Les Marocains résidant à l’étranger impactés par la pandémie du Covid-19 mais toujours solidaires de leur pays d’origine

Le Maroc célèbre aujourd’hui la Journée nationale du migrant. Cet événement, qui en est à sa 17e édition cette année, intervient cette année dans un contexte particulier marqué par la crise sanitaire liée à la pandémie du Covid-19. Du coup, l’afflux des MRE qui en pareille période de l’année atteint son point culminant n’est pas au rendez-vous en raison des restrictions imposées aux frontières. De même, les transferts des Marocains du monde ont connu une baisse drastique, comme le montrent les chiffres de l’Office des changes. À rappeler que le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, avait déclaré le 22 juin dernier que l’opération Marhaba selon la forme habituelle n’avait pas été lancée en raison de contraintes objectives.
Instituée par S.M. le Roi Mohammed VI depuis 2003, cette journée est l’occasion chaque année de célébrer les Marocains résidant à l’étranger (MRE) et de mettre en avant leur importante contribution au développement de leur pays d’origine. Mais en raison de la crise sanitaire et des restrictions imposées aux déplacements par plusieurs pays d’accueil, la célébration de cet événement n’aura pas lieu, du moins dans son format habituel. N’empêche que l’occasion est propice pour jeter la lumière sur les conditions de vie de la diaspora marocaine et les répercussions de la crise sur elle.
Dans ce cadre, le secrétaire général du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger, Abdallah Boussouf, relève que «les Marocains du monde étant une composante à part entière des sociétés d’accueil, ils subissent les mêmes conditions que les autres composantes de la société avec quelques différences inhérentes aux caractéristiques de chaque pays». Il a toutefois précisé que dans la conjoncture actuelle, les MRE ont confirmé leur intégration totale dans leurs sociétés de résidence tout en exprimant un fort attachement à leur pays d’origine. Selon M. Boussouf , ils ont fait preuve de leur engagement citoyen auprès de leurs concitoyens des pays d’accueil dans l’application du confinement sanitaire et le respect de l’état d’urgence décrété dans plusieurs pays. «Aucun dépassement n’a été enregistré parmi les rangs des immigrés marocains, ni aucun acte ou comportement portant atteinte à la santé publique des pays où ils vivent», indique-t-il dans un entretien accordé à la MAP.
Cet engagement citoyen s’est également manifesté dans l’implication des associations d’immigrés marocains dans des actions bénévoles, notamment le soutien et les services rendus aux catégories vulnérables issues de plusieurs nationalités au sein des sociétés d’accueil, et qui ont subi les graves conséquences de cette pandémie pendant le confinement, a-t-il ajouté. Il importe de souligner à cet égard, selon le secrétaire général du CCME, que la communauté marocaine s’est montrée disponible pour offrir son aide à son pays d’origine, non seulement dans un cadre proprement familial, mais aussi par la cotisation de plusieurs Marocains du monde dans le Fonds de gestion de la pandémie créée en exécution des directives de S.M. le Roi Mohammed VI.
«Il est aussi important de saluer l’engagement et le sacrifice de la communauté marocaine à l’étranger vis-à-vis des citoyens marocains bloqués dans différents pays du monde après la fermeture des frontières. Ils ont prouvé que la générosité et la solidarité sont des valeurs ancrées dans l’identité marocaine», a-t-il déclaré. Cependant, cette période de confinement a démontré, selon le même responsable, une certaine fragilité au sein de la communauté marocaine à l’étranger. «Le nombre de décès dus au coronavirus au sein de l’émigration marocaine a atteint 500 personnes pour une population d’environ 5 millions de personnes».
S’agissant de l’impact de la crise sanitaire du Covid-19 sur les transferts d’argent des MRE, M. Boussouf a souligné que le confinement sanitaire avait causé l’arrêt des activités économiques et industrielles, «ce qui n’a pas manqué d’affecter une grande partie de la communauté marocaine, notamment ceux qui travaillent dans les secteurs de l’immobilier et du tourisme». Le même responsable a fait savoir que la période du confinement et ses répercussions sur la situation économique et sociale des MRE a impacté par la force des choses l’économie marocaine. Le déclin des transferts financiers a été remarquable lors des cinq premiers mois de l’année : les transferts de fonds baissent de 12,4% à 22,67 milliards de DH, selon l’Office des changes.