Menu
Search
Samedi 20 Avril 2024
S'abonner
close
Samedi 20 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Économie

Le Maroc doit accélérer les réformes dans ce contexte de crise

L’économie marocaine a été mise à rude épreuve, au même titre que les autres économies de la région MENA, par la pandémie Covid-19. Toutefois, cette crise est une aubaine pour accélérer les nécessaires réformes. C’est ce qui ressort d’un rapport publié par l’Institute of International Finance, une association mondiale de l’industrie financière, avec plus de 450 membres de plus de 70 pays. Même une reprise prévue en 2021 dans ces pays sera encore insuffisante pour réduire significativement les taux de chômage élevés, estime l’IIF.

Le Maroc doit accélérer les réformes dans ce contexte de crise
Les chocs de demande et d’offre liés à Covid-19 - du fait de la baisse du commerce mondial, du tourisme et du resserrement des conditions financières mondiales - ont mis à rude épreuve les économies de la région, selon l’IIF.

Le Maroc est lourdement touché, au même titre que les autres pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), par la pandémie Covid-19. Toutefois, cette crise est une aubaine pour accélérer les nécessaires réformes. C’est ce qui ressort d’un rapport publié par l’Institute of International Finance (IIF), une association mondiale de l’industrie financière, avec plus de 450 membres de plus de 70 pays. Les membres de l’IIF comprennent des banques commerciales et d’investissement, des gestionnaires d’actifs, des compagnies d’assurance, des fonds souverains, des fonds spéculatifs, des banques centrales et des banques de développement.
«Les chocs de demande et d’offre liés au Covid-19 - du fait de la baisse du commerce mondial, du tourisme et du resserrement des conditions financières mondiales - ont mis à rude épreuve les économies de la région», indiquent les auteurs du rapport. Alors que l’Égypte enregistrera toujours une croissance d’environ 3% en 2020, tous les autres importateurs de pétrole de la région MENA (Jordanie, Liban, Maroc, Tunisie et Soudan) souffriront d’une forte contraction de la production, note l’IIF, estimant que la modeste reprise en 2021 dans ces pays sera tirée par les investissements et les exportations. Cette reprise sera encore insuffisante pour réduire significativement les taux de chômage élevés (allant de 10% au Maroc à 35% au Liban), souligne-t-il. Les déficits de la balance courante devraient se réduire, aidés par la baisse des prix mondiaux du pétrole, ajoute-t-il.
Le rapport relève également que les envois de fonds renvoyés par les migrants sont une source cruciale de financement extérieur en Égypte, en Jordanie, au Liban, en Tunisie et au Maroc. En avril, rappelle-t-il, la Banque mondiale a estimé que les envois de fonds diminueraient de 20%. Toutefois, fait-il remarquer, les envois de fonds vers ces pays sont restés résilients jusqu’à présent cette année malgré la profonde récession dans les pays membres du Conseil de coopération du Golfe, en Europe et dans les Amériques. Les envois de fonds résistent souvent à des chocs défavorables dans les pays bénéficiaires, selon l’IIF. «Cela explique peut-être pourquoi ils ont été étonnamment résistants. Mais cela pourrait changer en 2021 et au-delà», estime-t-il. Le rapport relève aussi que le Maroc fait partie des pays qui ont réduit les taux directeurs et ont pris des mesures de soutien de la liquidité pour soutenir le secteur privé.
Par ailleurs, l’IIF insiste sur la nécessité de profiter de ce contexte de crise pour poursuivre des réformes plus profondes pour renforcer le climat des affaires et améliorer la compétitivité. «Des réformes structurelles plus profondes, y compris dans l’environnement des entreprises, seront nécessaires pour améliorer la compétitivité et l’emploi. De telles réformes augmenteraient la croissance potentielle, qui a diminué ces dernières années». 

Le Maroc face à la pandémie Covid-19

Le pays a été durement touché par la pandémie du Covid-19, mais la réponse rapide des autorités et le soutien du FMI ont limité son impact, indique l’IIF. En avril dernier, rappelle le rapport, le Maroc a procédé à un tirage sur la Ligne de précaution et de liquidité (LPL) pour un montant équivalent à près de 3 milliards de dollars pour faire face à l’impact social et économique du Covid-19 et pour maintenir des tampons externes dans un contexte d’incertitudes accrues. L’économie pourrait se contracter d’environ 5% en raison de la forte baisse des exportations de biens, de l’effondrement du tourisme et de la baisse des envois de fonds. La récession est également aggravée par la forte baisse de la production agricole due à des conditions météorologiques défavorables. Alors que le déficit actuel des comptes se creusera légèrement, des flux de capitaux non résidents plus élevés (en grande partie officiels) entraîneront de nouvelles augmentations des réserves officielles en devises, équivalant à plus de 7 mois d’importations de biens et de services.

Lisez nos e-Papers