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L’artiste-peintre Ghany Belmaachi : «Face au confinement, nous ne sommes pas complètement démunis. Nous pouvons compter sur l’Homme et son génie inventif»

L’artiste-peintre Ghany Belmaachi : «Face au confinement, nous  ne sommes pas complètement démunis. Nous pouvons compter  sur l’Homme et son génie inventif»
Ghany Belmaachi, Indiana Studio.

Que vous inspire cette situation de confinement ?
Souvent, c’est dans l’adversité que les femmes et les hommes révèlent leur vrai caractère. La crise mondiale du Covid19 permet ainsi de voir comment chacun réagit. Pour le meilleur ou le pire. Plus intéressant est de souligner la générosité, la solidarité et la bienveillance dont beaucoup font preuve. Partout, dans le monde, ces valeurs ont encore un sens. Chaque jour en apporte des preuves. Ce merveilleux élan est rendu d’autant plus efficace qu’il peut aujourd’hui s’appuyer sur la technologie numérique, qui facilite la circulation de l’information et des échanges et le télétravail. Face au Covid-19. Face au confinement, nous ne sommes pas complètement démunis. Nous pouvons compter sur l’Homme et son génie inventif, ses facultés d’adaptation et sa détermination à faire face en toutes circonstances. Il n’ya pas plus beau message d’humanité.

Comment passez-vous vos journées en cette période ?
Devant cette crise, nous sommes livrés à nous-mêmes et chacun à sa façon doit s’adapter à ce New Normal. Soyons calme, actif et gardons une bonne hygiène mentale pour traverser cette tempête. Ayons une attitude positive, parce que plus profonde est l’obscurité, plus proche est l’aube. C’est cette attitude et cet état d’esprit qui dominent et conditionnent mes journées. Elles sont bien remplies et ne se ressemblent pas : réveil au chant des oiseaux, exploration de la nature qui m’entoure, relaxation, marche, musique à longueur de journée, lecture, jardinage et bien évidemment des heures et des heures d’absorption dans mon atelier et laboratoire digital. Là, je reprends une recherche que j’ai entamée il y a trois ans. Je suis en train d’étudier à l’aide d’un EEG et de logiciels appropriés l’impact des couleur, formes et différentes tendances d’art contemporain sur les ondes cérébrales : Alpha, Beta, Delta, Gamma et Theta.
Pendant que la majorité d’entre nous se concentre sur la recherche dans nos émotions des moyens d’essayer d’être heureux, de devenir plus spirituel, nos ondes cérébrales et notre subconscient jouent également un rôle assez important quant à notre quête de réalisation. Pourquoi les ondes cérébrales sont-elles importantes ? On oublie facilement que nous sommes les maîtres de notre réalité. En effet, notre réalité n’est pas fabriquée d’influences extérieures, mais en fait, elle est le fruit de nos pensées, nos croyances et notre état d’esprit. Alors, en étudiant ces états profonds de la conscience, on peut déclencher l’ouverture de notre subconscient et créer notre réalité à volonté. La situation actuelle a déclenché chez moi ce désir de reprendre cette recherche qui complémenterait celles existantes, comment les arts affectent notre psychique et pourraient nous aider à traverser le désert.

Comment alliez-vous Ramadan et confinement ?
Le Ramadan est le mois du recueillement et de la spiritualité. Le confinement, c’est un acte de protection de soi et des autres, même si c’est un remède avec des effets secondaires. Le Ramadan et le confinement véhiculent la notion de contrôle et la maîtrise de soi pour ne pas succomber aux tentations.

Quel livre lisez-vous actuellement ?
Je lis énormément : des articles spécialisés, des magazines d’art, etc. Là, en ce moment, je suis en train de lire «The Brain That Change Itself» par Dodge Norman, «Musicophilia» par Oliver Sacks.

Quel genre de musique aimez-vous écouter ?
J’aime écouter toutes les musiques du monde, de la musique classique aux musiques éthniques. La Pop Music, le Blues, le Jazz, Al Malhoun, les classiques de la chanson française, tous m’inspirent.

Comment voyez-vous le rôle du digital dans la culture aujourd’hui ?
Le digital est la culture d’aujourd’hui. Bien sûr, il faudrait l’accepter et s’y adapter. Il contribue à une meilleure qualité de vie grâce aux percées technologiques dans tous les domaines, y compris les arts. Aujourd’hui, grâce au digital on peut organiser une exposition, par exemple, sans que l’artiste ni ses œuvres se déplacent, n’est-ce pas là une solution à la situation actuelle.

Comment voyez-vous la relance dans la culture après la fin du confinement ?
La donne a changé, tout doit être révisé pour protéger la culture et ses acteurs. Comme dans tous les secteurs, il serait prématuré de prédire comment la relance va se faire, y compris celle de la culture. Tout ce que l’on peut dire c’est qu’en temps de crise, ce sont les arts et la culture qui soufrent le plus et qu’il faudrait se montrer solidaire pour soutenir les artistes dans leur quête en ces temps difficiles.

Quels sont vos projets pour le déconfinement ?
Aujourd’hui, chaque jour est un challenge, et quand je suis devant une toile vide, je me trouve devant l’inconnu et je ne saurais jamais prédire ce qu’il va en advenir. Toutefois, je fais avec et je vois l’espoir se dessiner à travers mes couleurs qui exsudent la passion, la compassion et l’empathie envers les autres. Ceci est l’ultime attitude à adopter face cette crise et au-delà. Il faudra garder à l’esprit que «la seule chose à craindre... c’est la crainte elle-même». Et que ce moment présent est supposé être l’inimaginable future. 

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