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L’après Covid-19 : Voici comment la compétence sera au cœur du nouveau modèle de l’entreprise

À côté des moyens financiers et technologiques, une approche centrée sur la compétence sera indéniablement l’élément clé qui permettra à l’entreprise de rebondir après la crise du Covid-19. Dans sa dernière étude consacrée à ce sujet, le centre de recherche sur le management, le leadership et la gouvernance d’entreprises «IBB Institute», démontre en effet que la compétence sera au cœur du modèle de reprise et des nouvelles façons de fonctionner dans le monde post Covid-19.

L’après Covid-19 : Voici comment la compétence sera au cœur  du nouveau modèle de l’entreprise
Ph. Shutterstock

«Rien ne sera plus comme avant à l’issue de cette crise !» Cette affirmation aux allures de prophétie revient sans cesse depuis quelque temps dans les analyses livrées par des experts de tous bords, où chacun y va de sa vision et de ses projections pour ce fameux monde d’après.
Alors que le monde entier se perd en conjectures, celui l’entreprise en particulier nage dans l’incertitude et s’en trouve contraint d’examiner tous les scénarii et de considérer toutes les «prédictions» pour appréhender aux mieux l’ère post-Covid-19.
Pour plusieurs analystes, la crise a en effet sonné le glas du «Business as usual». «Dorénavant, le business sera ‘’Unusual’’ ou ne sera pas !», affirme Dr Brahim Allali, consultant international et DG de Reload Consulting, ajoutant que les entreprises qui vont pouvoir survivre dans le nouvel environnement de l’après-Covid-19 seront celles qui auront une capacité d’adaptation rapide.
Il s’agit en fait pour l’entreprise de repenser complètement son «Business as usual» et de l’adapter à ce qu’on appelle le «New Normal».
«La ‘’normale’’ de l’après-Covid-19 ne sera certainement pas celle que nous avons connue jusqu’à la veille du confinement. Il s’agit pour l’entreprise de réinventer son modèle d’affaires pour pouvoir répondre aux nouveaux besoins, s’adapter aux nouvelles habitudes d’achat et de consommation et donner satisfaction au néo-consommateur», explique Dr Brahim Allali.
Mais comment les entreprises peuvent-elles se réinventer pour rester dans la course ? Les moyens financiers et technologiques participeront certainement à la relance, mais suffiront-ils à eux seuls pour parvenir à un «New Normal» ? Ces questions, d’une importance cruciale, ont été examinées dans le cadre de la dernière enquête réalisée par IBB Institute, le centre de recherche sur le management, le leadership et la gouvernance d’entreprises du cabinet de conseil en recrutement, IBB Executive Search.
Intitulée «Crise du Covid-19 : Les compétences au cœur du ‘’New Normal’’», cette enquête indique que l’évolution des entreprises vers le New Normal se traduira essentiellement par un changement des priorités au niveau des projets stratégiques. 
«Compte tenu de la triple crise sanitaire, économique et sociale provoquée par la pandémie du Covid-19, nous anticipons que les entreprises envisageront de changer l’ordre de priorité de leurs projets stratégiques pour les cinq ans à venir», avance l’enquête.
IBB Institute rappelle qu’en 2019, dans le cadre de son étude «Croissance, les talents en jeu», 56% des entreprises plaçaient l’amélioration de la performance organisationnelle en tête de leurs projets stratégiques prioritaires pour les 5 années suivantes. Viennent ensuite la refonte de la relation client (52%), l’amélioration de la GRH (48%), la transformation digitale (46%), l’accroissement des parts de marché (45%) et l’optimisation des coûts (43%).
Aujourd’hui, avec l’ordre des priorités qui s’apprête à changer, ce sont 6 projets stratégiques qui sortiront renforcées de la crise, à savoir la transformation digitale, le développement de nouveaux produits R&D et Innovation, l’amélioration de la performance organisationnelle, la gestion du capital Humain, la croissance externe ainsi que la rentabilité et l’optimisation des coûts.
