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«Les jeunes représentent la clé de réussite de l’Agenda de développement durable 2030»

Présent au Maroc depuis 1975, le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) se fixe comme objectifs prioritaires de soutenir et d’accompagner les efforts menés principalement dans les domaines de la santé sexuelle et reproductive, l’égalité des sexes, la lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles et l’appui à la jeunesse. Dans le contexte du Covid-19, cette agence onusienne a focalisé ses interventions sur l’appui aux populations les plus vulnérables, de sorte à contribuer à la prévention des conséquences sanitaires et sociales de la pandémie. Considérant la jeunesse comme le moteur du changement, elle travaille étroitement avec le gouvernement marocain et d’autres partenaires en vue de permettre aux jeunes de jouir de leurs droits à un meilleur état de santé et de bien-être, à une éducation de qualité et à la réalisation de leur plein potentiel.

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Le Matin : Quelles sont les formes de partenariat que le FNUAP établit avec le gouvernement marocain ?
Luis Mora :
Le FNUAP, le Fonds des Nations unies pour la population, est une agence du Système des Nations unies présente au Maroc depuis 1975. Actuellement à son neuvième cycle de coopération avec le gouvernement marocain, le FNUAP agit dans plusieurs domaines, où la population et le développement, la santé – y compris la santé maternelle et la santé sexuelle et reproductive –, l’égalité entre les sexes et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles et l’appui à la jeunesse sont des priorités. Dans ce contexte, les formes de partenariat entre le FNUAP et le gouvernement marocain prennent en considération la nature opérationnelle de l’organisation et les besoins nationaux. C’est-à-dire que notre travail vise surtout une amélioration des conditions de la population marocaine et l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) ainsi que les objectifs du Plan d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD), engagements internationaux que le Maroc a ratifiés.
À cet effet, nous travaillons de façon coordonnée avec un grand éventail de départements gouvernementaux comme la santé, le développement social, l’éducation, le plan et les statistiques, parmi d’autres, ainsi qu’avec des instances étatiques en charge de la protection et promotion des droits humains, l’évaluation des politiques publiques, les leaders religieux, etc. Le partenariat avec les organisations de la société civile et le secteur privé est essentiel aussi. Ce travail se fait toujours en étroite collaboration avec le ministère des Affaires étrangères et de la coopération.
Dans le cas du Maroc, une caractéristique essentielle de notre travail est la territorialisation. Nous sommes convaincus que le territoire doit être l’espace préférentiel d’une action porteuse de transformations pour le bien-être de la population, spécialement les tranches les plus vulnérables. C’est pour cela que nous avons progressivement intégré dans notre travail des plans d’action régionaux qui visent à appuyer l’engagement de l’État marocain pour une régionalisation avancée porteuse d’un développement durable pour l’ensemble du pays.
Grâce à ces modalités de partenariat au cours de 45 ans maintenant, nous nous réjouissons de nos contributions, sous l’égide du gouvernement marocain, à de très importantes avancées en matière d’amélioration des systèmes d’information et des données, de santé de la population marocaine, en particulier la santé des femmes, de réduction de la mortalité maternelle et d’amélioration de la qualité des services de santé sexuelle et reproductive, ainsi que d’amélioration de la condition de la femme et des jeunes. 

Quelle place occupent les jeunes dans les projets que vous menez au Maroc ? quid de la gent féminine ?
Au FNUAP, nous considérons que les jeunes sont le moteur du changement et estimons qu’une attention particulière doit être accordée aux défis posés et aux opportunités offertes par la poussée démographique de la jeunesse dans plusieurs pays, dont le Maroc. Les jeunes représentent en effet la clé de réussite de l’Agenda de développement durable 2030. C’est pour cela que nous travaillons étroitement avec le gouvernement marocain et plusieurs organisations et initiatives de jeunesse pour permettre aux jeunes de jouir de leurs droits à un meilleur état de santé et de bien-être, à une éducation de qualité et à la réalisation de leur plein potentiel. Notre action est particulièrement axée sur les filles pour les aider à prendre part aux décisions qui les concernent, renforcer leur capacité à faire progresser leurs droits fondamentaux et à participer pleinement au développement du pays. Nous agissons à travers de multiples actions d’éducation, de formation, de sensibilisation, et de plaidoyer. Nous investissons dans des approches innovantes qui encouragent la participation et l’autonomisation des jeunes. Nos interventions conjointes avec les principaux partenaires touchent des milliers de jeunes chaque année. Par exemple, nous venons de lancer la campagne digitale «Sehati Awalan» en partenariat avec le ministère de la Culture, de la jeunesse et des sports et le ministère de la Santé pour le bien-être et la santé des jeunes et des adolescents dans la période de Covid-19, et qui s’est focalisée cette semaine sur la santé mentale. Par ailleurs, il y a beaucoup d’autres initiatives avec les jeunes dans le milieu associatif, rural, pénitentiaire, le système scolaire, ainsi que les jeunes en situation d’handicap, etc.

