Le Maroc, fournisseur le plus touché par la crise

Le secteur de l’habillement continue à subir de plein fouet l’impact négatif de la pandémie Covid-19. Les exportations marocaines de ces produits vers les pays de l’Union européenne (UE) poursuivent, en effet, leur dégringolade : 35% au terme des sept premiers mois de l’année par rapport à la même période de 2019. C’est ce que nous indique Jean-François Limantour, président d’Evaillance et du Cercle euro-méditerranéen des dirigeants textile-habillement (Cedith). Le Maroc demeure ainsi le fournisseur du marché européen le plus touché par la crise.  L’autre pays maghrébin, également important fournisseur de l’UE en habillement, à savoir la Tunisie, a été aussi lourdement affecté. Il a vu ses expéditions vers ce marché s’effondrer de 25% au cours de la même période. 
Globalement, tous les principaux fournisseurs du marché de l’UE ont connu des baisses, sachant qu’en moyenne, les importations européennes d’habillement se sont contractées de 18% à fin juillet 2020, selon la même source.
Ce recul a concerné plus les importations en provenance des pays méditerranéens (-22%) qu’asiatiques (-17%).
Les deux fournisseurs qui «s’en sortent le mieux» sont le Myanmar (-3%) et la Chine (-10%), relève l’expert en textile-habillement. La Chine augmente sensiblement sa part dans les importations totales d’habillement de l’Union et consolide ainsi sa position de numéro 1 avec des ventes de 12,5 milliards d’euros pour les 7 premiers mois de l’année, loin devant le Bangladesh, n°2 avec 8,4 milliards d’euros.
Le Pakistan, la Turquie, le Vietnam et l’Indonésie «font un petit peu mieux» que la moyenne des fournisseurs, mais leurs performances sont vraiment médiocres, souligne le président d’Evaillance. Les autres grands fournisseurs sont «sévèrement» (Bangladesh, Cambodge, Sri Lanka, Tunisie) ou «très sévèrement» touchés par la crise sanitaire (Inde et Maroc), conclut-il.