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Le mode de scrutin au coeur des discussions relatives à l’arsenal juridique régissant les prochaines élections législatives

Le retour au mode de scrutin uninominal majoritaire, en vigueur lors des élections d’avant 2002, est défendu par certaines formations politiques qui souhaitent l’adopter en 2021. Mais d’autres formations préfèrent maintenir le mode électoral par liste, tout en élargissant le nombre des circonscriptions où le mode uninominal est utilisé. Ces propositions interviennent dans le contexte des concertations qui viennent d’être lancées par le Chef du gouvernement pour la préparation des prochaines élections législatives.

Le mode de scrutin au coeur des discussions relatives à l’arsenal juridique régissant les prochaines élections législatives

Les partis politiques se penchent sur les propositions qu’ils comptent défendre dans le cadre des concertations qui viennent de démarrer avec le Chef du gouvernement, dans la perspective de la révision de l’arsenal juridique devant régir les prochaines élections de 2021. En effet, les organisations politiques sont invitées à formuler des mémorandums dans lesquels ils présentent leur vision quant aux changements éventuels qui pourraient toucher le cadre électoral actuel. Dans le sillage de cette réflexion, le mode électoral utilisé reste l’un des éléments les plus importants qui sont à l’ordre du jour dans le cadre de ces concertations entamées la semaine dernière.
Pour rappel, lors des élections de 2002, de septembre 2007, de novembre 2011 et d’octobre 2016, c’est le scrutin de liste à la proportionnelle au plus fort reste qui était en vigueur. Aujourd’hui se pose la question de savoir si ce mode de scrutin sera maintenu ou non ou s’il subira quelques changements techniques. C’est en tout cas que souhaitent quelques formations politiques.
À titre d’exemple, le Mouvement populaire (MP) souhaite que le système électoral marocain revienne au scrutin uninominal majoritaire. Pour le MP, ce système pourra contribuer à relever le taux de participation lors des élections. Le Mouvement considère que le système de liste tel qu’il est pratiqué au Maroc n’est pas la méthode la plus adaptée. Le secrétaire général de ce parti, Mohand Laenser, a toujours soutenu que l’uninominal reste le mode de scrutin le plus conforme à la réalité marocaine. Selon lui, ce mode électoral permet au citoyen d’identifier qui le représente au Parlement. «Le Mouvement populaire a depuis toujours privilégié le scrutin uninominal. Parce que nous estimons que c’est un mode de vote qui personnalise la représentation. C’est-à-dire que ce mode permet un rapprochement entre l’élu et l’électeur. Car avec le système actuel de liste on ne sait plus qui représente qui», affirme-t-il. Il met en avant d’autres raisons qui poussent son organisation politique à opter pour ce mode électoral, comme l’enjeu du taux de participation.
«D’ailleurs si le taux de participation est plus élevé lors des élections communales, c’est justement parce qu’il y a cette proximité entre les élus et les électeurs. C’est un point de vue que nous défendons. Mais nous ne sommes pas seuls sur la scène politique, nous attendons de voir quelles seront les propositions des uns et des autres», explique-t-il. Et d’ajouter : «Il faut d’abord qu’on arrête le principe. Il est vrai qu’il y a l’idée qui veut qu’on recoure à l’uninominal avec un deuxième tour, proposition qui a ses inconvénients et ses avantages. Il faut aussi voir le contexte marocain et la disponibilité de l’électeur à accepter un système de vote à deux tours».
Pour sa part, le Parti de l’Istiqlal défend l’uninominal à sa manière. Comment ? «Nous proposons de maintenir le mode électoral par liste tout en élargissant les circonscriptions où a lieu le mode électoral uninominal. Actuellement, ce mode a lieu uniquement dans les circonscriptions de plus de 25.000 habitants. Nous appelons à ce que ce nombre soit revu à la hausse et donc d’augmenter les circonscriptions où devra avoir lieu le scrutin uninominal», explique Abdeljabar Rachdi, membre du comité exécutif.
Ainsi, tout donne à penser que les débats autour de ce point important seront très vifs. D’autant plus que par le passé, d’autres formations avaient également appelé à revenir au mode électoral uninominal. C’était le cas de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) notamment, suite aux résultats décevants qu’elle avait obtenus au lendemain des législatives de 2007. 

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