Dans quelle mesure la pandémie du Covid-19 a-t-elle changé les priorités de vos interventions au Maroc ? 
Quand la crise s’est déclenchée, nous avons accordé la priorité à l’appui de la continuité des prestations de soins de santé primaires, y compris celles liées à la planification familiale, la santé maternelle et autres services essentiels. L’accent a été mis sur l’appui aux populations les plus vulnérables, de sorte à contribuer à la prévention des conséquences sanitaires et sociales lourdes en post-pandémie. En appui à la réponse du gouvernement marocain à la pandémie, nous avons lancé l’opération «Salama» en fin mars pour répondre aux besoins des populations les plus vulnérables en période de confinement. Au cours de ses six phases, cette opération a donné la priorité à la protection des populations les plus à risque parmi les femmes enceintes, les professionnels de santé, en particulier les sages-femmes, les femmes victimes et survivant à la violence, les migrants, les détenus, les personnes en situation de handicap, les personnes âgées et les adolescents et les jeunes.
Les interventions de terrain de l’opération «Salama» ont été opérées dans 275 centres de santé, maternités, centres de protection sociale, établissements pénitentiaires, centres de protections de l’enfance, foyers féminins et associations servicielles de plus de 90 localités urbaines et rurales du Royaume. Les campagnes virtuelles ont touché plus de 16 millions de personnes et des «Salama Kits» pour la protection du Covid-19 ont été mis à disposition de près de 8.000 personnes en situation de vulnérabilité.
Des actions innovantes ont été mises en œuvre pour outiller les professionnels de santé, améliorer les compétences sur le terrain et adapter l’organisation des services de santé et de prise en charge, en particulier des femmes, dans le contexte de la pandémie de Covid-19. Des sessions de formation à distance ont été conduites pour soutenir plus de 700 professionnels de santé, y compris les sages-femmes, en première ligne face au coronavirus. Une trentaine de femmes ont aussi trouvé un emploi stable grâce à l’opération. Parallèlement, 106 femmes et filles victimes de violence ont été prises en charge durant cette période à travers la mise en place d’une veille téléphonique et des groupes pour l’accompagnement à distance durant toute la période de confinement.
Nous nous réjouissons de ce bilan positif, fruit d’une collaboration étroite et multipartite avec les différents partenaires institutionnels, de la société civile, du secteur privé et des organismes de coopération, qui ont tous collaboré avec le FNUAP pour agir auprès des populations les plus vulnérables face à cette situation de crise. Le Fonds continue son appui aux partenaires dans cette période pour assurer une sortie de crise résiliente. Pour répondre à la période de sortie du confinement dans le milieu du travail, le FNUAP a lancé en fin juin «Salama au travail», une nouvelle initiative mettant l’accent sur la participation de la femme, actrice clé de développement.

Sur quoi portent les principaux projets du FNUAP dans le monde et avec quels objectifs ? 
Le FNUAP est une agence onusienne à caractère opérationnel avec une présence dans plus de 150 pays à travers le monde. Au niveau mondial, le FNUAP appuie la collecte des données et les projections démographiques afin de développer des politiques permettant d’assurer un développement inclusif et durable, en matière d’égalité, de protection sociale, de famille, de jeunesse, de personnes âgées, d’environnement et d’inclusion socio-économique. Le Fonds est aussi l’agence directrice de l’ONU en charge des questions de santé sexuelle et reproductive, y compris la planification familiale et les soins de santé maternelle, et l’un des principaux organismes onusiens chargés de faire progresser l’égalité des sexes et de lutter contre la violence basée sur le genre. Le FNUAP s’associe aussi aux jeunes pour les aider à faire face aux défis auxquels ils sont confrontés et leur permettre de réaliser leur plein potentiel. 

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