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Surmonter la crise du Covid-19, attention à l’austérité budgétaire !

Recourir à l’austérité budgétaire pour opérer une reprise économique équitable et résiliente après le Covid-19 est une erreur à ne pas commettre, selon la Cnuced. Cette agence onusienne qui a publié son rapport sur le commerce et le développement 2020 recommande plutôt des dépenses publiques audacieuses et des mesures multilatérales beaucoup plus ambitieuses dans un plan en 4 points.

Surmonter la crise du Covid-19, attention à l’austérité budgétaire !

Seules des dépenses publiques audacieuses permettront de surmonter la crise du Covid-19. C’est ce qu’affirme et défend avec insistance la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) qui prévient les gouvernements contre les fausses bonnes idées et leur trace la voie à suivre pour une reprise économique équitable et résiliente après le Covid-19.
«Un assainissement budgétaire approprié nécessite avant tout une forte reprise économique et les gouvernements doivent être aux avant-postes», a déclaré Mukhisa Kituyi, secrétaire général de la Cnuced, à l’occasion de la publication de son rapport sur le commerce et le développement 2020. 
Ce principe n’a pas prévalu dans la réponse à la crise financière mondiale de 2008, lorsque de faux parallèles entre les budgets des gouvernements et ceux des ménages ont conduit de nombreuses économies à opter pour l’austérité, a relevé l’agence onusienne. L’idée d’une «austérité expansionniste» a été, selon le rapport, un échec, laissant une situation budgétaire fragile à la veille du choc du Covid-19.
Pour ne pas refaire la même erreur, la Cnuced estime que «des mesures multilatérales beaucoup plus ambitieuses seront nécessaires si l’on veut transformer une crise globale en une reprise mondiale». 
Pour ce faire, elle propose un plan en 4 points.

Étendre l’utilisation des DTS
Le premier consiste à «étendre l’utilisation des droits de tirage spéciaux (DTS) pour soutenir les stratégies nationales de développement dans les pays en développement grâce à un système de réserves véritablement régi au niveau international». La Cnuced estime que, au minimum, les marges d’action budgétaire des pays en développement devraient être soutenues par l’équivalent de 1.000 milliards de dollars de DTS pour répondre aux contraintes actuelles de liquidités.

Le soutien financier, encore et toujours
Le deuxième point porte sur un soutien financier pour renforcer la réponse à l’urgence sanitaire liée au Covid-19 dans les pays en développement. Et ce, par le biais d’un «Plan Marshall» pour la relance des secteurs de la santé, financé par des engagements accrus en matière d’aide publique au développement (APD), une réforme fiscale internationale et des mécanismes de financement multilatéraux accrus. Toutes ces mesures doivent être prises sur une échelle permettant de renforcer la résilience et de stimuler la relance économique, notent les auteurs du rapport.

Une agence pour le rating du crédit public
La troisième solution proposée par la Cnuced est de créer une agence internationale de notation du crédit public chargée de fournir des notations objectives, fondées sur l’avis d’experts, de la solvabilité des États et des entreprises, y compris des pays en développement, et de promouvoir les biens publics mondiaux. «Cela contribuerait en outre à promouvoir la concurrence sur un marché privé très concentré», estime-t-elle.

Une Autorité de la dette mondiale
Le dernier point de ce plan est d’instaurer une Autorité de la dette mondiale «pour empêcher que des crises de liquidité répétées ne se transforment en défauts souverains en série». Cette instance assurerait un recueil de la mémoire institutionnelle sur les restructurations de la dette souveraine, indique la Cnuced. Elle superviserait également la création d’un registre mondial public des données relatives aux prêts et à la dette concernant les restructurations de la dette souveraine, ajoute-t-elle. En outre, elle «élaborerait un projet de cadre juridique et institutionnel international complet et transparent pour régir les suspensions temporaires automatiques des remboursements de la dette souveraine en temps de crise». Enfin, conclut la Cnuced, ce cadre permettrait de gérer les restructurations de la dette souveraine d’une manière équitable, efficace et transparente. 

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