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La justice enquête sur des allégations d’achats de postes de ministres

La justice enquête sur des allégations d’achats de postes de ministres
Près de 550 personnes ont été tuées et 30.000 blessées, surtout des manifestants, et le gouvernement a dû démissionner. Ph. AFP

Alors que les Irakiens manifestent depuis octobre contre la corruption et le népotisme des partis, la justice enquête sur des allégations d’achats de postes de ministres, une nouvelle illustration du fossé entre dirigeants et citoyens dans l’un des pays les plus corrompus au monde. Quatre gouvernements ont été formés depuis la chute de Saddam Hussein en 2003 et, à chaque fois, de telles allégations ont couru. Mais c’est la première fois que la justice irakienne se décide à enquêter. Le premier à avoir jeté un pavé dans la mare est le commentateur politique Ibrahim Al-Soumeidi, proche du Premier ministre désigné Mohammed Allawi, qui a écrit sur Twitter qu’un parti lui avait proposé 30 millions de dollars pour obtenir un ministère. Peu après, le député Kazem Al-Sayadi, partisan de l’ancien Premier ministre Nouri Al-Maliki, a renchéri : «Le ministère du Pétrole est coté aujourd’hui à 10 milliards de dinars (7,7 millions d’euros). Qui veut acheter ? Il y a des postes à vendre». Avec une diligence inédite, la justice a aussitôt interrogé M. Soumeidi et appelé à lever l’immunité parlementaire de M. Sayadi pour l’entendre également – ce dernier a depuis effacé son tweet. Le contexte irakien du moment est loin d’être neutre : depuis le 1er octobre, le pays est secoué par une révolte sans précédent, notamment motivée par un ras-le-bol de la corruption. Près de 550 personnes ont été tuées et 30.000 blessées, surtout des manifestants, et le gouvernement a dû démissionner. Des négociations sont en cours pour former le futur gouvernement, dont l’une des principales tâches sera de reconstruire le lien entre les autorités et le peuple en colère. Mais, dans le même temps, le personnel politique continue à recourir aux us du passé, relève Hicham Al-Hachémi, expert en questions sécuritaires. Certains versent de l’argent à des politiciens afin qu’ils intercèdent en leur faveur. D’autres se tournent vers des partis pour qu’ils les nomment à la tête des ministères obtenus au titre de leur participation à une coalition, détaille-t-il. Depuis 2003, selon le Parlement, 410 milliards d’euros se sont évaporés dans les méandres de la corruption, des contrats fictifs et autres détournements. 

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