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L’ONU lance la campagne «Ensemble pour mettre fin à la violence» contre les enfants

La représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU pour les violences contre les enfants, Najat Maalla M’jid, a donné le coup d’envoi d’une campagne baptisée «Ensemble pour mettre fin à la violence», qui sera marquée par une série de sommets sur les solutions à prendre pour mettre fin à ce fléau qui frappe un milliard d’enfants chaque année.

L’ONU lance la campagne  «Ensemble pour mettre fin  à la violence» contre les enfants
Najat Maalla M’jid : Il faut «éviter que les enfants d’aujourd’hui ne deviennent une génération perdue, portant les cicatrices de la pandémie de la Covid-19 bien après qu’elle se soit atténuée.»

Plus d’une vingtaine d’orateurs y compris des enfants et des personnalités ont participé au lancement virtuel de cette campagne, à laquelle se sont déjà jointes plus de 1.500 personnes dans 129 pays. Tous partagent l’objectif de mettre fin à la violence contre les enfants à la maison, à l’école, en ligne et au sein des communautés, selon l’ONU. «Près de trois enfants sur quatre âgés de 2 à 4 ans sont régulièrement victimes de violences de la part de leurs parents, environ 1 enfant sur 4 âgé de moins de 5 ans vit avec une mère victime de la violence de son partenaire intime, une femme sur 5 et un homme sur 13 déclarent avoir été victimes d’abus sexuels dans leur enfance, et un peu plus d’un enfant sur trois dans le monde est victime de violence psychologique», a rappelé Mme M’jid, dressant un tableau des constats présentés dans le rapport de l’ONU sur la situation mondiale 2020 en matière de prévention de la violence contre les enfants.
Pour la défenseure marocaine des droits des enfants, ces chiffres «horribles» montrent l’ampleur des souffrances endurées par les enfants, qui sont de plus aujourd’hui aggravées par la pandémie de la Covid-19. «L’impact direct de la pandémie ainsi que les mesures d’atténuation nous mettent encore plus en retard», a déploré Mme M’jid, rappelant les propos du secrétaire général de l’ONU qui a averti que «ce qui a commencé comme une crise sanitaire risque de se transformer en une crise plus large des droits de l’enfant».
La Représentante spéciale a également rappelé l’impact dévastateur de la pandémie sur l’économie mondiale, signalant que jusqu’à 150 millions de personnes risquent de tomber dans l’extrême pauvreté d’ici 2021. Or, a-t-elle souligné, la pauvreté est un facteur qui favorise le mariage des enfants, le travail des enfants, l’exploitation sexuelle des enfants et la traite des enfants. «Toutes ces violations des droits de l’enfant vont donc augmenter, de même que le recrutement d’enfants dans des groupes extrémistes criminels, armés et violents», s’est inquiétée Mme M’jid. «En tant que pédiatre, je sais les dommages que la violence et le stress peuvent causer au développement physique et mental des enfants à n’importe quel stade de leur vie, que ce soit dans la petite enfance, l’enfance ou l’adolescence», a ajouté Mme M’jid, qui est la fondatrice de l’association Bayti, première ONG marocaine à traiter de la situation des enfants de la rue. Et de noter, à cet égard, que la violence a des répercussions «tout au long de la vie sur la santé et le bien-être des enfants, des familles, des communautés et des sociétés».
La représentante spéciale a appelé à «éviter que les enfants d’aujourd’hui ne deviennent une génération perdue, portant les cicatrices de la pandémie de la Covid-19 bien après qu’elle se soit atténuée». Pour l’experte marocaine, la protection de l’enfance doit être reconnue comme un service «vital et essentiel» dans le cadre de la reprise après la pandémie, «au même titre que la santé, le développement de la petite enfance, la santé mentale, l’éducation et la justice». 

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