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En appelant à une réévaluation du modèle de développement national, S.M. le Roi a toujours relevé la nécessité d’établir une nouvelle approche centrée sur les citoyens, leurs besoins et leurs attentes. C’est également la priorité de la Commission spéciale pour le nouveau modèle de développement qui a pour mission de déployer un modèle maroco-marocain qui prend comme base les réalités marocaines et qui répond aux attentes citoyens marocains.
C’est dans ce contexte que Groupe Le Matin a choisi de poser la question des attentes des Marocains au débat, en s’associant à Ipsos, le spécialiste des sondages, dans le but de recueillir les avis des citoyens et les confronter aux attentes des différents acteurs du développement. Les résultats de ce sondage, riche en enseignements, ont d’ailleurs constitué une base du débat et des échanges entre les panélistes et l’assistance.
Présentés par Luc Durand, directeur général d’Ipsos Maroc & Algérie, les résultats de ce sondage ont d’emblée permis de tordre le cou à nombre de préjugés, notamment ceux relatifs à la position des Marocains face à ce chantier gigantesque et stratégique pour le Royaume. En effet, 4 Marocains sur 5 se disent optimistes quant au développement futur du pays. 80% des sondés pensent que le Maroc va se développer dans le futur et notamment chez la catégorie des 18-24 ans.
Concernant le nouveau modèle de développement, le sondage d’Ipsos indique des éléments assez intéressants, dans le sens où il renseigne sur le pourcentage des Marocains qui sont conscients du projet de bâtir un nouveau modèle de développement. «Le NMD recueille un taux de notoriété de 62% chez les Marocains», indique M. Durand. Et d’ajouter que presque la totalité de ces personnes est prête à adopter le NMD, que ce soit d’une manière active ou passive. Pour ceux qui en sont conscients, le NMD signifie essentiellement :
• Un rapprochement entre l’administration et le citoyen.
• Une implication des jeunes dans la vie politique.
• Une intégration entre l’État et le secteur privé.
• L’instauration de la justice sociale pour tous les citoyens.
• Le développement des régions rurales.
• Une initiative nationale pour le développement humain ainsi que des compétences.
• Un changement des conditions sociales.
• Une augmentation du niveau de vie et le développement économique.
• Une implication des différents groupes dans le développement.
Un autre élément majeur de ce sondage est relatif aux leviers du développement du Maroc. Les Marocains insistent particulièrement sur deux secteurs prioritaires : l’éducation (55%) et la santé (20%), suivis de loin par l’emploi (8%), la justice (4%) et la sécurité (4%). Ces résultats sont cependant à relativiser, du fait que le classement reproduit les priorités selon l’échantillon ciblé par Ipsos.
Pour le volet éducation, il s’agit d’actionner des leviers de développement ciblés comme l’innovation technologique, en adaptant notamment les programmes éducatifs à la nouvelle génération, en améliorant les moyens pédagogiques, en rendant accessible l’enseignement dans les campagnes et en équipant les écoles de moyens modernes. La sensibilisation à l’importance de l’éducation et ses valeurs a également été citée par les personnes sondées, dans le sens où il devient urgent d’apprendre aux élèves le respect des autres et de leurs enseignants. Il serait aussi primordial de développer le sens de la découverte chez les élèves, d’encourager les élèves à la lecture et de promouvoir les activités culturelles aux écoles. Autre levier, et non des moindres, la qualité de l’enseignement et la formation des enseignants.
Pour la santé, le sondage a permis d’identifier certains moyens primordiaux pour développer le secteur. On cite la construction des hôpitaux dans les différentes régions et le renouvellement des équipements, la gratuité des médicaments et services médicaux pour les plus démunis, la formation du corps médical et sa sensibilisation au bon traitement des patients, la propreté des hôpitaux et l’amélioration des conditions des hôpitaux et des patients.
À la question : connaissez-vous la Commission spéciale du modèle de développement, 31% seulement des sondés disent la connaître, et ce sont principalement des hommes à hauteur de 41% et les personnes âgées de 45 ans et plus. Cependant, l’opinion générale est très favorable à cette commission avec un taux de 87% de personnes qui se disent confiantes en l’aboutissement à un NMD répondant aux attentes.
À noter que ce sondage a porté sur un échantillon aléatoire de 200 personnes de plus de 18 ans, représentatif de la structure de la population marocaine, couvrant tout le territoire.
Préoccupations pour le futur
Le sondage d’Ipsos a également permis d’identifier un certain nombre de points qui constituent des préoccupations majeures pour les Marocains. Il s’agit de :
• La difficulté de l’évolution technologique et de la transition vers le monde digital.
• Le manque d’intérêt des jeunes qui seront les décideurs du futur.
• Le niveau d’éducation en baisse continue.
• L’inégalité de la justice.
• La négligence médicale.
• Le manque de sécurité.
• La détérioration de l’économie.
• L’absence de confiance dans l’État.
• La régression de la bienveillance chez les individus.
• La propagation des crimes.
• La mauvaise gestion des ressources naturelles.
• Le renforcement de l’individualisme et le non-respect des autres.
• La perte de l’identité religieuse, culturelle et civilisationnelle.
• La fuite des cerveaux.
• L’augmentation des taxes.
