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Le Matin : Quelle lecture faites-vous du Programme intégré d’appui et de financement des entreprises ?
Hicham Zanati Serghini : Je souhaiterais tout d’abord rappeler que la mise en place de ce dispositif s’est faite suite au Discours Royal du 11 octobre dernier. Lors de ce Discours, Sa Majesté le Roi a mis l’accent sur la nécessité de donner une forte impulsion au financement bancaire des très petites, petites et moyennes entreprises (TPME). «Intelaka» a donc été pensé dans l’optique de faciliter l’accès au financement d’une large population, jusque-là exclue du circuit bancaire. Nous parlons essentiellement des jeunes porteurs de projets et auto-entrepreneurs, des micro et très petites entreprises aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural, des entreprises opérant dans l’informel, avec une attention particulière pour les petites entreprises exportatrices vers l’Afrique. Il est à souligner également que ce programme est le fruit de réflexions collectives entre les différents acteurs publics et privés. Tout un chacun apporte ainsi sa contribution afin de garantir sa réussite, et de créer in fine une réelle dynamique entrepreneuriale au niveau national.
Comment estimez-vous l’impact de ce programme sur l’économie nationale ?
Tout l’écosystème est aujourd’hui fortement engagé pour la création d’une réelle dynamique entrepreneuriale. Ce programme aura certainement un impact positif sur l’ensemble des parties prenantes. Ainsi, les entrepreneurs auront accès à un financement plus simplifié avec beaucoup de facilités et à des conditions très encourageantes. Les différentes banques de la place élargiront ainsi leur portefeuille clientèle en ciblant cette catégorie d’entreprises. L’État de son côté réduira à travers ce programme, de manière efficace, les disparités entre les différentes régions grâce notamment à l’encouragement de l’entrepreneuriat dans le monde rural. L’initiation des jeunes diplômés au monde de l’entreprise réduirait, par conséquent, le taux de chômage, d’autant plus que l’insertion des TPME dans le circuit de financement dynamisera la création de l’emploi et favorisera l’inclusion financière. En outre, ce programme permettra d’attirer le secteur informel et de l’encourager à s’intégrer dans la dynamique économique. Concrètement, ce programme sera en mesure de financer, sur les trois années à venir, quelque 13.500 entreprises additionnelles annuellement, permettant la création de 27.000 nouveaux emplois chaque année.
Quelles sont les actions que vous avez déclenchées pour la réussite de ce programme ?
Pour l’opérationnalisation de ce programme, c’est une véritable synergie qui s’est mise en place entre les différents partenaires, notamment le secteur bancaire avec lequel un travail de fond a été effectué. Avec le programme «Intelaka», la Caisse Centrale de Garantie (CCG) propose aujourd’hui une offre produits adaptée à travers deux produits de garantie et un produit de financement, à savoir Damane Intelak, Damane Intelak Al Moustatmir Al Qarawi, et Start-TPE. Cette offre produits se veut simple d’accès et d’utilisation, grâce à des procédures allégées et digitalisées. Et pour plus de célérité, l’octroi de la garantie de la CCG dans le cadre de cette offre a été délégué aux banques qui ont également déclenché une approche davantage volontariste, notamment en termes de simplification des procédures, de réduction des garanties exigées en se limitant à celles liées au projet, et de réduction des coûts des crédits.
Quel dispositif de communication avez-vous mis en place pour un meilleur accompagnement des entrepreneurs ?
Nous sommes, autant que nos partenaires, conscients de l’effort de communication à mettre en place pour un démarrage réussi du programme «Intelaka». Le secteur bancaire est bien évidemment en première ligne pour communiquer autour de ses offres labellisées «Intelak», et ceci sur tous les canaux.
La CCG déploie, pour sa part, une communication BtoB auprès de ses différents partenaires locaux (secteur bancaire, CGEM, CRI, ANAPEC, Associations…), en plus d’une forte présence au niveau régional à travers ses huit centres d’affaires, assurant ainsi une communication de proximité auprès de la population cible du programme. D’autres actions de communication seront lancées incessamment pour vulgariser davantage l’offre du programme «Intelaka» auprès d’un public plus large.
Trois offres-produits de la CCG
«Damane Intelak», un produit de garantie ayant pour objectif de couvrir un pan important d'entrepreneurs, à savoir les auto-entrepreneurs, les porteurs de projet diplômés, l'informel et les TPE ayant moins de 5 ans avec un chiffre d'affaires de moins de 10 millions de dirhams et dont la sollicitation au niveau du secteur bancaire porte sur deux types de financement, un crédit d'investissement ou un financement d'exploitation à
court terme.
«Damane Intelak Al Moustatmir Al Qarawi» est un dispositif de garantie qui vise à rassurer les banques qui financent l'entrepreneuriat rural. Il s'adresse aux entrepreneurs du milieu rural, dont des TPE, jeunes porteurs de projets, jeunes entreprises innovantes, auto entrepreneurs, ou encore des petites exploitations agricoles et des projets bâtis sur l’opération de Melkisation. S'agissant des crédits bancaires garantis pour ces deux produits, le montant ne doit pas dépassé les 1,2 million de DH, avec un taux d’intérêt fixé à 2% et 1,75% pour le milieu rural et une modération des exigences liées aux sûretés.
«Start-TPE» est mis en place pour accompagner chaque TPE en création qui a bénéficié d'un crédit d'investissement de 300.000 DH maximum. Il s'agit d'un produit de financement sous forme d'une avance remboursable après une franchise de 5 ans sans intérêts et sans exigence de sûreté.
