseignement-apprentissage. Nous avons réussi ce challenge à travers la mise en place d’un programme de formation et d’accompagnement en entrepreneuriat «HP Life», pour soutenir les étudiants, les aspirants entrepreneurs ainsi que ceux déjà installés, à se doter de compétences dans les domaines des affaires et des TIC afin de créer ou développer leur propre affaire.
HP a récemment dévoilé de nouveaux ordinateurs Chromebooks conçus pour répondre aux besoins des étudiants et enseignants en milieu scolaire. Ces nouvelles références sont conçues pour favoriser les échanges, ils permettent d’afficher et de partager des applications Android™ et G Suite en classe sur un écran tactile adapté. Les étudiants pourront également collaborer à distance et en temps réel grâce à une webcam et au réseau local sans fil. Les enseignants peuvent facilement accompagner les interactions des étudiants grâce à la solution HP Classroom Manager.

Quel modèle pour créer un équilibre Formation/Emploi ?
La question de l’adéquation du système d’éducation et de formation avec le marché de l’emploi est cruciale pour le développement du pays. Il faut rapidement préparer cette jeunesse aux métiers d’avenir et beaucoup de ces métiers seront technologiques. Aujourd’hui, nous constatons que les jeunes diplômés rencontrent des difficultés croissantes pour s’insérer dans le marché de l’emploi.
L’apprentissage hybride est un modèle qui permet de créer un équilibre entre les deux mondes, cela signifie que les cours en présentiel peuvent être complétés par des cours en ligne afin d’approfondir et personnaliser de manière réfléchie son apprentissage, ce dispositif facilité par les nouvelles technologies et innovations permet de bien répondre aux besoins de l’étudiant et l’adapter aux besoins du marché sans contrainte d’âge. Les composantes en ligne ne sont pas un ajout à une charge de cours complète, mais plutôt une substitution réfléchie pour certaines activités en classe.

Quel comportement de ces «digital natifs» avec le marché du travail ?
La plupart des étudiants sentent qu’ils sont capables de devenir opérationnels rapidement et pensent que leur maîtrise de la technologie est le critère d’embauche le plus déterminant vis-à-vis de leurs futurs employeurs. Les digital natives n’ont pas peur de la technologie, ils manipulent aisément les outils numériques. Et ils veulent travailler avec des horaires flexibles pour équilibrer leur vie personnelle et professionnelle, ils veulent pouvoir travailler de partout et avoir accès à leurs données de n’importe où et sur n’importe quel matériel. La collaboration est aussi très importante pour eux. Se trouver à Rabat et communiquer avec Fez, Paris ou New York. Quand ils voyagent, ils emportent avec eux plus de tâches liées au travail que leurs collègues d’autres générations. Près de 40% des «digital natives» travaillent au bureau, mais plus de 60% ont un mode de travail flexible. Ce qui peut être un défi technologique pour certaines générations est comme un jeu pour eux ! Et les méthodes de communication comme les vidéoconférences, la messagerie instantanée et les applications n’ont aucun secret à leurs yeux. Les «digital natives» évitent les stations de travail et téléphones fixes, ils préfèrent utiliser des smartphones ou des notebook 2-en-1 pour gérer leurs interactions au quotidien.
Pour les «digital natives», la distinction entre vie privée et vie professionnelle n’existe plus, d’où l’utilisation d’un seul outil numérique pour gérer les deux mondes, c’est pratique, en plus, les accès publics à internet leur facilitent la vie, mais la plupart ne sont pas conscients qu’ils prennent des risques sur la protection de leurs données confidentielles, notamment, les mots de passe, numéros de carte de crédit, pièces d’identité… Les enjeux de cybersécurité deviennent systémiques et passent d’un statut de menace marginale à celui de priorité et droit imprescriptible pour chaque individu.
C’est pourquoi nous souhaitons leur offrir le même niveau de sécurité et de protection de leurs données personnelles, qu’ils soient au travail, à l’école ou dans leurs loisirs. n Propos recueillis par 

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