Le Maroc appelle à agir de manière «pragmatique, réaliste et concertée» pour atteindre des objectifs palpables pour «faire taire les armes en Afrique à l’horizon 2022»

«Nous devons agir de manière pragmatique, réaliste et concertée pour atteindre des objectifs palpables pour faire taire les armes», a affirmé mardi le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Mohcine Jazouli. Le haut responsable qui représentait le Maroc à la session extraordinaire du Conseil exécutif de l’UA, tenue par visioconférence sous le thème «Faire taire les armes en Afrique à l’horizon 2022» a rappelé à cet égard, que «pour maintenir le cap de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, nous devons travailler ensemble et sans relâche pour construire l’Afrique de demain, celle que nous allons laisser à nos enfants», comme l’a dit Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Que Dieu L’assiste, en mars 2018.
Et pour renforcer l’action de l’Union africaine face à la circulation illicite des armes légères et de petit calibre et à la résurgence des conflits, le Maroc propose trois axes majeurs. Il s’agit, selon le ministre marocain de stopper la montée en puissance du terrorisme en luttant contre le radicalisme, en mettant en œuvre le triptyque «prévention, éducation et développement», et de lutter contre la circulation illicite des armes légères et de petit calibre en renforçant les systèmes nationaux de traçabilité et l’échange d’informations entre les services et les États voisins concernés. Il s’agit également d’élaborer une politique claire et précise des Opérations de soutien de la paix de l’Union africaine, a-t-il ajouté.
«L’Afrique est un continent qui cristallise tous les espoirs et tous les défis», a encore rappelé le ministre délégué, relevant que «pour réussir, l’Afrique a besoin de la convergence de tous les efforts pour faire face aux menaces communes».  En ce sens, le Maroc est résolument engagé pour participer au succès des objectifs de paix et de sécurité en Afrique, a-t-il affirmé. «Faire taire les armes» est un des grands défis auxquels est confronté le continent africain. L’Afrique doit relever aussi un autre défi qui menace la paix et la sécurité, celui des flux d’armes illicites. Les chiffres sont parlants à cet égard :  «Sur les 40 millions d’armes détenues par des civils, environ 5,8 millions sont officiellement enregistrées, tandis qu’environ 16 millions ne le sont pas. Le statut des 18 millions restants n’est pas clair», avait affirmé l’Union africaine par la voix de sa Commission de paix et de sécurité en septembre dernier à l’occasion de la célébration du Mois d’amnistie en Afrique. C’est la raison pour laquelle le Maroc insiste sur l’importance d’une action pragmatique, réaliste et concertée. Une action qui passe à l’évidence par la lutte contre les mouvements séparatistes et la criminalisation de la militarisation des milices en Afrique.
La lutte sans merci contre les milices séparatistes et les groupes armés qui menacent la stabilité des pays africains doit être la clef de voûte d’une Afrique stable et économiquement intègre, avait affirmé l’ambassadeur représentant permanent du Royaume auprès de l’UA et de la CEA-ONU, Mohamed Arrouchi, qui intervenait lors de la réunion du Comité des représentants permanent de l’UA (COREP), préparatoire à ce 14e Sommet extraordinaire de l’Union. Le diplomate marocain avait appelé dans ce sens au respect de la légalité internationale, du bon voisinage, à la non-ingérence, à la lutte contre le séparatisme tout en insistant sur l’interdépendance entre paix, sécurité et développement pour une paix durable en Afrique.
M. Arrouchi avait en outre relevé la nécessité de contrecarrer et de mettre fin aux manœuvres et visées politiques mal intentionnées qui entravent le bon fonctionnement de l’institution au moment où les aspirations du citoyen africain en matière de paix, de sécurité et de développement revêtent un caractère d’urgence, notant qu’il est temps d’explorer les voies et moyens à même d’activer les conditions propices pour le développement du continent.
À noter que cette session extraordinaire du Conseil exécutif se tient en prélude au 14e Sommet extraordinaire de l’UA, prévu les 5 et 6 décembre par visioconférence sur la thématique «Faire taire les armes», suite à la présentation par Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA, du rapport et de la feuille de route pour atteindre l’un des objectifs phares de l’Agenda 2063, à savoir «Faire taire les armes en Afrique à l’horizon 2022».