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Record de défaillances d’entreprises attendu cette année

Ludovic Subran, l’économiste en chef du groupe Allianz, voit d’un bon œil le programme intégré d’appui et de financement des entreprises. Mais il prévient que les défaillances augmenteraient de 5% cette année pour atteindre un record de 9.000 TPME, en raison notamment d’un faible niveau de croissance économique et donc une détérioration des conditions de paiement.

Record de défaillances d’entreprises  attendu cette année

Les prévisions sont confirmées. Les défaillances d’entreprises au Maroc augmenteraient de 5% cette année pour atteindre un niveau record de 9.000 TPME. Cette évolution s’explique par le ralentissement de la croissance économique du pays à 2% attendus en 2020. En cause notamment, la baisse de la demande extérieure adressée au Maroc suite aux tensions commerciales dans le monde avec une forte demande de protection. S’y ajoute désormais l’effet du coronavirus sur les exportations. «Un faible niveau de croissance peut mener à une détérioration des conditions de paiement et donc à une hausse des défaillances au Maroc de 5%. Le risque de crédit reste donc assez élevé», a souligné Ludovic Subran. L’économiste en chef du groupe Allianz et d’Euler Hermes s’exprimait le 25 février à Casablanca lors d’un point de presse organisé par Allianz Maroc sur la conjoncture économique mondiale et les défis de croissance pour le Royaume. Pour Ludovic Subran, le coût économique des défaillances d’entreprise est estimé à 1 point de PIB. 
Les délais de paiement s’allongent pour atteindre en moyenne 84 jours, selon Euler Hermes. L’efficacité des sanctions pécuniaires à l’encontre des mauvais payeurs reste à prouver. Car, au banc des accusés, il y a en premier les grandes entreprises. D’où le rapport de force qui est défavorable à leurs fournisseurs et sous-traitants, généralement, des PME et TPE. Autant dire que les besoins en trésorerie vont à nouveau croître et que le risque de crédit reste assez élevé. 
«Cependant, je trouve intéressant que le Maroc prenne les vraies réformes à bras-le-corps. Par exemple, le pays est classé 53e sur une liste de190 dans Doing Business 2020, mais sur le volet de l’accès au crédit, il est 120e. Ainsi, le programme Intelaka a été mis en place pour améliorer la situation», estime Ludovic Subran. Une bouffée d’oxygène donc pour les entreprises. «Attention, cependant aux effets de seuil dans le dispositif de crédit !», alerte-t-il. Selon lui, il faudrait opter pour une approche plutôt progressive, qu’opérer un saut brutal de taux (2% pour les crédits plafonnés à 1,2 million de DH dans le cadre du programme et environ 4,9% au-delà). Ludovic Subran insiste, en outre, sur l’importance de l’accompagnement. «C’est la clé. Il faut éviter que les crédits soient donnés, sans que les banques appuient les porteurs de projets dans la définition de leur plan d’investissement, d’internationalisation ou de digitalisation…», préconise l’économiste en chef du groupe Allianz. À ses yeux, il est également important de mener une évaluation d’impact du programme. «Cette évaluation permettra, entre autres, de connaitre quel dispositif d’accompagnement marche le mieux, quels types d’entreprises à cibler (par secteur, taille critique, localisation géographique…) et aussi les banques les mieux armées pour la clientèle entreprises», détaille l’expert, en présence notamment de Coenraad Vrolijk, DG d’Allianz Africa, et Tawfik Benzakour, DG d’Euler Hermes Maroc. 
En attendant, Allianz et Euler Hermes estiment à 10 milliards de DH les opportunités additionnelles à l’export pour le Maroc en 2020. Environ 43% de ce potentiel proviendrait de 4 pays, dont 3 européens. En effet, 2 milliards de débouchés sont à capter en Espagne, 1 milliard en Inde, 700 millions en Italie et 600 millions en France. La demande additionnelle de l’Inde concerne notamment le phosphate afin de soutenir la position agricole de ce pays asiatique. 

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