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Le «Policy Center for the New South» organise un débat sur le thème «Décentralisation et régionalisation : une solution aux questions de développement»

Le «Policy Center for the New South» organise un débat sur le thème «Décentralisation et régionalisation :  une solution aux questions de développement»

Le think tank marocain «Policy Center for the New South» a organisé, le 21 courant dans la capitale malienne Bamako, un side-event sous le thème «Décentralisation et régionalisation : une solution aux questions de développement». Initié dans le cadre du «Forum de Bamako», en partenariat avec le ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation du Mali, ce side-event, qui a constitué un véritable événement dans l’événement, a porté sur la présentation de l’expérience du Maroc en matière de régionalisation avancée et de décentralisation. Dans son intervention, Mhammed Dryef, Senior fellow au Policy Center, a donné un aperçu historique sur l’évolution et le parcours du processus de la régionalisation dans le Royaume, de la Charte des collectivités locales jusqu’à la Constitution de 2011. «La déconcentration est inséparable de la décentralisation», a d’emblée considéré l’intervenant, avant d’ajouter que «la Constitution de 2011 a renforcé l’aspect politique de la régionalisation». L’État n’exerce plus le même contrôle, a-t-il estimé, relevant que «dans le cadre de la loi de 2014, les élus locaux sont élus avec le système de suffrage indirect, ce qui n’était pas le cas avant». Selon M. Dryef, la régionalisation n’est pas seulement un transfert de compétences de l’État central aux collectivités locales, mais aussi un transfert de moyens humains et matériels pour permettre à ces entités de bien accomplir leurs tâches. La régionalisation impose d’établir une relation de davantage de confiance entre les citoyens, les élus et les administrateurs centraux et territoriaux, a-t-il enchaîné, mettant l’accent également sur l’importance de renforcer les ressources humaines et les mécanismes de transparence au niveau local.
De son côté, Khalid Chegraoui, également Senior Fellow au Policy Center for the New South, a focalisé son intervention sur l’histoire commune du Maroc, du Mali du bassin du Sénégal et du bassin de Niger dans le domaine de la régionalisation, notant qu’il y a eu des expériences étatiques très importantes dans la gestion des territoires avec des approches de décentralisation et de régionalisation qui permettaient aux populations locales de gérer, contrôler et sécuriser l’espace. Il a fait remarquer, en ce sens, qu’il y a «une tendance en Afrique à importer les mêmes structures de la France qui, des fois marchent et d’autres pas». «Mais, se demandera-t-il, est-ce que nous avons fait l’effort de réfléchir à nos propres problèmes et d’y apporter des réponses adaptées ?»
L’occasion pour lui de faire allusion «au système de vassalité, des structures politiques reconnues localement, auxquelles le pouvoir central donnait plus de pouvoir». Et M. Chegraoui d’expliquer «qu’il y avait des cas où ces pouvoirs locaux contribuaient réellement à la gouvernance et à la résolution de crises, en coordination avec le pouvoir central», avant de se demander s’il ne faut pas «puiser dans cette histoire pour trouver des solutions adaptées à nos problèmes ?» Pour Aziz Boucetta, directeur de publication Panorapost, «la régionalisation est un processus qui s’est développé petit à petit, avec des erreurs en cours de chemin, avec des incompétences dans certains domaines, comme celui de l’urbanisme, mais ça s’est estompé progressivement». De l’avis de l’intervenant, «la loi organique sur la régionalisation, suivie des élections, a donné lieu à trois légitimités : la légitimité du président de région, la légitimité de l’élu et la légitimité du wali».
Mohammed Wade, directeur de l’Agence de développement régional (ADR) Bamako, a, pour sa part, soulevé la question du transfert des fonds qui doit accompagner celui des compétences. Il appuiera ses propos en se référant au cas de Bamako même où, entre autres enjeux, a-t-il expliqué, se pose le problème de l’accessibilité aux services de base.
Le «Forum de Bamako» (20-21 février) est depuis 20 ans une initiative africaine originale et un espace de réflexion de haut niveau sur l’avenir du continent. Il s’emploie au fil des années à travers ses propositions et recommandations, à devenir une source d’inspiration pour les dirigeants africains et d’action pour les acteurs économiques et politiques du continent. Plus de 300 participants composés de personnalités publiques, d’universitaires, d’étudiants, d’experts, de leaders d’opinion et de responsables de mouvements associatifs, venus de la sous-région, d’Afrique, d’Europe et du monde entier, ont pris part à l’édition 2020 du «Forum de Bamako». 

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