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Une exposition exceptionnelle, car elle réunit deux créateurs de générations et de disciplines différentes. Le premier en la personne d’un leader du théâtre marocain, le dramaturge Abdelkrim Berrechid, et le second, le jeune et talentueux photographe Hamza Mehimdate. Ce dernier a choisi de lier sa créativité à celle de ce grand homme de théâtre en immortalisant des scènes de quelques-unes de ses pièces qui furent représentées au Festival national du théâtre. Des prises qui ont été très appréciées aussi bien par le dramaturge que par le public présent, constitué d’hommes de théâtre, entre autres, Mohamed El Jem, Messaoud Bouhcine et Abdelkébir Rgagna, ainsi que le nombreux public passionné de l’art de la photographie. Cette collaboration traduit le dialogue entre les générations et montre la générosité du grand Berrechid, qui met son art à la disposition d’un jeune photographe. C’est, aussi une louable initiative de la part de Hamza Mehimdate d’avoir pensé à un grand de la génération antérieure.
«Ceci montre que les jeunes d’aujourd’hui ont de nouvelles et bonnes idées. Ce sont des jeunes sur lesquels on peut compter, en leur donnant la parole sans hésitation pour qu’ils puissent reprendre le flambeau et continuer ce que nous avons commencé, tout en étant sûrs qu’ils seront mieux que nous. Car nous sommes confiants en ces jeunes pleins de talent et de volonté. D’ailleurs, on remarque cela dans les différentes disciplines artistiques, notamment les arts plastiques, la chanson, le théâtre, la poésie…», indique le dramaturge Abdelkrim Berrechid. Et d’ajouter que la photographie est un art qui immortalise l’histoire. «D’ailleurs, j’ai toujours dit que son père, Mohamed Mehimdate, est l’historien du théâtre marocain. Il était toujours présent dans les grands événements du théâtre et ne ratait aucune pièce ni rencontre autour du théâtre. Donc, le fils a grandi dans cet univers où la photographie a une importance cruciale pour écrire l’histoire», explique Berrechid qui a, dans son allocution, remercié tous ceux qui se sont déplacés pour célébrer avec lui cet hommage.
«C’est une célébration de la vie, de l’âme vivante, de la créativité et des créateurs. Car les personnes vont s’en aller, mais restent leurs traces qui les représentent. Chaque créativité sera écrite dans l’histoire. Je suis très content de voir des jeunes qui prennent l’initiative et empruntent le chemin que nous avons entamé dans le théâtre. Ce chemin qui représente la vie avec ses personnages. Car il faut savoir que ce qui est beau dans le théâtre est qu’il nous rapproche de nous-mêmes, de notre vie, de notre énergie et nous permet de nous comprendre mieux. Et là, nous sommes en présence de l’histoire à travers l’objectif de Hamza. C’est cette histoire qui donnera son dernier mot sur la créativité», renchérit Abdelkrim Berrechid.
Au cours de cette cérémonie, l’assistance a eu le plaisir d’écouter le beau témoignage de Abdelilah Benhaddar, qui a évoqué le brillant parcours de cet éminent homme de théâtre, dont le nom a retenti dans tous les pays arabes avec respect, et ce grâce au chemin qu’il s’est tracé avec beaucoup de bienveillance et d’ingéniosité. «On ne pourra pas exprimer par les mots tout le mérite de cet homme qui a laissé derrière lui un travail singulier dans l’univers du père des arts où il a travaillé avec abnégation et passion, sans attendre de récompense. C’était pour lui l’amour de l’art pour l’art».
C’est ce qu’ambitionne de faire Hamza à travers la photographie, afin de laisser des œuvres immortelles. «Pour cette exposition photographique autour de la thématique des “Affections théâtrales”, j’ai choisi le docteur Abdelkrim Berrechid, parce que c’est un pilier du théâtre marocain qui a à son actif de nombreux livres sur le théâtre et beaucoup de pièces théâtrales qui ont remporté un grand succès. Pour moi, c’est le début d’un long voyage pour rendre justice à cet art et ses concepteurs au Maroc. C’est aussi une manière de promouvoir le théâtre et motiver le public à aller vers cet art», souligne Hamza Mehimdate qui, malgré son jeune âge, possède un parcours qui lui fait honneur, à travers ses nombreuses participations dans des ateliers, concours et expositions, comme son beau projet sur «Les Casbahs marocaines : magie et beauté de l’histoire» qui l’a mené à l’exposer à la Bibliothèque nationale, en plus d’un documentaire et d’un beau livre. Le jeune photographe a participé à plusieurs concours, dont celui de Naser Ben Hamed (2016), puis a obtenu le Prix Brukmer Golden Artistic Awards à Bruxelles (2017). Une de ses photos a été sélectionnée pour figurer dans l’ouvrage «Les meilleures photos du monde» (2018-France). Mais son odyssée ne s’arrête pas là, puisque Hamza a beaucoup d’ambition et de volonté pour aller de l’avant.
