L’Istiqlal et le PPS pressent le Chef du gouvernement de lancer les concertations avec les partis politiques

Souriants, 20 membres des instances dirigeantes du Parti de l’Istiqlal et du Parti du progrès et du socialisme (PPS) ont posé pour une photo souvenir. Les secrétaires généraux au milieu, Nizar Baraka et Nabil Benabdallah, affirment, à travers cette alliance, le renforcement de l’opposition où siègent leurs deux formations politiques. En effet, après avoir invité la semaine dernière, chacun de son côté, le Chef du gouvernement à démarrer les concertations avec les formations politiques au sujet des lois électorales, ils ont décidé lundi de publier un communiqué commun. À travers leur démarche, les deux partis de l’opposition s’allient pour rendre mûres les conditions d’un débat public à propos du chantier relatif aux réformes politiques, économiques, sociales, culturelles et environnementales. Le but est de renforcer le choix démocratique et les conditions pour élaborer un nouveau contrat politique et social qui constitue le point d’entrée pour l’édification d’un nouveau modèle de développement», soulignent les deux nouveaux alliés dans leur communiqué.
En effet, les deux formations politiques, qui se présentent comme de fervents défenseurs de la démocratie, de l’État de droit et des institutions, appellent ainsi à impulser une nouvelle dynamique dans le champ politique et dans le processus démocratique marocain. Pour ce faire, les deux partis renouvellent leur appel adressé au Chef du gouvernement pour lancer, d’urgence, le chantier des réformes politiques et des lois électorales. Chose qui doit être faite, précisent les deux alliés, dans un cadre du dialogue et de la concertation avec les différents protagonistes politiques. Ils insistent pour que cela porte, tout particulièrement, sur «la révision du système électoral, l’élaboration de mesures à même de mener à une détente politique, le renforcement de la participation politique ainsi que la révision de la loi organique relative aux partis politiques. C’est le cas aussi d’autres réformes de nature à consolider la démocratie dans notre pays et de rompre avec la situation d’hésitation et d’impasse», précisent les deux partis.
En effet, à quelques mois de la fin du mandat électoral législatif, qui doit prendre fin en octobre 2021, le Parti de l’Istiqlal et le PPS avaient attiré, la semaine dernière, l’attention du Chef du gouvernement sur l’urgence de démarrer des concertations à propos de «la réforme du système électoral». Tenant la réunion de son comité exécutif, le 3 février, le Parti de l’Istiqlal avait adressé au Chef du gouvernement une lettre dans laquelle il l’avait invité à accélérer l’ouverture du chantier des réformes politiques liées au système électoral, et ce «dans le cadre du dialogue et des consultations avec les partis politiques», avait souligné le parti dans un communiqué adopté à l’issue de la dernière réunion de son comité exécutif.
Le lendemain (le 4 février), c’était au tour du PPS d’annoncer, à l’issue de la dernière réunion de son bureau politique, l’envoi de son côté d’une lettre au Chef du gouvernement. «Le secrétaire général du parti adresse une lettre au Chef du gouvernement dans laquelle il l’invite à lancer les concertations avec les partis politiques au sujet de la réforme du système électoral», avait souligné le parti dans un communiqué publié à la fin de la réunion de son bureau politique. Cette coïncidence de positions exprimées la semaine dernière de manière indépendante prend les allures d’un début d’alliance entre les deux formations qui viennent de libeller un communiqué commun dans lequel elles interpellent le gouvernement. Ce qui augure de la création d’un front rassemblant ces deux forces au sein de l’opposition.