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L’économie nationale a perdu 589.000 postes d’emploi au 2e trimestre

L’économie nationale a bien accusé le coup en termes d’emplois sous l’effet de la pandémie de la Covid-19 et de la sécheresse. Elle a, en effet, perdu 589.000 postes d’emploi entre le deuxième trimestre de l’année dernière et la même période de cette année. Ce qui s’est traduit par une aggravation du chômage, dont le taux s’est accru de 4,2 points entre les deux périodes considérées, passant à 12,3%. La dernière fois où il avait franchi la barre des 12% remonte au deuxième trimestre de 2001.

L’économie nationale a perdu 589.000 postes  d’emploi au 2e trimestre
Le taux de chômage s’est accru de 4,2 points entre le deuxième trimestre de 2019 et la même période de cette année, passant à 12,3%.

Des centaines de milliers d’emplois perdus au Maroc à cause de la pandémie de la Covid-19, mais également de la sécheresse. Des chiffres officiels plus précis viennent montrer l’ampleur de ce constat déjà connu. En effet, entre le deuxième trimestre de l’année dernière et la même période de cette année, l’économie nationale a perdu 589.000 postes d’emploi (520.000 en milieu rural et 69.000 en milieu urbain), contre une création annuelle moyenne de 64.000 postes au cours des trois années précédentes. C’est ce que montrent les derniers chiffres publiés par le Haut Commissariat au Plan (HCP) sur la situation du marché du travail.
Cette perte d’emplois qui a touché plus l’emploi non rémunéré (325.000 postes perdus) que l’emploi rémunéré (264.000 postes) est observée dans tous les secteurs, particulièrement l’agriculture, forêt et pêche. En effet, ce dernier a vu son volume d’emploi baisser de 477.000 postes (12,7% du volume d’emploi dans ce secteur), entre le deuxième trimestre de l’année dernière et la même période de cette année. Le secteur de l’industrie (y compris l’artisanat) a perdu 69.000 postes d’emploi. Le secteur des services a, quant à lui, perdu 30.000 postes d’emploi et pour le secteur du BTP, la perte d’emplois s’élève à 9.000 postes.
Les chiffres du HCP font également état d’une chute du volume horaire de travail. En effet, plus de la moitié (53%) des heures de travail ont été perdues entre les deux périodes considérées, ce qui équivaut à 5,5 millions d’emplois à temps plein. La baisse relative de la durée de travail est la plus importante dans le secteur du BTP (71%). L’industrie (y compris l’artisanat) vient en deuxième position (63%), suivie des services (54%) et de l’agriculture, forêt et pêche (41%).
Idem pour la durée moyenne de travail hebdomadaire par personne qui a baissé. En effet, le nombre moyen d’heures travaillées par semaine et par personne est passé de 45 à 22 heures, ce qui représente une baisse de 51%. Il a nettement reculé dans le BTP et dans l’industrie (y compris l’artisanat). Près des deux tiers des personnes en emploi ont travaillé moins que d’habitude au deuxième trimestre. 
Ces pertes d’emplois se sont traduites par une aggravation du chômage et de sous-emploi. En effet, le nombre de chômeurs a augmenté de 496.000 personnes entre le deuxième trimestre de l’année dernière et celui de cette année, passant à 1.477.000 chômeurs, ce qui correspond à une augmentation de 50,6%. Cette hausse, résultant d’une augmentation de 311.000 chômeurs en milieu urbain et de 185.000 en milieu rural, a été enregistrée exclusivement parmi les personnes ayant déjà travaillé.  De ce fait, le taux de chômage s’est accru de 4,2 points entre les deux périodes considérées, passant à 12,3%. La dernière fois où il avait franchi la barre des 12% remonte au deuxième trimestre de 2001, relève le HCP. Ce taux a connu un fort accroissement aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain, passant respectivement de 3% à 7,2% et de 11,7% à 15,6%. Il a également fortement progressé parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans, passant de 22,2% à 33,4%. 
Idem pour le taux de chômage des diplômés qui passe de 14,5% à 18,2%. Cette hausse est plus accentuée chez les détenteurs de certificats en spécialisation professionnelle, de diplômes et certificats de l’enseignement fondamental et de diplômes en qualification professionnelle. De même, la situation du marché du travail a été marquée par la baisse des taux d’activité et d’emploi. Sachant que le taux d’activité correspond à la part des personnes actives dans la population totale en âge de travailler, et le taux d’emploi la part de la population active occupée dans la population totale en âge de travailler.  La population en âge d’activité (15 ans ou plus) a progressé de 1,5%, par rapport au deuxième trimestre de l’année dernière, contre une régression de la population active de 0,8%. Le taux d’activité a ainsi reculé de 45,8% à 44,8% entre les deux périodes. Même tendance pour le taux d’emploi qui a baissé de 42,1% à 39,3%.
Les chiffres du HCP montrent aussi que la part des personnes en situation de chômage depuis moins de quatre mois a presque doublé passant à 29,7% alors que celle des chômeurs de longue durée (une année ou plus) a reculé de 70,4% à 50,6%. La part des personnes en chômage dû au licenciement ou à l’arrêt de l’activité de l’établissement, s’est située à 40,1% contre 25,3% une année auparavant.  Le taux de sous-emploi a également augmenté, passant de 9% à 13% au niveau national.  


Situation du marché du travail par régions

Cinq régions abritent 72,6% de l’ensemble des actifs âgés de 15 ans et plus. La région de Casablanca-Settat vient en première position avec 22,3% d’actifs, suivie de Rabat-Salé-Kénitra (13,7%), de Marrakech-Safi (13,6%), de Fès-Meknès (11,6%) et de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma (11,4%).
En ce qui concerne le chômage, les taux de chômage les plus élevés sont enregistrés dans les régions du Sud (25,2%) et de l’Oriental (24,6%). Quatre autres régions dépassent la moyenne nationale (12,3%) à savoir Souss-Massa (12,9%), Fès-Meknès (12,9%), Rabat-Salé-
Kénitra (12,7%) et Casablanca-Settat (12,7%). En revanche, les régions de Drâa-Tafilalet, de Marrakech-Safi et de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma enregistrent les taux les plus bas avec respectivement 6,9%, 7,2% et 8,7%.

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