Les recommandations de la Banque mondiale

Dans son rapport annuel 2020, la Banque mondiale (BM) a consacré un chapitre au gaspillage alimentaire, phénomène rendu d’autant plus préoccupant que le monde aura besoin, durant les trois prochaines décennies, d’augmenter la disponibilité alimentaire entre 30 et 70%. Pour y parvenir, la BM dresse une liste de recommandations, dont des instruments pour renforcer le soutien financier pour la réduction des pertes alimentaires, y compris les taxes sur les déchets et leur non-récupération.
La BM suggère l’établissement de diagnostics nationaux pour identifier les produits prioritaires, les points chauds, ce qui permettrait une intervention plus efficace et de définir les rôles des secteurs public et privé. Il s’agira également d’inclure la réduction des pertes alimentaire dans les contributions déterminées au niveau national pour l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre. «Seule une transformation du système alimentaire mondial pourra faire en sorte que le monde ne soit pas pire à l’avenir», écrit la BM dans «Aborder la nourriture, perte et gaspillage : un problème mondial avec des solutions locales».
Ce document rappelle qu’en 2030 les pertes alimentaires annuelles et les déchets qui en découlent atteindront 2,1 milliards de tonnes, d’une valeur marchande de 1.500 milliards de dollars de perte sèche chaque année. La réduction de 25% de ce gaspillage, poursuit la BM qui cite le World Resources Institute, permettrait de réduire de 27% la surface des terres arables actuellement exploitées. Cet effort, qui s’inscrit dans la droite ligne de la réalisation des Objectifs du développement durable, serait à même de réduire l’écart entre les besoins en calories, l’offre actuelle de 12% et les émissions de gaz à effet de serre de 15%.