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Pr Chakib : «Voici comment je vois une bonne stratégie de dépistage»

Le ministère de la Santé vient de décider un changement majeur dans la stratégie de dépistage en autorisant plus de laboratoires privés à procéder aux tests PCR en respectant un cahier des charges dont la principale disposition est la livraison des résultats sous un délai ne dépassant pas 24 heures.

Pr Chakib : «Voici comment je vois  une bonne stratégie de dépistage»

Afin de rendre le processus plus fluide et rapide, le ministère de la Santé a autorisé les laboratoires privés, qui ne l’étaient pas auparavant, à effectuer les tests de dépistage du Covid-19. Il s’agit d’une importante décision qui va permettre de soulager les laboratoires, notamment du public qui sont submergés par les demandes de tests. Cependant, des questions restent posées ? Est-ce que tous les laboratoires privés sont concernés par cette décision ? Est-ce que le prix du PCR va être plafonné ? Ces structures seront-elles capables de délivrer les résultats dans un délai de 24 heures comme exigé par le ministère de tutelle ? Pour apporter des réponses à ces questions et d’autres, et dans la continuité des débats autour de la situation épidémiologique actuelle, L’Info en Face a accueilli Abdelfattah Chakib, professeur à la Faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca et spécialiste des maladies infectieuses et tropicales, pour plus d’éclairages. L’invité de Rachid Hallaouy a tenu, de prime à bord, à préciser que les laboratoires n’ont pas tous accepté le cahier des charges qui leur a été proposé par le ministère de la Santé. Chose qui est très importante pour l’expert qui estime «qu’il faut s’entourer d’un maximum de précautions pour ne pas avoir de dérives par rapport aux résultats (positifs ou négatifs) et surtout aux délais de leur délivrance». 
La décision de demander à ces structures de remettre les résultats des tests dans un délai de 24 heures n’est pas surprenante pour le professeur, car, dit-il, «dans le public en général, un laboratoire peut traiter parfois jusqu’à 600 ou même 1.000 tests par jour». Un nombre très lourd. Par contre, au niveau des laboratoires privés, il y aura certainement moins de demandes. 
Rien que pour Casablanca, et pour répondre à la demande sans cesse croissante de tests, il faut au minimum 10 laboratoires, insiste le professeur. Ce qui permettra de respecter cette contrainte de délai de délivrance, de diminuer les files d’attentes des demandeurs de tests qui peuvent présenter des risques de contamination, sans omettre de souligner, toutefois, l’importance de l’implication des médecins privés généralistes ou spécialistes pour identifier et diagnostiquer les personnes positives et celles négatives et éviter les contaminations en masse. Tous l’enjeu est là. 
La règle pour l’invité de l’Info en Face : augmenter le nombre de tests, diagnostiquer les malades très tôt, mettre rapidement les malades dans un circuit bien identifié de prise en charge à domicile ou dans les hôpitaux avec la surveillance nécessaire et stricte et surtout travailler sur la séparation des personnes à risque des autres. Cette stratégie permettra in fine de réduire les cas graves et sévères qui sont admis en réanimation et ainsi réduire le taux de mortalité, déduit l’expert.
En ce qui concerne le coût du dépistage, qui varie énormément entre laboratoires publics et privés, l’invité de L’Info en Face estime qu’il faut engager des discussions entre les parties prenantes et mettre en place une stratégie adéquate, notamment en plafonnant le coût. Le professeur rappelle la nécessité de respecter les mesures de prévention et notamment le port du masque convenablement et la distanciation physique. 

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