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«La première qualité de ce métier est de rendre les scènes crédibles et d’attirer l’attention du spectateur»

«Les Forces africaines spéciales» est la première grande coproduction Maroc-Afrique-France, sous forme d’une série de films de télévision de 52 minutes tournés avec de gros moyens, au Maroc et dans d’autres pays du continent africain. C’est aussi la première fois qu’«Image Factory» se lance dans un projet de ce calibre, réalisé par Mohamed Ahd Bensouda avec plus de 160 acteurs du Maroc, de pays d’Afrique et d’Europe, dont les événements tournent autour de la lutte contre le terrorisme et le crime organisé. D’où la nécessité de préparer les acteurs aux techniques d’action par un professionnel des combats. Pour cette série de 30 épisodes, c’est Maître Dom Fred qui s’est chargé de cette mission, vu sa longue expérience dans le métier d’action-réalisateur. Nous lui avons posé quelques questions pour en savoir plus sur cette magie qui rend les scènes plus crédibles aux yeux du spectateur.

«La première qualité de ce métier est de rendre les scènes crédibles  et d’attirer l’attention du spectateur»

Le Matin : Parlez-nous un peu de ce métier de cinéma qui se passe, en général, dans les coulisses du tournage ? En quoi consiste-t-il et que faut-il pour pouvoir l’exercer ?
Maître Dom Fred :
Dans le cinéma, le métier d’action-réalisateur consiste à accompagner à la fois les acteurs, mais aussi la mise en œuvre scénique de l’histoire du film. L’action-réalisateur chorégraphie les scènes d’action, propose des adaptations pour rendre plus spectaculaire la mise en scène, prépare les acteurs aux techniques d’action tant physiquement que mentalement. Le spectateur doit être persuadé que les scènes sont réelles. La qualité première de l’action-réalisateur est de rendre les scènes crédibles et d’attirer l’attention du spectateur.

Est-ce la première fois que vous participez à une co-production Maroc-France-Afrique réalisée par un cinéaste marocain ?
Oui, c’est la première fois sur ce type de scénario et j’en suis ravi.

Après cette expérience, comment pouvez-vous évaluer les compétences des acteurs marocains et ceux des autres pays d’Afrique, dont certains sont pour la première fois devant un professionnel de votre genre ?
Cela n’est pas une question d’évaluation entre acteurs provenant de tel ou tel pays, mais plutôt d’expérience ou de talent inné qui se révèle chez certains acteurs sur ce type de scène. Je suis toujours agréablement surpris par les progrès que font les acteurs au fur et à mesure des accompagnements que j’effectue, cela est une richesse humaine.

Êtes-vous satisfaits des conditions de tournage au Maroc ? 
Oui, avec un très bon accueil.

Pensez-vous que votre métier est plus sollicité qu’avant, vu la développement du goût pour le spectacle de la violence auquel nous assistons ces dernières décennies ?
Mon métier devient de plus en plus important, car le cinéma évolue, les spectateurs aussi, ils attendent des films profonds avec une sensation de réalité des faits. Je ne pense pas que cela soit une croissance de la violence qui fait progresser mon métier, mais plutôt une mise en lumière réaliste et crédible des scènes cinématographiques avec des moyens technologiques de plus en plus performants également.

Votre sentiment de pouvoir transmettre votre savoir-faire aux autres ?
Exercer ce si beau métier de réalisateur est essentiel, mais transmettre son expérience et son savoir-faire aux autres est aussi important pour moi. C’est pour cette raison que je suis ravi d’avoir accompagné et formé les nominés du Festival Ciné 229 au Bénin cette semaine. 

Quelles sont les plus grandes productions auxquelles vous avez pris part dans votre parcours ?
J’ai participé à de nombreuses productions au niveau international dont «Transit 17», «Die for freedom», «The Legend»… et au théâtre l’adaptation d’«Elephant man» de David Bobbe avec Joey Starr qui a été une expérience incroyable.

Quels sont les réalisateurs qui vous ont le plus marqué jusqu’à maintenant ?
Mes réalisateurs marquants sont, entre autres, Guy Bleyaert, Mohammed Ahed Bensouda, Daniel Zirilli, Andrei Lupu et évidemment Luc Besson et Michael B. Bay. 

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Qui est Dom Fred ?

Le domaine d’expertise de Dom Fred va de l’animation 3D aux effets spéciaux, en passant par l’animation graphique et la mise en scène de combat scénique pour le cinéma. Il est concepteur 3D sur des logiciels de grande renommée comme 3ds Max, Maya avec des moteurs de rendu (Vray, mental ray), After Effect, Première Pro, Final Cut. Pour Maître Dom Fred, les arts martiaux font partie de sa vie et de son quotidien. «J’ai appris qu’il y a une différence entre jouer au sport et connaître la philosophie des arts martiaux. Cette philosophie vous permet de voir le monde avec un look différent et une confiance absolue». Toutefois, grâce à son engagement professionnel et des études/formations dans l’audiovisuel et le cinéma 3D, il a pu développer son savoir-faire dans des projets de communication, puis dans le cinéma 3D et les scènes de combat. L’application des enseignements qu’il a reçus, que ce soit dans les films ou les masters class, lui a valu de nombreux prix dans plusieurs festivals, notamment aux États-Unis.

 


Propos recueillis par Ouafaâ Bennani

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