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Infovac fait le point de la situation épidémiologique du Covid-19 chez les enfants au Maroc

La situation épidémiologique du Covid-19 et ses spécificités chez les enfants, la vaccination et la gestion des cabinets pédiatriques durant la période de la crise… ont été au centre des discussions d’un webinaire organisé samedi dernier par Infovac Maroc.

Infovac fait le point de la situation épidémiologique  du Covid-19 chez les enfants au Maroc

La Plateforme d’information et de consultation sur les vaccins et les vaccinations au Maroc Infovac Maroc a organisé samedi dernier, en coopération avec le ministère de la Santé, un webinaire adressé au grand public, sur le Covid-19 et la situation épidémiologique dans notre pays, notamment chez les enfants. Organisé en partenariat avec l’Association marocaine des maladies infectieuses pédiatriques et de la vaccination, l’Association marocaine de pédiatrie et les associations pédiatriques de Casablanca, Rabat, Fès, Tanger, Meknès, Marrakech-Tensift, Agadir et El Jadida-Doukkala, ce séminaire virtuel coïncide avec la commémoration de la Semaine mondiale de la vaccination, célébrée il y a quelques jours. Cette rencontre a donc été l’occasion de jeter la lumière sur un certain nombre de développements en matière de santé liés au virus corona chez les enfants au Maroc et dans le monde.
Lors de cet événement, Dr Moulay Saïd Afif, président d’Infovac-Maroc et pédiatre, a souligné que les études menées jusqu’à présent ont montré que le taux de transmission des enfants du coronavirus est sept fois plus faible que celui des adultes, et que ce sont les adultes qui ont le risque d’être le plus transmetteurs de la maladie, ajoutant que les nourrissons et les enfants n’attrapent pas de formes graves. Le pédiatre a rappelé, par ailleurs, à l’occasion de la Semaine internationale de la vaccination, aux parents l’importance de respecter le calendrier vaccinal et de se rendre soit dans les centres de santé ou chez leur médecin traitant qui suit leur enfant. «Pour la période entre la naissance et 18 mois, il faut absolument faire les vaccins comme prévu dans le calendrier vaccinal et d’éviter tout retard qui pourrait exposer les nourrissons à des complications qui pourraient annoncer le retour de maladies que le Maroc avait éliminées jusqu’à présent», a assuré Afif, rappelant que les vaccins de rappel sont aussi essentiels et qu’ils ne devraient pas être retardés plus de deux mois.  Le président d’Infovac-Maroc a également fait savoir qu’avec le confinement, de nombreuses mesures ont été prises pour ré-organiser la consultation dans les cabinets pédiatriques privés dans l’objectif d’assurer la continuité des opérations de vaccination et le suivi des enfants malades. Il s’agit entre autres de l’obligation de la consultation sur rendez-vous, l’accompagnement de l’enfant par un seul parent, l’application des gestes barrières, la mise en place de draps jetables… «Nous avons constaté une diminution drastique de l’activité au niveau des cabinet pédiatriques privés qui s’explique par la peur des familles d’exposer leurs enfants au risque de contamination, qui est due essentiellement à la méconnaissance de la contamination chez l’enfant. C’est pourquoi il est aujourd’hui important de les sensibiliser à l’importance de continuer à pratiquer les vaccins et de faire le suivi des maladies chroniques chez l’enfant afin d’éviter les complications. Les traitements de fond ne doivent pas être arrêtés. Pour éviter les déplacements dans les cas non graves, les parents peuvent opter pour une téléconsultation qui doit absolument être faite par le médecin traitant», a souligné Afif, demandant aux parents d’éviter de donner à leurs enfants des anti-inflammatoires en cas de fièvre durant cette période et de les remplacer par du paracétamol.
Lors de ce webinaire, Dr Mohamed El Youbi, directeur de la Direction de l’épidémiologie au ministère de la Santé, a détaillé la situation épidémiologique du Covid 19 au Maroc, essentiellement chez l’enfant. Il a commencé par rappeler les objectifs du Plan national de lutte contre ce virus qui vise essentiellement à prévenir la propagation rapide des cas et la détection de ces derniers avant de leur aggravation. «Le plan national a préalablement anticipé la propagation de l’épidémie, à travers trois phases fondamentales dont la phase 1, la moins grave, caractérisée par des cas rares, la phase 2 marquée plusieurs contaminations et l’apparition de quelques clusters de transmission secondaire, puis la phase 3, caractérisée par une transmission communautaire. Grâce aux mesures du confinement, le Royaume a pu heureusement aplatir la courbe épidémique pour faire perdurer la phase 2 et éviter un passage à la phase 3, avec près de 90.000 cas investigués», a souligné le responsable.
Il a ensuite fait savoir que les enfants âgées de moins de 14 ans représentent 9,4% des cas de patients touchés par le coronavirus, soit 625 cas au 15 mai dernier, mettant l’accent sur l’augmentation significative des tests de dépistage du Covid-19 chez l’enfant et la diminution progressive de leur positivité.
«Le taux de positivité chez l’enfant dépasse légèrement celui du reste de la population, avec 20,8% en mars, 15,1% en avril et 6,5% en mai. La région de Darâa-Tafilalt est la région où nous avons constaté le plus grand nombre de cas de contamination chez l’enfant. Deux régions n’ont, en revanche, enregistré aucun cas d’infection chez l’enfant, à savoir Laâyoune-Sakia El Hamra et Dakhla-Oued Eddahab. Il est à signaler, par ailleurs, qu’à ce jour un total de 315 enfants ont été déclarés guéris du Covid-19 au Maroc et un enfant a succombé à la maladie depuis le début de la pandémie. Il s’agit d’un nourrisson âgé de 17 mois, qui souffrait d’insuffisance rénale», a précisé Dr Mohamed Al-Youbi.
S’agissant des caractéristiques cliniques de la contamination chez l’enfant de moins de 14 ans, le responsable du ministère de la Santé a affirmé que 57,3% des cas sont asymptomatiques, 39% bénins, 3% modérés et 0,6% sévères, ajoutant que les symptômes observés chez l’enfant atteint de coronavirus sont similaires à ceux de l’adulte. Il s’agit notamment de toux, fièvre, céphalées et maux de gorge, avec une durée moyenne d’incubation étant de 5 jours. Le séminaire virtuel a également été l’occasion de présenter quelques scénarios liés au déconfinement et la méthodologie qui sera adoptée au niveau national. À cet égard, El Youbi a affirmé qu’il ne pouvait être question d’un déconfinement total, relevant que certaines conditions doivent obligatoirement être réunies pour pouvoir passer d’une étape à l’autre.
Pour sa part, le Pr Robert Cohen de France, qui a abordé les spécificités de Covid-19 chez les enfants, a insisté sur l’importance du respect des gestes barrières (l’aération des pièces, lavage des mains, des surfaces, et port du masque) qui sont le seul moyen de se protéger. Il a, par ailleurs, souligné, qu’au niveau mondial, il y a 10.000 fois moins de décès à cause du Covid-19 chez l’enfant, 1.000 fois moins de formes graves, 100 fois moins d’hospitalisations et 10 fois moins de patients.
Dr Cohen a, en outre, affirmé que l’hypothèse la plus communément admise est que l’enfant est plutôt un «mauvais transmetteur», relevant que les transmissions directes d’enfant à enfant et d’enfant à adulte sont estimées comme faibles, alors que la transmission directe d’adulte à enfant est bien plus importante, notamment au sein des familles. Le médecin a, dans ce sens, évoqué, une récente étude australienne qui confirme que les enfants sont 7 fois moins contaminants que les adultes. 

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