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Patrimoine : Des opérations de réhabilitation tous azimuts

Patrimoine : Des opérations de réhabilitation tous azimuts
À la fois école et mosquée, la médersa Bouanania, l’une des plus célèbres anciennes écoles, a été édifiée dans les années 1350.

La ville de Fès est réputée pour son Université Al Quaraouiyine, la plus ancienne au monde. Elle est également connue pour ses nombreuses médersas (écoles traditionnelles), qui témoignent de la richesse civilisationnelle et patrimoniale de cette ville, autrefois berceau de la science et du savoir.
Au total, onze médersas meublent l’ancienne médina de Fès, classée patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco au vu de la profusion de ses sites chargés d’histoire, notamment ses 9.000 maisons historiques, ses 83 mausolées et ses 176 mosquées, outre ses 1.200 ateliers d’artisanat d’art et ses grandes tanneries traditionnelles.
Ce patrimoine culturel et touristique fait l’objet depuis quelques années d’efforts de réhabilitation colossaux à la faveur de la Haute Sollicitude Royale, et ce, dans le cadre de programmes de rénovation, menés par l’Agence pour le développement et la réhabilitation de la ville de Fès (Ader-Fès). Plusieurs médersas ont été réhabilitées, ces dernières années, dans le cadre de ces programmes visant la valorisation de l’ancienne médina. Il s’agit notamment des écoles Sahrij, Sbaiyine, Mesbahia, Mohammadia et Seffarine.
La réhabilitation de ces médersas s’inscrit dans le cadre du programme de restauration des monuments historiques de la médina de Fès, au nombre de 27, lancé en mars 2013. Ce vaste programme a aussi porté sur la rénovation des ponts historiques, murailles et grandes demeures, ce qui a contribué à changer le visage de la cité.
Réhabilitées par l’Ader-Fès, les médersas de Sahrij, Sbaiyine, Mesbahia, Mohammadia et Seffarine (13e et 14e siècles) relèvent désormais de l’Université Al Qaraouiyine et sont ouvertes aux étudiants à la faveur de ces opérations de rénovation, qui se poursuivent dans d’autres établissements et sites historiques. Au-delà de leur valeur patrimoniale et historique, ces médersas, qui ont toujours été un haut lieu de savoir et de sciences à travers l’histoire et un espace de passage et de rencontres pour d’illustres savants (Ibn Khaldoun, Maïmonide ou le pape Sylvestre II), entendent, en effet, garder cette vocation en ouvrant leurs portes aux étudiants.
L’une des plus célèbres anciennes écoles est la médersa Bou Inania, qui se trouve à proximité de Bab Boujloud. À la fois école et mosquée, construite dans les années 1350, elle a été magnifiquement restaurée et ses panneaux de cèdre sculptés et ses sols carrelés aux motifs géométriques sont une merveille, ce qui en fait un site touristique très prisé de Fès. L’architecture de ces somptueux édifices et leur décoration, dont la qualité rivalise avec de grands monuments en Orient et en Andalousie, témoigne des grandes réalisations de l’époque sur le plan architectural au Maroc.
Il y a également lieu de citer la médersa de Cherratine, qui est la première réalisation à caractère culturel et scientifique sous la Dynastie Alaouite. Elle servait, autrefois, d’espace d’hébergement en faveur des étudiants étrangers. Édifiée sous le règne des Sultans Moulay Rachid et Moulay Ismail, la médersa Cherratine, baptisée du nom de l’espace où officient les fabricants de cordage (cherrite), est devenue après sa dernière restauration un haut lieu de la culture marocaine. Avec ses 125 cellules réparties sur trois niveaux le long des galeries protégées des regards par du moucharabieh, les dispositions architecturales de la medersa, notamment l’agencement des chambres autour de cours aux quatre coins de l’édifice, rappellent certaines anciennes écoles du Caire.
Le réseau des médersas de Fès a réussi, au fil des ans, à concevoir et à prodiguer un enseignement solide de la religion et à faciliter aux étudiants de l’extérieur de la ville de meilleures conditions d’hébergement. 

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