Mais l’élément clé qui sera au cœur du «New Normal» pour l’entreprise post Covid-19 est sans conteste lié à son capital humain. «Nous pensons que la compétence se place au cœur du modèle de reprise et constitue une des clés de succès pour réussir les virages stratégiques inévitables que les entreprises devront négocier», confirme l’enquête d’IBB Institute.
Celle-ci prédit en effet que les expertises clés et l’allocation optimale des compétences seront stratégiques dans le «New Normal».
Ceci devra se traduire tout d’abord au niveau de la gouvernance des entreprises, et ce, à travers l’intégration de nouvelles compétences. Selon l’étude, la gestion de cette nouvelle phase impose un changement dans la composition des conseils impliquant l’introduction de compétences et d’expériences probantes, notamment dans les domaines de l’innovation, du digital, de l’économie solidaire ou encore du développement durable. L’enquête cite également le recours aux administrateurs indépendants comme l’une des solutions facilitant la diversification de compétences.
Dans le modèle «New Normal», on devra également assister à une rupture radicale du mode de gestion des compétences et du mode de fonctionnement au sein de l’entreprise. L’enquête explique que la plupart des dirigeants aujourd’hui mettent d’abord en place une stratégie, définissent ensuite l’organisation des opérations puis adaptent les compétences à l’organisation en dernier lieu. Mais dans le New Normal, on devrait assister à un changement de paradigme. L’entreprise fixera sa stratégie et déterminera d’abord les compétences requises pour l’exécuter avant d’adapter l’organisation des opérations par la suite. Quant aux entreprises qui voudraient se diversifier ou se convertir, elles vont commencer en premier lieu par examiner leur vivier de compétences afin de réfléchir sur le nouveau produit qu’elles pourraient fabriquer. Une fois ceci fait, elles vont mettre en place la stratégie à suivre pour adresser le marché. Pour résumer, ce sont les compétences qui serviront de matrice organisationnelle et non plus l’inverse, signale l’enquête.
Dans le sillage, la mobilité et les promotions au sein de l’entreprise seront renforcées alors que certains emplois seront supprimés au profit du renforcement ou de la création d’autres postes. «Ces transformations métiers amèneront les entreprises à reconvertir leurs collaborateurs à travers des programmes de reskilling, upskilling et cross-skilling. Ces reconversions internes plus fréquentes ouvriront la voie à des carrières plus ouvertes et plus diversifiées. Elles participeront également à l’aplatissement des organisations», lit-on dans le document.
Les Soft-Skills se placeront également au centre du référentiel des compétences. «La crise actuelle amène à accorder davantage d’importance à l’humilité, l’empathie et la gestion du stress dans les comportements individuels et collectifs. Elle invite également à réinventer certaines soft-skills managériales, notamment dans le contexte du management à distance. De manière générale, le management de la performance individuelle et collective sera au cœur des attentions», détaille l’étude.
Par ailleurs, le New Normal sera caractérisé par la généralisation de nouveaux modes de collaboration facilitant l’accès aux compétences, tels que le management de transition ou intérim management, le partage de salariés ou encore le free-lancing. Ces nouveaux modes, soulignent les analystes d’IBB Institute, permettent aux entreprises de se doter de compétences à moindre coût, répondent au besoin de diversité des collaborateurs et fluidifient ainsi le marché du travail.
Mais, même si l’optimisation des coûts est importante pour l’entreprise lors de la prochaine phase, les compétences seront rémunérées à leur juste valeur selon les prévisions de l’enquête. 
«Le contexte peut laisser penser que nous assisterons à une baisse des rémunérations. Or, la compétence est au cœur du modèle de reprise des entreprises et certains indicateurs préfigurent que les niveaux de rémunération seront maintenus par le jeu de l’offre et la demande sur certains profils clés. Plus qu’auparavant, la rémunération octroyée sera le reflet des compétences détenues», assurent les analystes. 

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