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Le ministère de la Santé s’attend à «un aplatissement de la courbe» de l’épidémie, si les mesures préventives sont strictement respectées par les citoyens

«Les mesures de prévention proactives adoptées très tôt par le Royaume ont contribué à la maîtrise, jusqu’à présent, de la situation sanitaire au Maroc, malgré l’enregistrement de nouveaux cas de contamination au Covid-19». La déclaration est du ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, qui intervenait dans le cadre d’un entretien accordé mercredi à la deuxième chaîne nationale. Dans cet entretien, le ministre a évoqué toutes les questions relatives au rythme d’augmentation des nouveaux cas confirmés positifs, au taux de morbidité, au processus de dépistage et aux contraintes auxquelles fait face le système de santé national. M. Aït Taleb a également lancé un appel aux citoyens les exhortant à soutenir le personnel de santé dans sa lutte contre la pandémie.

Le ministère de la Santé s’attend à «un aplatissement de la courbe» de l’épidémie, si les mesures préventives sont strictement respectées par les citoyens

«L’évolution de la situation épidémiologique relative au Covid-19 est lente et maîtrisée», a indiqué Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé, dans un entretien accordé à la deuxième chaîne de télévision nationale 2M. Dans cette interview, le haut responsable gouvernemental a fait remarquer que le rythme de propagation de la maladie reste limité, ce qui démontre que les mesures préventives et proactives prises par le gouvernement sur instruction de Sa Majesté le Roi ont donné leurs fruits.
«Depuis l’enregistrement du premier cas de contamination en Covid-19, le Maroc a adopté nombreuses mesures préventives qui ont inclus l’annonce très tôt de la distanciation sociale et de l’état d’urgence sanitaire dans le but de restreindre au maximum les déplacements de la population. Ces mesures ont contribué à garder l’état de propagation de l’épidémie sous contrôle, malgré l’augmentation du nombre de malades», a souligné le responsable gouvernemental.
Répondant aux spéculations selon lesquelles le Maroc connaîtrait un taux de mortalité élevé rapporté au nombre de personnes rétablies, M. Aït Taleb a balayé d’un revers de main ces spéculations, soulignant que le taux enregistré actuellement au Maroc ne dépasse pas les 5,6%, sachant que ce taux dépasse parfois les 10,2% dans des pays disposant d’un système de soin plus développé. Le ministre a par ailleurs fait savoir qu’on ne peut pas rapporter le taux de mortalité à celui des rémissions, puisque la période de guérison dure plus longtemps et peut aller jusqu’à trois semaines. Par ailleurs, abordant la stratégie de dépistage du Maroc, le chef de ce département a indiqué qu’elle s’appuie pour le moment sur les services de trois laboratoires reconnus sur le plan international et homologués dans le but de maîtriser le dépistage. Il s’agit de l’Institut d’hygiène de Rabat, l’Institut Pasteur à Casablanca et le laboratoire de l’hôpital d’instruction militaire Mohammed V de Rabat, et il devrait s’élargir au réseau des CHU (Centres hospitaliers universitaires). En effet, aujourd’hui, nous sommes parvenus à une étape où il est nécessaire d’élargir le dépistage à d’autres instituts afin de pouvoir éradiquer l’épidémie.
Le ministre de la Santé, qui a reconnu l’existence de certaines insuffisances au niveau du système national et qui portent essentiellement sur le manque des ressources humaines, a appelé les Marocains à soutenir les équipes médicales et apprécier leur mobilisation et le travail extraordinaire qu’ils accomplissent dans le but de booster leur «moral». Par ailleurs, M. Aït Taleb a également adressé un message aux citoyens, les remerciant pour leur adhésion aux mesures préventives. 

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Il est «prématuré» d’établir une évaluation de l’efficacité de la chloroquine dans le traitement du nouveau coronavirus

 

