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Une rencontre virtuelle met en lumière les enjeux du commerce international post-Covid-19

Quelle politique commerciale adopter après la crise du Covid-19 ? Telle est la question à laquelle a tenté de répondre une brochette d’experts et d’économistes lors d’un webinaire organisé jeudi dernier par l’Institut Amadeus.

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Au moment où la crise du Covid-19 a relancé le débat sur les politiques de libre-échange et le processus de mondialisation, le Maroc à l’instar des autres pays du monde est appelé à se réadapter au nouveau contexte international, ce qui passe par l’engagement de quelques ajustements au niveau de sa politique de commerce extérieur. En effet, une question se pose avec acuité à la lumière des changements qui s’opèrent actuellement sur les marchés internationaux : quelle politique de commerce extérieur adopter après la crise du Covid-19 ?
Pour tenter de répondre à cette question, l’Institut Amadeus a organisé jeudi dernier un webinaire qui a connu la participation d’une pléiade d’experts en économie, d’analystes et de hauts responsables. Les intervenants ont ainsi souligné l’importance de développer de nouveaux partenariats économiques et de s’ouvrir sur de nouveaux partenaires économiques dans le cadre d’une logique gagnant-gagnant tout en veillant au respect de deux principes, à savoir le respect mutuel et la défense des valeurs communes, comme le souligne Amine Laghiti, expert reconnu en commerce international et vice-président de l’Asmex (Association marocaine des exportateurs). Cet expert a par ailleurs réaffirmé dans son intervention l’importance de la promotion du processus de transformation des produits agricoles et industriels destinés à l’export de manière à catalyser la création d’emplois valorisants et de transformer le Maroc en un hub de trading et de commerce international.
Dans le même ordre d’idées, les experts ont plaidé pour l’adoption d’une politique de «régulation» de la mondialisation au lieu de défendre le retour à une politique de protectionnisme. «La remise en cause de la mondialisation dans ce contexte de Covid-19 présente non seulement des inconvénients mais aussi des avantages. Donnons simplement l’exemple du Maroc qui n’aurait pas pu s’en sortir sans le partage des expériences sur le plan mondial et une communication très avancée sur le plan international. Le discours de protectionnisme développé actuellement profite de ce contexte de crise et de malentendus», note Nabil Adel, enseignant-chercheur et chef d’entreprise.
En effet si les défenseurs du protectionnisme prônent l’idée qu’il est nécessaire de sauvegarder les industries naissantes et innovantes jusqu’à ce que les entreprises s’intègrent sur le marché de la concurrence, le développement de la mondialisation irréversible a imposé plutôt le recours à des mesures de régulation de cette globalisation. «Aujourd’hui, le défi qui s’impose au Maroc est de trouver le juste milieu entre l’ouverture sur les marchés internationaux et la protection de l’économie nationale», développe l’économiste Youssef Zaoui.
L’approche de régulation peut comprendre plusieurs mesures, notamment le développement et la promotion du label «made in Morroco» ou encore la renégociation des accords de libre-échange en vue d’obtenir plus d’avantages. Une idée que partage Mohammed Benchekroun. «Le Maroc effectue 80% de ses échanges commerciaux dans le cadre de partenariats de libre-échange. Il sera donc intéressant de renégocier avec les pays avec lesquels les échanges engendrent un déficit au niveau de la balance commerciale», analyse ce même intervenant.
Outre la régulation, les intervenants soulignent l’importance de saisir les opportunités qu’offre le contexte actuel pour rebondir en étant proactifs. «Pour ce faire, il est essentiel de disposer d’études prospectives pour pouvoir se projeter dans le futur», note pour sa part Mohammed H’Midouche, président du cabinet Inter Africa Capital Group et ancien haut fonctionnaire de la Banque africaine de développement. 

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