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En dépit du contexte sanitaire actuel, le projet national d’insertion économique des jeunes, mis en place par le gouvernement avec l’appui de la Banque mondiale, se poursuit. Il devra même s’accélérer dès le second semestre, avec la reprise post Covid-19. C’est la région de Marrakech-Safi qui, pour rappel, ouvre le bal de ce méga-programme. Le coût de cette phase pilote 2019-2023 s’élève à près de 1,1 milliard de DH, soit 110 millions de dollars, financé à hauteur de 55 millions de dollars par la Banque mondiale.
Dans un nouveau rapport de suivi, que nous dévoilons en exclusivité, l’institution de Bretton Woods estime que les activités ont bien progressé depuis l’approbation du prêt en mai 2019. Cependant, la crise du Covid-19 aurait ralenti la mise en œuvre de ses composantes. Celles-ci portent sur la promotion de l’employabilité et l’insertion économique, à travers la mise en place d’un réseau régional d’Espaces d’emploi des jeunes (EEJ) dans les sept provinces et la préfecture de la région et l’organisation des formations d’insertion professionnelle. Elles visent également le développement de l’écosystème entrepreneurial et le soutien à la création d’opportunités d’entrepreneuriat pour les jeunes dans les domaines aux chaines de valeur à fort potentiel d’emploi, à travers la mise en place d’un réseau de 8 Centres d’appui à l’entrepreneuriat et au développement économique local (CAEDEL) sous le pilotage du Centre régional d’investissement (CRI). Selon la Banque mondiale, avant le début de la crise, les activités de formation en apprentissage étaient en cours et le programme de soutien à l’entrepreneuriat avait véritablement commencé avec la signature d’accords entre l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) et six prestataires de services. Le Comité national de coordination s’est réuni deux fois et les autorités régionales ont pleinement participé aux activités du projet. Le processus de passation des marchés a été finalisé. En outre, une stratégie de suivi et d’évaluation est en cours de finalisation par le ministère du Travail. Cependant, le rythme de mise en œuvre a ralenti concernant la mise en place des EEJ et des CAEDEL. Ceci en raison notamment de la transformation institutionnelle et opérationnelle des CRI en établissement public.
Dans ce nouveau rapport de suivi du projet, la Banque mondiale et le ministère de l’Intérieur viennent de dévoiler les objectifs à atteindre à l’horizon 2024 concernant, entre autres, l’entrepreneuriat. Sur 5 ans, le nombre de bénéficiaires des services des centres CAEDEL devra atteindre 15.000, dont 20% de femmes. Cet accompagnement aboutira à l’accompagnement au stade de pré-création de 5.000 jeunes entrepreneurs et la création de 1.500 entreprises dans la région de Marrakech-Safi. Sur ce volet, le ministère de l’Intérieur - à travers la wilaya de la région - en partenariat avec l’INDH, s’apprête à recruter un expert pour une assistance technique dans l’exécution du programme régional d’appui au développement de l’entrepreneuriat. La population ciblée comprend des personnes physiques de nationalité marocaine, installées dans la région de Marrakech-Safi, âgées de 18 à 34 ans, porteuses d’une idée ou d’un projet de développement d’une activité économique viable. Les porteurs de projet et jeunes entrepreneurs accompagnés peuvent opérer dans tout secteur sauf le négoce et l’immobilier. Pour l’étape de pré-création, elle consiste principalement à accompagner les jeunes porteurs de projets éligibles, sur une durée de 3 à 6 mois, dans la préparation de leur projet, afin d’augmenter les chances de succès de leur activité. Concernant l’étape post-création, elle consiste à fournir un accompagnement technique et un appui financier aux jeunes entrepreneurs ayant l’intention de démarrer leur activité ou l’ayant effectivement démarrée depuis moins de 12 mois, pour améliorer les chances de succès de leur projet et augmenter le taux de survie des entreprises formelles créées et leurs emplois. En parallèle à l’accompagnement technique, les bénéficiaires seront éligibles à une aide au démarrage, à hauteur de 60% de leur plan d’investissement, plafonnée à 100.000 DH par projet.
