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L’ANCP plaide pour un partenariat public-privé afin d’améliorer l’accès aux soins

Durant la période de la crise sanitaire due au Covid-19, les professionnels de la santé des secteurs public et privé ont travaillé la main dans la main pour lutter efficacement contre la pandémie. Pour l’Association nationale des cliniques privées, il s’agit d’une expérience unique qui témoigne de sa volonté de développer un partenariat avec le secteur public dans le but d’améliorer le secteur de la santé au Maroc.

L’ANCP plaide pour un partenariat public-privé afin d’améliorer  l’accès aux soins

L’Association nationale des cliniques privées (ANCP) a organisé dimanche dernier un webinaire autour de la thématique «Mission Covid-19 : bilan des cliniques privées». Cette rencontre était l’occasion de rappeler les principales actions menées par les établissements de santé privés dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 mais aussi de signaler les différentes difficultés auxquelles les cliniques ont dû faire face durant cette période. «Nous sommes fiers de dire aujourd’hui que les cliniques privées étaient parmi les premiers à avoir répondu à l’appel de la nation en se mobilisant avec dévouement et de diverses manières. Nous avons participé activement à la lutte contre cette pandémie, notamment en mobilisant des ressources et des équipements au niveau des hôpitaux et centres de santé publique. Il s’agit d’une expérience unique à travers le monde où le secteur privé s’est joint à l’État pour lutter contre le coronavirus. Les efforts que nous avons fourni durant cette période difficile est un témoignage de notre volonté de travailler main dans la main avec le ministère de la Santé et le secteur public dans le cadre d’un partenariat qui permettra de revaloriser le secteur de la santé au Maroc offrant aux citoyens des prestations de soins efficaces et de qualité», a souligné Rédouane Semlali, président de l’ANCP. Dr Semlali a également rappelé que les cliniques privées ont accusé de grandes pertes non seulement à cause de la limitation des déplacements, mais aussi en raison de la pénurie de matériel, de produits et d’équipements, ce qui a rendu impossible la réalisation de certaines interventions, comme pour la greffe de moelle osseuse. Il a plaidé pour une révision du mode de fonctionnement et de gouvernance de ces entités pour pouvoir mieux affronter les situations de crise et les défis futurs, notamment à travers l’adoption de la télé-médecine et la digitalisation des process.
De son côté, Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé, a salué le rôle de premier plan joué par les cliniques privées dans le combat contre cette pandémie, en mettant à disposition leurs moyens techniques et des ressources humaines qualifiées, qui se sont portées volontaires aux côtés de leurs confrères du secteur public pour prendre en charge les malades dans les services de réanimation et des soins intensifs. «Le front uni et les efforts communs démontrés durant cette crise prouvent que le secteur de la santé est un tout indivisible, qu’il s’agisse de la médecine civile ou militaire, des secteurs public et privé. Il est aujourd’hui nécessaire de consolider cette action commune et de resserrer les rangs pour gérer les contraintes entravant le développement du système de santé national, en vue de répondre aux aspirations des citoyens et leur garantir un accès fluide aux soins», a indiqué le ministre. Il a, dans ce sens, insisté sur la mise au point d’une feuille de route conjointe mettant à contribution les moyens dont disposent les deux secteurs pour parvenir à une justice sanitaire territoriale effective en termes de prestations et de soins, qui serait à même de permettre à tous les Marocains de jouir de ce droit constitutionnel, sans trop de difficultés et sans avoir à parcourir de longues distances.
Par ailleurs, Aït Taleb a assuré durant cette conférence en ligne que la situation épidémiologique au Maroc est très rassurante. «Aujourd’hui, le taux de guérison frôle les 90%, alors que celui de létalité ne dépasse pas les 2,5%. Le système de santé national a réussi à dépasser cette épreuve avec force et courage, s’appuyant en cela sur la mobilisation et la conjugaison des efforts de tous les intervenants», a affirmé le ministre qui a également fait état de la poursuite, en coordination avec le ministère de l’Intérieur et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), de l’opération de dépistage au profit des salariés et des professionnels, indiquant que la moyenne quotidienne s’élève désormais à quelque 20.000 tests par jour au niveau national. «Cette opération est de nature à contribuer à rattraper le déficit économique enregistré au cours de la période de confinement, à relancer une dynamique d’activité et à renouer avec un rythme normal de la productivité. Il est toutefois important de rappeler aux citoyens l’importance du respect des gestes barrières, à savoir le lavage fréquent des mains, le port du masque de protection et la distanciation sociale».
Durant ce webinaire, plusieurs dirigeants de cliniques privées ont passé en revue leur contribution, aux côtés des services publics, à la lutte contre ce virus, notamment en offrant gracieusement leurs services et leur expertise, rappelant que des équipes de médecins, d’aides-soignants et d’infirmiers ont rejoint des hôpitaux publics partout au Maroc pour prêter main-forte dans la prise en charge des malades.
Tout en réaffirmant leur engagement à œuvrer de concert avec les autorités compétentes pour lutter contre la maladie, ils n’ont pas manqué de souligner les pertes considérables subies par ces entités durant la période de confinement, d’autant plus que les patients, même ceux souffrant de maladies chroniques, ont cessé de se rendre dans les structures hospitalières de peur d’attraper le virus. Ils ont réitéré leur appel aux citoyens pour recommencer à consulter leurs médecins traitants pour éviter de graves complications, particulièrement les malades chroniques, dont ils déplorent la détérioration de l’état pour plusieurs d’entre eux, faute de suivi médical régulier.
Au cours de ce débat, les opérateurs privés de la santé, qui ont formulé des soucis quant à la situation financière de leurs établissements, ont présenté une série de propositions pour dépasser cette situation, essentiellement la révision par les banques des termes des contrats liant les deux parties. 

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