Le directeur de l’épidémiologie et de la lutte contre les maladies au ministère de la Santé, Mohamed El Youbi, a jugé mercredi «prématuré» d’établir une évaluation de l’efficacité de la chloroquine dans le traitement du nouveau coronavirus. «Il est prématuré de dire que les résultats de la chloroquine seraient concluants», a déclaré M. El Youbi dans un entretien à la MAP. Le ministère de la Santé, a-t-il dit, est en train d’analyser toutes les données pour établir un lien entre, d’une part, le début d’utilisation du protocole basé sur la chloroquine et les médicaments associés et, d’autre part, l’augmentation du nombre de guérisons.
Le directeur a d’autre part indiqué ne pas s’attendre à un grand recours à l’automédication par chloroquine «parce que son utilisation a été réglementée». «La prescription et la délivrance de ce médicament obéissent à un certain nombre de critères», a-t-il expliqué, soulignant dans la même veine que «tous les cas détectés sont pris en charge en milieu hospitalier». On s’attend à un aplatissement de la courbe de l’évolution des cas, si les mesures de confinement sont respectées scrupuleusement par les citoyens  
Mohamed El Youbi, a également affirmé s’attendre à «un aplatissement de la courbe de l’évolution des cas testés positifs au coronavirus», pour peu que les citoyens observent scrupuleusement les mesures de confinement. «On s’attend à un aplatissement de la courbe de l’évolution des cas. On l’espère à condition que les mesures de confinement soient respectées scrupuleusement par les citoyens, même à l’intérieur de leur domicile», a-t-il souligné. Il a en outre jugé «prématuré» d’avancer des prévisions sur l’épidémie pour les prochains jours, «puisqu’elles relèvent de projections fondées d’habitude sur de suppositions qui pour la plupart ne sont pas très précises». C’est pourquoi, a-t-il dit, «tout modèle que nous utilisons se base sur des incertitudes et donne une évolution avec un intervalle de confiance».
Pour le moment, le modèle suivi semble indiquer qu’il y aurait toujours une progression du nombre de cas, mais avec une tendance de la courbe qui va être un peu plus aplatie compte tenu de l’impact des mesures instaurées par le Royaume. Le directeur a notamment cité la fermeture des écoles, l’interdiction des grands rassemblements, puis l’instauration de mesures de confinement total. De l’avis de M. El Youbi, «c’est l’évolution des quatre ou cinq jours à venir qui va nous donner une meilleure précision par rapport aux projections que nous faisons par rapport à l’évolution de l’épidémie au Maroc».
Doit-on s’attendre à une évolution similaire au scénario de certains pays européens ?  M. El Youbi a relevé qu’il s’attend «à une allure certes progressive de l’épidémie, mais la courbe ne va pas monter jusqu’à un pic comme ce fut le cas pour un certain nombre de pays». Il a rappelé que le Royaume a entrepris les mesures de confinement avec deux à trois semaines d’avance par rapport à certains pays du voisinage. «Le nombre de cas risque de s’allonger, mais avec une ampleur moindre par rapport à d’autres pays», a-t-il dit.

Pas moins de 100.000 tests de diagnostic rapide en cours d’acquisition
Un total de 100.000 tests de diagnostic rapide du coronavirus (Covid-19) sont actuellement en cours d’acquisition par le Maroc, a affirmé M. El Youpi. «Il ne s’agit guère d’appareils de laboratoire ou d’autres kits et tests de laboratoire», a précisé le directeur de l’épidémiologie et de la lutte contre les maladies au ministère de la Santé dans l’entretien à la MAP en réaction à des informations que véhiculent des sites électroniques marocains et des réseaux sociaux. «Nous ne pouvons pas acquérir 100.000 appareils de laboratoire en un seul coup. Mais nous nous inscrivons dans la logique d’acquisition de tests de diagnostic rapide en quantités suffisantes», a-t-il fait observer.
Le Maroc, a-t-il ajouté, est en phase de diversification de ses techniques de laboratoire afin de couvrir le reste de la période de l’épidémie en termes de confirmation de diagnostics au laboratoire. L’objectif consiste, selon lui, à étendre l’offre de diagnostic aux zones les plus reculées, de sorte à ne plus recourir systématiquement aux laboratoires nationaux de référence ou aux laboratoires des CHU.
Le responsable du ministère de la Santé a relevé à cet égard que les analyses de diagnostic ne sont pas seulement réalisées par les laboratoires de l’Institut national d’hygiène, de l’Institut Pasteur ou des hôpitaux militaires, mais il y a aussi les laboratoires des Centres hospitaliers universitaires qui commencent à effectuer de tels tests. En parallèle, «nous sommes en train d’acquérir d’autres techniques de diagnostic, certes plus simples, mais qui apporteraient des résultats aussi fiables que ceux des laboratoires utilisant la technique dite PCM», a-t-il expliqué. 

L.M.

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