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L’urgence de la transition énergétique toujours sous-estimée

Selon le rapport «Situation et perspectives de l’économie mondiale 2020» de l’ONU, l’activité économique mondiale pourrait repartir légèrement à la hausse, à une croissance de 2,5% en 2020. Cependant, ce document estime que les marchés financiers sous-estiment les risques liés au changement climatique.

L’urgence de la transition énergétique toujours sous-estimée
Rien qu’en 2017, le monde a dépensé 5.200 milliards de dollars pour subventionner les combustibles fossiles. Ph. DR.

En raison de différends commerciaux prolongés sur le plan international, la croissance économique mondiale a connu son plus faible niveau en une décennie, en chutant à 2,3% en 2019, selon un rapport onusien publié en fin de semaine dernière. Selon le rapport «Situation et perspectives de l’économie mondiale» des Nations unies pour l’année 2020, si les risques sont maîtrisés, l’activité économique mondiale pourrait repartir légèrement à la hausse, à une croissance de 2,5% en 2020. Mais cette reprise pourrait être compromise par les risques climatiques. Le rapport onusien a identifié le secteur de l’énergie, actuellement responsable d’environ 75% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, comme indispensable pour faire face à l’urgence climatique. À ce propos, les rédacteurs relèvent que «pour lutter contre le changement climatique, les besoins énergétiques croissants du monde doivent être satisfaits par des sources d’énergie renouvelable ou à faible émission de carbone. Cela nécessitera des ajustements massifs dans le secteur de l’énergie. Si les émissions par habitant des pays en développement 
augmentaient pour atteindre celles des économies développées, les émissions mondiales de carbone augmenteraient de plus de 250% par rapport à l’objectif mondial d’atteindre zéro émission nette d’ici 2050». En dépit des progrès enregistrés, la transition énergétique tarde à se concrétiser à travers le monde et les investissements dans les énergies fossiles ont encore de beaux jours devant eux. Rien qu’en 2017, le monde a dépensé 5.200 milliards de dollars pour subventionner les combustibles fossiles. Publié en novembre 2016, le rapport de l’Agence internationale de l’énergie révèle que depuis 2000, quelque 70% des investissements du secteur sont allés aux énergies fossiles. Cette part devrait baisser de 60% d’ici à 2040. C’est ce qui a fait dire aux rédacteurs des perspectives économiques 2020 que l’urgence de la transition énergétique continue d’être sous-estimée, «ce qui se traduit par des décisions à courte vue telles que l’augmentation des investissements dans l’exploration pétrolière et gazière et la production d’électricité au charbon». Cela non seulement laisse de nombreux investisseurs et gouvernements exposés à des pertes soudaines, mais pose également des revers importants aux objectifs environnementaux. En décembre dernier, une enquête d’une ONG britannique avait conclu que les phénomènes météorologiques sont plus dévastateurs et plus fréquents. En 2019, sept catastrophes naturelles ont causé, à elles seules, des dégâts estimés à 10 milliards de dollars. 

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