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«Le Maroc a joué un rôle central dans la conduite de la plateforme d’apprentissage et de partage des connaissances sur la pandémie de Covid-19 dans les pays africains»

Afin de lutter contre la pandémie du Covid-19, la Société internationale islamique de financement du commerce (ITFC) a organisé avec ses partenaires des webinaires visant la prise en charge des patients atteints par le coronavirus ainsi que l’apprentissage et le partage des connaissances entre les équipes médicales des pays africains. Le PDG de l’ITFC explique dans cet entretien l’importance de cette initiative ainsi que le rôle joué par les acteurs marocains à ce niveau.

«Le Maroc a joué un rôle central dans la conduite  de la plateforme d’apprentissage et de partage des connaissances sur la pandémie de Covid-19 dans les pays africains»
Hani Salem Sonbol.

Le Matin : Quelles sont les activités de la Société internationale islamique de financement du commerce en cette période de crise du Covid-19 en Afrique ?
Hani Salem Sonbol :
Le groupe de la Banque islamique de développement (BID) a alloué 2,3 milliards de dollars au programme stratégique de préparation et de réponse à la pandémie du Covid-19. Toutes les composantes sont centrées sur les 3R : Répondre, Restaurer et Redémarrer. La technologie joue un rôle crucial à chaque étape. Dans le cadre de cette initiative, l’ITFC a réagi rapidement et conjointement pour mettre en place des mesures de financement des importations d’urgence afin de permettre aux pays membres de continuer à recevoir le soutien nécessaire. Notre «Initiative d’Intervention rapide» contre le Covid-19 a ainsi mis à disposition immédiate 300 millions de dollars. En plus de ces mesures de financement d’urgence, l’ITFC prévoit la mise en place sur les deux prochaines années du «Recovery Response Program» (RRP), un fonds supplémentaire de 550 millions de dollars, visant à réparer les dommages socio-économiques causés par la pandémie, dont l’impact négatif devrait, selon toute vraisemblance, durer plus longtemps que le virus lui-même. L’ITFC implique également fortement ses partenaires internationaux, régionaux et locaux pour étendre les mesures de financement, contribuer aux besoins critiques des pays membres et, si nécessaire, mobiliser des services d’aide au développement du commerce pendant la pandémie. Il s’agit notamment d’aider les pays membres de l’OCI à élaborer des stratégies pour le pilotage et le renforcement des capacités des établissements de santé.
 
Le Maroc a-t-il bénéficié de ce programme mis sur pied par l’ITFC ?
Le Maroc a été le partenaire fondateur du programme de Ponts du commerce arabo-africains (AATB) lancé à Rabat en février 2017. Depuis, le pays a bénéficié de toutes les activités menées dans le cadre de l’AATB en termes de programmes d’appui technique et d’ateliers, dont le dernier, en janvier 2020, sur les échanges régionaux dans le commerce mondial, organisé en collaboration avec le ministère de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique. Basé sur les excellentes relations du Maroc et des pays africains à différents niveaux, la plateforme d’apprentissage et de partage des connaissances en ligne sur le thème «Se préparer et répondre à la pandémie de Covid-19 dans les pays africains membres de la BID» a été dirigée par le Maroc, qui a aussi largement contribué par son expertise au cours des webinaires. Avec la participation du bureau de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Maroc, de nombreuses agences locales ont co-organisé et enrichi cette initiative, notamment l’Association marocaine de médecine d’urgence (SMMU), l’Association marocaine de simulation médicale (SIM), le Croissant-Rouge marocain (CRM) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Maroc.

Vous avez développé avec la Banque islamique de développement, en collaboration avec la Société marocaine d’anesthésie, d’analgésie et de réanimation (SMAAR), une plateforme en ligne pour faciliter l’apprentissage et le partage des connaissances entre les équipes médicales des pays africains membres la BID. Quels sont les enjeux de cette opération ?
La plateforme d’apprentissage facilite l’organisation de formations en ligne et de réunions de coordination et de suivi, mais aussi le partage des meilleures pratiques. Elle permet également aux professionnels de la santé des pays membres de la BID de bénéficier de l’expérience de pays ayant déjà accompli des progrès significatifs dans la gestion sanitaire et économique de la crise du Covid-19, tant en Afrique que dans le reste du monde. Il était essentiel, à travers cette plateforme, d’apporter un appui direct, de fournir les compétences requises et de partager les connaissances médicales nécessaires pour affronter la pandémie. Grâce à cette plateforme, nous contribuons à relever le défi auquel sont confrontés les personnels médicaux des pays africains et à ajuster leur réponse face au Covid-19. En outre, l’initiative facilite le dialogue et une collaboration étroite entre dirigeants et praticiens des pays participants et ouvre la voie à un renforcement de la collaboration au niveau mondial. Deux webinaires ont été organisés au profit du secteur de la santé dans les pays africains francophones. Plus de 130 médecins, réanimateurs, urgentistes, professeurs et membres de comités nationaux d’Algérie, du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, des Comores, de Djibouti, du Gabon, de Guinée, de Côte d’Ivoire, du Mali, de Mauritanie, du Maroc, du Niger, du Sénégal, du Tchad, du Togo et de Tunisie ont pu partager leurs connaissances et expériences, et engager des discussions de haut niveau sur la gestion de la pandémie. Il est à noter que plus de 8.000 personnes de 55 pays ont pu suivre la totalité ou une partie des webinaires.

Quel bilan faites-vous de cette action ?
Cette initiative est une étape importante pour aider les pays à surmonter les effets négatifs de la crise sanitaire actuelle. L’un des principaux résultats est de faciliter l’apprentissage et le partage des connaissances entre les équipes médicales des pays africains membres de la BID et d’autres pays d’Afrique et du monde dans la préparation et les protocoles de réponse à la pandémie de Covid-19. Les deux webinaires ont reçu plus de 4.000 auditeurs chacun, une indication claire, d’une part, du succès et de l’efficacité et de cette initiative et, d’autre part, du rôle joué par le Maroc.

L’ITFC a aussi mis sur pied dans le cadre de la lutte contre la pandémie le programme «Arab-Africa Trade Bridges» (AATB). En quoi consiste ce programme ?
Nous pensons que la question devrait être de savoir comment le programme AATB, lancé en 2017 dans le but d’encourager l’intégration économique entre les régions arabe et africaine, a atteint son objectif durant cette pandémie. Le programme AATB est aujourd’hui plus pertinent que jamais. En effet, dans le cadre du programme, l’ITFC et ses partenaires travaillent main dans la main pour réorienter les efforts et répondre aux besoins médicaux des pays membres. Le programme AATB a désigné le secteur médical et pharmaceutique comme prioritaire bien avant la pandémie, avec l’organisation de deux rencontres acheteurs-vendeurs dans les produits pharmaceutiques. À ce jour, les initiatives commerciales dans le cadre du programme ont donné lieu à des transactions d’une valeur de 150 millions de dollars. L’AATB joue un important rôle de soutien pendant cette période. Le programme est adapté pour répondre aux circonstances actuelles, pour faciliter l’importation de matériel médical et de denrées alimentaires de base et pour renforcer les capacités de gestion des crises sanitaires dans le but d’atténuer l’impact de la pandémie du Covid-19. 

Propos recueillis par Brahim Mokhliss

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